Deuxième lettre

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On en a parlé une seule fois, de la mort et de tout ce qui pourrait nous arriver.

Je te connais. Tu n'aimerais pas rester brancher à une machine. Et moi aussi, j'ai dit que je ne pouvais pas m'imaginer vivre dépendante d'une machine, j'ai dit que je ne voulais pas me réveiller en un légume. Et tu as acquiescé. Mais tu vois... aujourd'hui s'il n'y a qu'un petit espoir je suis prête à te laisser brancher. Bien évidemment c'est égoïste. Mais t'imaginer partir. Ou pire imaginer que je puisse te dire adieu est inconcevable. J'ai besoin de toi. J'ai besoin que tu sois vivant près de moi. Je veux que tu reviennes.

"Ne fait pas ton enfant capricieuse." Tu te rappelles ? Tu me disais ça quand j'étais petite. Pitié accepte ce caprice ! Juste celui-ci.

As-tu autant mal que moi ? En moi tout se déchire. J'ai l'impression que mon estomac se fait écraser en permanence, j'ai l'impression qu'on me serre le coeur dès que je pense à toi. J'ai tellement mal. "Soit pas douillette" ou même "fait pas ta fillette." Ou encore "tu dois être plus forte que ça." Je me souviens de tes phrases, celle qui m'ont rendu courageuse. Je voulais être aussi forte que toi. C'est à mon tour de te le dire ? "Affronte tout ça. Et revient. Ne te laisse pas partir. Soit plus fort que ça."

Emy 





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Je lance un débat : rester brancher à une machine ou accepter la perte d'un être cher ?

Hormis cette question ^^ qu'en pensez-vous ?

Lettres à mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant