Chapitre 1 : Avertissement, Retrouvailles et Quête

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"Aventure est juste un nom romantique pour problème"

Je saute de branche en branche, de plus en plus vite, jusqu'à presque louper ma prise. L'adrénaline me parcourt tout le corps, me provoquant des frissons le long de l'échine. J'adore cette sensation. Je suis maintenant à quelques mètres du camp des orques, situé en plein milieu de la forêt. C'est un camp tout ce qu'il a de plus ordinaire, bien que, peut-être un peu plus. Au centre trône un foyer, entouré de troncs. Autour s'étalent les tentes, donc la plus volumineuse et celle du chef. Les plus excentrées sont assurément dédiées aux gardes. D'ailleurs, il faut que je me fasse plus discrète, si je ne veux pas me faire repérer par les gardes en faction, à dix mètres de moi. Je saisis mon arc, d'une main de maître et le bande d'une force modérée, puis plus puissante. Qui sait? Je peux peut-être en avoir deux d'une seule flèche. Je lâche la corde tendue, avec un sourire malsain. Elle transperce la tempe du garde, projetant du sang sur ses collègues, maintenant en alerte. Sans aucune hésitation, je tire quelques flèches, qui atteignent mes cibles à des points vitaux. Je saute de l'arbre où je suis perchée et retombe sur me pieds. Ce ne sont que des sentinelles. Maintenant vient la partie la plus importante de ma tâche: tuer le général. Je n'ai pas besoin de le chercher, il est repérable à des kilomètres à la ronde, avec sa lance maculée de tâches de sang séché et sa boîte crânienne en guise de casque. Cela fait près d'une semaine que je traque ces orques dans l'attente de ce moment précis. Je prends d'un geste sûr mes deux épées. Les armes tournoient dans mes mains. Il se tient devant moi, et les quelques autres s'écartent, comprenant que leur chef doit mener ce combat seul. Je tente alors de m'exprimer dans cette langue gutturale qu'est la leur, que j'ai eu l'occasion d'apprendre lors de quelques commerces avec ces êtres peu commodes:

«Je viens de la part de la Reine Oriana, descendante de la Déesse Aionia. Vous allez mourir.

-Vous y croyez vous? Une fausse elfe qui parle notre langue pour me menacer? Tu gagnerais mieux ta vie en travaillant pour nous, tu sais?

-Tu as peur de moi au point de me proposer un poste? Allez! J'ai autre chose à faire...En garde!»

Je lui lance un regard incendiaire et me place. Il tend son énorme main et troque sa lance contre une masse démesurée, que lui donne un subordonné. Je lui fais signe d'approcher. Je sais que, malgré ma fine silhouette, ma longue chevelure tressée et mon imposante poitrine contenue dans ma côte de maille en argent, le général ne me sous-estime pas. Alors qu'il s'apprête à frapper, j'esquive sans encombre, puis me fends pour atteindre son flan, mais il est plus vif que ce que je pensais et pare mon attaque, grâce à une protection de cuir clouté qui recouvre entièrement son avant-bras. Un sourire apparaît alors sur son affreux visage. Les coups s'enchaînent de plus en plus rapidement. Je remarque que mon adversaire peine à manier son arme qui semble, tout de même, très lourde. Après plusieurs tentatives, je le touche enfin, mais je n'ai malheureusement pas le temps de me protéger de son coup qui m'envoie au sol. Je dois lutter contre cette montée de rage. Je ne montrerai aucun signe de faiblesse devant ces créatures. Je souffle un bon coup, et me concentre intensément, ce qui me permet d'évaluer toutes les issues possibles à chacune de mes attaques. D'un bond, je me retrouve sur mes pieds, alors qu'il n'a pas eu le temps de s'approcher pour m'achever; car c'est un combat à mort, rien de plus. Mes déplacements sont aussi vifs que des pas de danse. Je me glisse à travers ses coups et frappe lorsqu'il s'y attend le moins. Mon épée affûtée se plante en plein dans son plexus. Je tourne mon poignet, ce qui provoque un gémissement roque de la part de mon adversaire, puis je retire la lame. Je vois un peu de sang perler aux commissures de ses lèvres.

«Je vais être juste avec toi et t'épargner la douleur»

Ne pouvant réellement articuler une quelconque réponse, il ferme ses yeux, avouant sa défaite. J'entends les murmures parcourir la foule alors que je transperce le cœur du général. Je ne sais quelle va être la réaction des semblables du combattant, qui gise maintenant à mes pieds. Je décide de les devancer en m'adressant à eux, choisissant des mots simples, pour me faire comprendre.

Ombre et Lumière - Les sorciers de Braëff [En cours d'écriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant