4. Le pouvoir des ténèbres

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Nous marchons vers le château. Je me laisse guidée par Tristan. En fait, je me demande pourquoi, je ne l'ai pas laissé reprendre sa place à côté de moi. Je suis tétue parfois. Et à cause de mon entêtement, j'aurais pu le perdre. Pourtant l'amour que je lui porte est resté intact. Peut-être que je l'aime davantage aujourd'hui ? Je pensais avoir besoin de plus de temps pour lui pardonner. Il m'a déçue, il s'est laissé séduire par une humaine et elle en a profité pour nous espionner. Et dans la bataille avec ces complices, ma grand-mère est morte. Je ne lui en veux plus, en fait. Je sens que je suis vulnérable ces derniers jours. Et sa présence est un grand réconfort pour moi. Je crois que je me serais écroulée, sans cela. Sauveur.... J'ai constamment son nom dans ma tête,  et ça me tue lentement. Sauveur, mon fils où que tu sois, je te retrouverais. 

J'attrape la main de Tristan, il se tourne vers moi, et comprend ma détresse. Il me serre dans ses bras, il m'enlace. Il pose ses lèvres sur les miennes, et je me sens mieux. Nous voyons le château de Cheverny, là où réside mon grand-père Euphéride, le vampire suprême. 

Nous continuons notre progression, et, je me souviens, il y a quelques mois, comment j'avais pris d'assaut ce château pour tuer mon propre père. Je voulais protéger ma mère, la chef des rebelles. Nous avons eu des débuts très compliqués tous les deux. Et puis, il y a eu ma grossesse, et là ma vie a changé. Tout ceci est bien loin dernière nous maintenant. Je me souviens que j'étais vraiment témère à cette époque. Et, là je me sermonne, je vois bien que je me laisse aller. Je ne suis pas cette fille dévastée, affaiblie, je suis plutôt courageuse d'habitude. Il faut que je me reprenne.

Nous sommes dans la grande cour du château, à côté du grand puit. Et là, le souvenir du corps de ma grand-mère allongé parterre, me revient en tête. Je retiens mes larmes parce-que je ne veux plus souffrir. François vient à notre rencontre, surpris de nous voir ensemble. Cependant, un sourire satisfait vient d'apparaître sur son visage. Ah ! Franchement, mon père ! 

Et, il dit :

"- Bon, je vois que vous vous êtes remis ensemble. Honnêtement, je suis soulagé qu'il en soit ainsi. 

- Papa ! Ne t'emballe pas trop vite. Nous allions rendre visite à Euphéride. Il est dans ses appartements ? Je lui demande pour changer de sujet.

- Je vous y conduit ! "Fit-il en se mettant entre nous, et en nous prenant par les épaules avec un sourire très significatif sur le visage.

C'est pas vrai, cela devient vraiment très embarrassant. Je lui mets une petite tape sur l'épaule. Bref, nous arrivons devant la porte d'Euphéride. Je la pousse, elle est aussi lourde que dans mes souvenirs.  J'ai toujours la même sensation quand je pousse cette porte, celle que j'ai eu la première fois que je suis venue lui rendre visite. Je ressens de l'appréhension à m'engouffrer dans un endroit mystérieux très effrayant. On entend la fontaine à eau, il l'a encore. Je vis, pourtant au château, mais je ne suis pas revenue ici depuis un bout de temps. 

Euphéride est en train de lire paisiblement sur le canapé. Il nous regarde approcher de lui. Il nous fait signe de nous asseoir et il engage la conversation :

"- Je vous attendais, pas toi Tristan, mais Sémaphora et François"

- Pourquoi tu nous attendais, grand-père ? Je le questionne intriguée.

- Parce-que vous avez dû faire le même rêve que moi ! Nous annonce-t-il.

On se regarde surpris par ces paroles. Quoi nous avons tous fait le même rêve ? Comment peut-il avancer cela ? Il ne sait même pas si nous avons rêvé, ni de quoi. 

Je me décide à lui demander :

"- De quel rêve parles- tu ? 

- Que tu marches dans le bois pour retrouver Sauveur. Tu rencontres un groupe d'hommes et de femmes devant un feu. Tu reconnais ton fils dans les bras d'une vieille femme et elle te dit qu'ils t'attendaient tous ! M'explique-t-il.

-Co...Co...Comment tu peux connaître mon rêve ? Je lui demande sidérée par sa claire voyance.

- Et le mien ? Ajoute François tout aussi stupéfait. 

- Vraiment ? Je lui dis de plus en plus intriguée.

- Oui, cela s'explique parce- que vous êtes les descendants directs d'Enola. Je vous ai déjà raconté cette histoire de votre grand-mère. Vous savez que ma femme était issue d'une tribu avec un grand pouvoir qui se transmet de génération en génération à la mort du dernier détenteur du pouvoir. Le dernier descendant en hérite. Ma femme est morte, et le dernier descendant est Sauveur.  Seulement, ce que je ne vous ai pas dis, parce que ce n'était pas de circonstance, c'est qu'il y a un rite de dix jours pour la passation de pouvoir. Enola n'a pas pu t'enseigner cela, elle est morte avant. Nous raconte-t-il.

- Un rite de dix jours. Mais, que se passera-t-il si le rite ne peux pas être exécuté ? Je demande à mon grand-père parce que j'ai peur des conséquences pour mon fils. 

- Ton fils n'héritera pas du bon pouvoir. Il deviendra un descendant des ténèbres. Il deviendra méchant et dangereux. Affirme Euphéride.

- Mais......Pourquoi ? Comment est-ce possible ? Je demande anéantie par la nouvelle. 

- Si le rite ne peut pas s'achever avec tous les éléments nécessaires, il ne sera pas comme nous, et, les autres viendront pour le récupérer. Dit-il désespéré.

- Parce-qu'il y en a d'autres ? Je lui demande angoissée.

- Oui, et crois -moi s'ils viennent, nous sommes tous en danger, vampires et humains ! Nous annonce Euphéride pour que nous puissions prendre conscience de la gravité de la situation.

- Je ne les laisserais pas emporter mon fils. Je donnerais ma vie s'il le faut. Mais, je te promets Sémaphora que cela n'arrivera pas. Tristan essaie de me réconforter. Et, je sens de la colère dans sa voix.

- Tu ne pourras rien faire. Ils sont plus puissants que toi. Et que nous tous d'ailleurs. Je ne préfèrerais pas qu'ils aient à venir dans notre région." Nous confie Euphéride.

Je pensais venir chercher du réconfort, et une solution près de mon grand-mère. Je suis encore plus inquiète qu'avant. Et plus, j'analyse l'information de mon grand -père, plus je me sens angoissée. Il faut savoir à quoi correspond ce rite.

"- Grand-père, en quoi consiste le rite ? Je lui demande.

- C'est là qu'est le problème, je ne sais pas du tout en quoi consiste le rite................." Dit-il navré de son ignorance.

Sauveur, l'enfant de la réconciliationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant