-Grosse pas belle ahahahah.
-Hey la mouffette tu pues!
-Vas te cacher, tu fais peur.
-Ahahahah.
-Marche de la honte.
-Chou !!!
-Patate pourrite!
-Sale pourriture de merde !
On me lance des ustensiles, de la nourriture et des vieux mouchoirs partout sur moi. On rit de moi, on me pointe du doigt, on me bouscule, on me bat à coup de pied, on m'insulte, on m'intimide. C'est comme ça depuis le primaire. Ils me détruisent tous à petit feu. Ils m'enlèvent le goût de manger, d'aller à l'école, de dormir et bien sûr le goût de la vie. Sur l'Internet c'est pareil, que des méchancetés sur facebook. On ne parle que de moi, partout. Ma mère est aveugle, elle ne sait pas que sa fille chérie se fait écœurer. Mon père, je l'ai jamais connu. Il est mort lorsque ma mère était enceinte de moi. Depuis, ma mère ne s'est pas refait d'amoureux.
Les cheveux gras, les ongles sales, les vêtements tachés avec une odeur pitoyable, suite à une bagarre de bouffe dans la cafétéria de l'école, je rentre chez moi et claque la porte. Je descends à ma chambre où je me laisse tomber sur mon lit et que je fond en larmes. Je pleure jusqu'à épuisement et m'endors. C'est à 17h que je me réveille. Je me rends compte que je n'ai pas été me doucher. Eh merde ! Je me prends donc une paire de petite culotte et un pyjama et me dirige à la salle de bain ou j'embarque directement dans la douche. Je me fais aussi les essailes. Comme j'ai un rasoir en main, je me le passe sur la veine gauche. Une larme coule sur ma joue. Je sors de la douche et je me regarde dans la glace. Je me trouve laide, dégueulasse et répugnante. On me l'a dit tellement de fois, que j'ai fini par y croire. En plus, c'est que c'est vrai.. Je vais à ma chambre et prends mon canif et me donne des coups sur les hanches. Je pleure encore comme une madelaine...
On est vendredi et il est désormais 22 h et ma mère entre. Je n'ai jamais dis à ma mère que je me fais intimider. Je suis tellement détruite en dedans que je me laisse marcher sur les pieds et je dis rien. Devrais-je lui en parler ? Hum oui c'est sûr mais j'en ai pas très envie.
-Maman ?
-Oui ma belle ?
-Euh non rien, je t'aime.
- Moi aussi ma puce.
Elle me sers dans ses bras, pendant que je me maudit de ne pas lui avoir dis. Elle se lève et part se coucher. Je fais de même. Sauf que l'envie d'aller sur facebook me pogne. N'y vais pas, n'y vais pas me dis-je à voix basse. Trop tard, je me désobéi à moi-même. Merde l'envie était trop forte. Il est trop tard pour reculer. Je meurs d'envie de voir ce que les gens ont écrit, même si je sais que c'est méchant et extrêmement blessant. J'ai besoin de voir même si j'ai mal de voir ce que je vois. Comme je le savais déjà, mon actualité facebook n'y parle que de moi. On a même fait circuler une photo de moi avec de la bouffe sur la tête qui est d'aujourd'hui. Plusieurs ont aimé, commenté et partagé. Il y a 150 partages. L'humiliation totale. Je regarde les commentaires.
-Esti de grosse baleine lol.
-Ark elle est tellement laide là :o
-Elle devrait aller se pendre, personne ne veut d'elle de toute façon.
Cette fois, c'est trop! J'en ai suffisamment assez vu comme ça. Je rejoins mon lit. Je pleure, je hurle dans mon oreiller. Je maudit la vie et insulte le "bon" Dieu. Pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter tout ça ? Non je suis pas un pétard, non je n'ai pas le corps de rêve mais je ne mérite pas ce qu'il m'arrive. Je pleure encore de plus belle et m'endors les yeux mouillés complètement épuisée.
VOUS LISEZ
L'intimidée parmi tant d'autres.
Teen FictionJenny vit l'enfer depuis le primaire. Elle vit de tout, des coups, des menaces, de l'harcèlement, du rejet, de l'intimidation. Sa mère ne sait rien, tant qu'à son père, elle ne l'a jamais vu. Puis Jenny fait la connaissance de Zoé sur le site "Nous...