2. Douloureuse disparition

132 18 1
                                    

Sémaphora :

Je suis dans la tente de ma mère. Nous sommes revenues au campement, pendant que les autres vampires continuent les recherches pour retrouver mon enfant.

Mon corps tremble, mon esprit ne réalise pas qu'il a été kidnappé. Mon coeur souffre, je ne peux pas m'arrêter de pleurer. J'ai perdu mon fils, ma vie. Je ne vais pas m'en remettre. J'aimerais que Tristan soit là, pour me serrer dans ses bras. Il va être en colère quand il apprendra que notre fils a été enlevé. Je n'en reviens pas, et penser ce mot me meurtrit encore davantange le coeur. Qui peut bien avoir fait cela ? Et pourquoi ? Un bébé de six mois, j'ai très peur de ce qu'ils peuvent faire. Tristan où es-tu ? Je crie dans ma tête. Je tourne en rond, tel un lion dans une cage. Je veux participer aux recherches. C'est mon fils, je veux le retrouver avant qu'il ne lui arrive malheur. Mais, comme je me suis évanouie, on m'a évacuée. Je ne savais pas que j'avais des ennemis. Je pensais que ces temps de conflits étaient révolus. Qui peut bien être à l'origine de cet enlèvement ? J'ai beau chercher un éventuel responsable, je ne vois pas. Cela ne me rassure pas du tout ! Comment peut-on s'en prendre à un petit enfant ? 

Je n'arrête pas de chercher les raisons de sa disparition. Je me torture l'esprit et le coeur pour rien, je n'ai pas les réponses. Ma mère vient m'informer que Tristan est arrivé, et qu'il est au courant de la disparition de Sauveur. Il a pleuré, mais maintenant, il est parti avec les autres chercher son fils. 

Je voulais qu'il vienne me voir, je voulais me serrer dans ses bras, car j'ai besoin de lui. J'agis de la sorte quand je vais mal, il n'y a que lui qui peut m'apaiser. Je sors de la tente, et je pars également à la recherche de mon fils. Je m'aventure seule dans les bois et je regarde le sol pour trouver n'importe quel indice : des traces de pas, un morceau de tissu, n'importe quoi qui se rapporte à mon bébé. 

Cela fait au moins une heure que j'erre dans les bois, l'âme en peine à essayer de trouver mon fils. Je ne trouve rien, cela m'agace. Mon côté agressif remonte en flèche. Je suis prête à tuer n'importe qui. Il commence à faire nuit, je devrais rentrer, mais je ne peux me résoudre à abandonner et minimiser nos chances de le retrouver. J'avance, encore plus profondément dans la forêt, si bien que je me perds. Je ne sais plus où je me trouve. J'essaie de trouver un chemin familier, rien. Alors, je m'assois sur les feuilles, en m'adossant à un arbre. J'attends sans faire de bruit, j'écoute les sons de la forêt. Je mets en marche mon sixième sens développé parce-que je suis une hybride. Je reste ainsi, très longtemps. Lorsque j'entends des pas légers et rapides se rapprocher de moi. Je me lèvre brusquement pour me cacher et prête à me défendre si nécessaire.

Et j'aperçois Tristan. Je me jette dans ses bras en pleurant toutes les larmes qu'il me reste encore. Il me serre contre lui, et me caresse le dos pour me réconforter. Cela me fait beaucoup de bien. Son torse m'avait manqué. J'embrasse son cou. Il ferme les yeux, et accentue sa prise. Nous sommes si près l'un de l'autre, je sens son odeur qui me rappelle tous ces délicieux moments que nous avons partagés tous les deux. Toute notre histoire d'amour me revient à l'esprit, notre premier baiser, notre première fois. Je pose ma tête sur sa poitrine et je soupire. Il me caresse les joues. Il a les larmes aux yeux. Je pensais l'entendre me crier dessus pour avoir eu la négligence d'avoir laissé notre fils seul avec une jeune adolescente. Non, il ne me reproche rien, du moins pas pour le moment. Moi, je m'en veux d'avoir été aussi négligente. Et, je ne me pardonne pas.

Je le garde contre moi, je ne veux plus le laisser partir. J'ai besoin de lui. S'il enlève ses bras de mon corps, je m'écroule et je disparais. Nous nous asseyons tous les deux sur le sol, tête contre tête, épaule contre épaule. Nous ne parlons pas, nous écoutons la forêt. Aucun bruit, juste mon souffle. Je suis épuisée, je m'endors sur son épaule.

Je me réveille dans la tente de ma mère. Je ne sais pas combien de temps j'ai pu dormir. Il fait jour, je dirais que nous sommes l'après-midi. Je vois François à ma gauche. Il est triste. Il me prend la main quand il s'aperçoit que je suis réveillée. Il me caresse affectueusement les cheveux. Ah Papa ! Je le serre contre moi. Nous restons quelques minutes ainsi, jusqu'à ce que ma mère nous interrompt  :

"- Tu es réveillée. Nous avons continué les recherches, en vain. Et nous n'avons plus aucune certitude qu'il soit encore dans la forêt." M'informe -t-elle.

Je hoche la tête pour la remercier. Mais, ce ne sont pas de bonnes nouvelles. Je sors de la tente suivie par mon père. Il n'y a presque personne à l'extérieur, tout le monde cherche mon fils. Et là ,j'ai une drôle d'impression. N'essaieront-on pas d'éloigner les vampires pour mieux attaquer le campement ? Non, je refuse de croire à cela. Mon estomac est douloureux, j'ai la peur collée à mon ventre. Si on ne le retrouve pas je vais devenir folle. 

J'aimerais repartir pour le chercher. Mais mon père m'interdit de bouger. Je suis trop faible, je peux m'évanouir à tout moment. Il ne veut pas prendre le risque. Il choisit mal son moment pour agir en père protecteur. Je n'ai pas besoin de lui. J'essais de lui échapper, mais il a compris mes intentions. Il me fait rentrer dans la tente. Je ne pourrais pas sortir tant qu'il sera là. Je décide de me rendormir. Car en fait, je n'ai plus aucune force, plus aucune résistance. Je pense que c'est dû au fait que je n'ai pas mangé avant de fermer les yeux et de m'endormir. Je vois le visage de ma grand-mère devant moi. Pourquoi maintenant ? Elle essaie de m'avertir de quelque chose j'en ai l'impression. Mais, je ne comprends pas. Puis, elle disparaît de mon esprit. Je dors, encore, je sens un corps contre le mien. Je ne m'éloigne pas, inconsciemment je sais qu'il s'agit de Tristan. Je souris dans mon sommeil. Je suis heureuse qu'il soit avec moi. Je repense à la vision de ma grand-mère, tout à l'heure. Elle veut m'avertir de quoi ? Est-ce que cela a un lien avec la disparition de Sauveur ? Je dors.....................................

Sauveur, l'enfant de la réconciliationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant