Hope is everything

03.

Koby,

Je n'ai pas pu me résoudre à ignorer ta réponse. Me voilà donc, face à ma feuille, munie de mon stylo et je sais que je ne suis pas loin de tout te raconter. Mais ce serait une erreur.

Lorsque j'ai reçu ta lettre je t'avoue avoir été surprise. Je pensais que tu lâcherais l'affaire, enfin débarrassé du fardeau que je représente. Je ne m'attendais pas une seconde, à recevoir une lettre de ta part.

Et ta lettre...

Tes mots sont encore ancrés dans ma mémoire, ils m'ont littéralement brisée, tout en me redonnant force et espoir, ce que personne d'autre n'a encore réussi à faire. C'est l'effet que tu as sur moi, tu réussis à me faire croire aux plus belles paroles. J'ai pris conscience que je manque singulièrement de confiance en moi. Pourtant, même si je le voulais, je n'arriverais pas à me défaire de ce pessimisme qui me caractérise. Quand j'ai l'impression que ce que je viens d'accomplir est à peu près acceptable, il y a comme une petite voix qui me rappelle que non, que ce que je fais n'est pas assez bien et ne le sera jamais. Je suis dans le doute, toujours. Et je pense que j'ai tout simplement fini par m'y habituer !

Koby, j'avais tellement, tellement mal en lisant ta lettre. Je me suis rendu compte à quel point ma douleur t'affectait et je m'en suis voulue terriblement... Je m'en veux de t'avoir donné l'opportunité de me voir dans cet état, j'aurais voulu que tu ne gardes de moi qu'une image positive. Mais, je me suis dévoilée et certaines de mes failles sont maintenant devenues évidentes. Ça n'aurait jamais dû arriver. Je m'en veux.

Tu n'as nullement le droit de t'en vouloir. Je te l'interdis.

J'ai quelques démons et je sais d'ores et déjà que je suis évidement la seule à pouvoir m'en débarrasser. Tu ne pouvais rien y faire. C'est ainsi. Je peux cependant t'affirmer que ta présence à mes cotés, ton soutien sans faille, ton sourire, ta chaleur, m'ont apaisée. Je me suis toujours sentie en sécurité lorsque tu étais là. Tes bras ont été un refuge, pour moi, pour mon âme.

Mais ta lettre conforte mon choix de rester là où je suis (en tout cas pour le moment). Je ne veux pas être la source de soucis, d'inquiétudes pour toi. Je t'aime tellement mon amour, je veux te voir sourire. Et surtout je veux voir ce sourire qui illumine si merveilleusement ton visage.

Oublie-moi !

Rencontre quelqu'un qui te rendra heureux, vraiment heureux !

Ce que j'ai lu m'a fait réfléchir et je dois t'avouer que je n'ai jamais été douée pour me dévoiler.

J'ai toujours préféré garder pour moi mes secrets, mes douleurs, mes failles, garder une certaine part d'ombre. Une façon de me sentir en sécurité. J'ai appris à mes dépends qu'on se fragilise en s'ouvrant trop franchement aux autres.

J'ai peur de donner à autrui le pouvoir de me blesser, d'être en mesure de profiter de mes faiblesses.

J'ai toujours le sentiments qu'il suffirait que je laisse paraître une de mes cicatrices, une de mes imperfections pour qu'on puisse s'en emparer et me poignarder. La douleur serait assurée, puissante et dévastatrice.

J'ai déjà vécu ce type de trahison et je peux t'assurer que la douleur est intense et cruelle. Je m'en souviens avec beaucoup d'acuité. J'avais été trahie par ma plus proche amie et pourtant je ne pouvais m'empêcher de continuer à l'aimer ?  Et, sincèrement, rester accrocher à quelqu'un qui n'a que faire de ta présence est tellement douloureux, j'en ai longtemps souffert et les séquelles perdurent.

J'avais toujours ce sentiment qui m'obsédait, celui de ne jamais être à la hauteur. C'est ce qui m'a fait le plus souffrir, me rendre compte que je pouvais aimer plus qu'on ne pourrait jamais m'aimer. Voir que, finalement, l'amour peut être à sens unique. Et je n'avais plus qu'une peur, que tu te rendes compte à quel point je suis misérable et que tu t'en ailles, que tu finisses par m'abandonner, tout comme les autres. J'avais peur que tu finisses par voir ce qu'eux ont vu, cette fille fragile et sans intérêt.