L'intimidée parmi tant d'autres.

Chapitre 4

-Hey c'est quoi la grosse tâche là bas ?

-Cette affaire là ?, demande un gars en pointant une chenille de couleur verte.

-Non imbécile ! L'autre connasse là sur le banc près de la rivière.

Je les entends qui s'approchent. Mon coeur bats à vire à lure. J'ai peur qu'ils me fassent du mal. Des ricanements se font entendre. Je baisse la tête et je me prépare à m'en aller. Mais je n'ai malheureusement pas le temps de me mettre à courir que déjà la petite gang me rattrape.

-Hey toi tu restes ici petite merde.

-Écoutes ce que l'on te dit. Sinon.. Il me menace en fesant le geste du couteau sous le menton. Je reste là comme ils me le demandent. Ils rirent tous pour bien se moquer de moi.

-Jenny à la trouille. Ahaha poule mouillée. Pas game de partir, pas game, pas game, dit la gang de morveux tous ensemble.

Je reste figée sur place. Ils continent encore et me donnent des coups de pied, me poussent et me jètent au sol. Je ferme les yeux fermement.

-Lâchez-moi ! Je vous en prie ie ie ie... que je dis en pleurnichant. Ne me faite pas mal.

-Pourquoi on aurait de la pitié pour toi ? Parce que ton papa est mort ? Ahaha on se fiche que t'es perdu ton père, c'est déjà un con de moins sur la terre comme toi.

-LAISSEZ MON PÈRE EN DEHORS DE ÇA ! crie-je. Je pars en courant et je trébuche sur un morceau de bois.

Ça fait maintenant une heure que je suis là couchée au sol. Cinq minutes ? Dix minutes ? Je ne sais plus, je me souviens plus. C'est comme si j'étais tombée dans un sommeil profond. J'essaie de me relever mais je suis incapable. J'ai terriblement mal au ventre. Je ne respire pas comme il faut. Je crois qu'on m'a cassé les côtes. J'ai un oeil de fermé. Je comprends un peu mieux ce qu'il vient de se passer. Je regarde autour de moi, je pleure et je hurle pour que l'on vienne m'aider. Personne ne vient, on me prends pour une folle qui veut juste l'attention. Du monde s'arrête et part à rire. Épuisée et fatiguée de demander de l'aide, je m'endors.

******

Bip bip bip... J'ouvre les yeux. Je suis perdue. Je regarde autour de moi. Mais où suis-je ?

-Elle a ouvert les yeux. Vite va chercher une serviette d'eau froide.

J'entends la voix d'une infirmière, je ne comprends pas pourquoi je me retrouve à l'hopitâl. Une femme s'approche de moi. Elle pose sa main sur mon front.

-Comment te sens-tu ma belle ? Tu as l'air de mieux respirer.

-Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? Il y a un problème avec mes poumons ?

-Oh ma pauvre, tu te souviens de rien alors ? Bon allez reposes-toi. Je viendrais t'expliquer plus tard. On a prévenu ta mère, elle s'en vient.

Elle me tourne le dos et sort de la chambre. Je suis maintenant seule.