Chapitre 4 - La Disparition

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Manhattan – 30 Novembre 2027 – 10h22

Perdue dans mes pensées, je descends les escaliers du building. Lydia et sa Mercédès m'attendent en double-file. Je monte à l'arrière en faisant bien attention de ne pas esquinter ma coiffure. Lydia démarre, allume la radio, et roule en direction de l'hôtel. Les rayons du soleil tentent de percer les vitres teintées de la voiture, il fait beau. Les yeux rivés sur la fenêtre, je ne suis pas très bavarde, j'observe la foule dans ce décor urbain qui défile à toute vitesse. Je n'arrête pas de penser. J'imagine Alexander, sa tenue, son sourire, ses paroles. Mais, une autre pensée emplie ma tête bien plus que les autres. Ma crise de tétanie. Je ne peux me la sortir de la tête. La présence de cette voix aussi, de ces chuchotements identiques à ceux de mes cauchemars. Je ne peux expliquer ce qui se passe pour moi ces derniers jours. J'ouvre mon sac, et avale un antidépresseur. Cette journée doit être merveilleuse, pour rien au monde je ne veux qu'elle soit gâchée. Nous avons décidé de nous marier dans Central Park en référence à notre première rencontre. Alexander et moi, nous nous sommes connus à Central Park, c'était il y a 2 ans. J'étais assise sur un banc. Je feuilletée mes cours de droit en sirotant un jus de fruit, quand il est apparu. Ce moment était inoubliable, je m'en rappellerai toute ma vie. Il était sur le banc d'en face, je ne pouvais m'empêcher de le regarder. Il m'attirait. Il est venu s'asseoir à côté de moi, puis nous avons commencé à parler. Il m'a raconté sa vie, je lui ai raconté la mienne. Ensuite, nous avons décidé de nous revoir. Nous avons enchaîné les petits rendez-vous, dans les cafés, les restaurants, les brasseries ainsi que dans les théâtres... J'étais déjà très amoureuse de lui. Puis, un soir, il m'a embrassé. Depuis ce moment, nous nous sommes plus quittés. Nous avons décidés d'emménager ensemble. J'étais venue vivre à New York pour les études, enfin c'était surtout un prétexte auprès de mes parents pour vivre le fameux rêve américain. J'esquisse un léger sourire en me remémorant l'ensemble de ces souvenirs. Il est de loin la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie.

New York – 30 Novembre 2027 – 10h47

La coupure du moteur de la Mercédès me fait revenir à la réalité. « Nous sommes arrivées mademoiselle la mariée ! » s'écrit Lydia. Je lui souris. Nous sortons de la voiture. Je lève la tête, le ciel brille tellement qu'il me fait aussitôt cligner des yeux. Lydia me tire par la main puis nous gravissons les grandes marches de marbre du Ritz Carlton Hôtel. « Allez Kristen, il faut que nous finissions de te préparer, c'est bientôt l'heure de la cérémonie » s'exclame Lydia. « Oui, j'arrive » répondis-je en rigolant. Cet hôtel est splendide, il est séduisant grâce à son ambiance unique et à son charme. Le vaste hall est d'un luxe inégalé. La présence de dorure sur l'ensemble des murs donne un côté chaleureux. « Bonjour Mademoiselle Darker, je vous en prie, nous allons vous conduire dans votre suite, afin que vous puissiez finir de vous préparer. C'est par ici. Si vous voulez bien me suivre ». Nous pénétrons dans une sublime suite lumineuse, bordée d'un raffiné papier peint sur l'ensemble des murs. Une atmosphère intime règne dans la pièce, grâce à une combinaison de discrétion et de grâce. Une vue saisissante se dresse devant mes yeux, l'hôtel surplombe l'immense Central Park. Je suis ravie à l'idée de passer ma lune de miel dans une de ces chambres, cela plaira aussi à Alexander, c'est sans aucun doute. Un bagagiste me dépose ma valise, dans laquelle est rangée ma somptueuse robe de mariée. L'heure approche. Je me déshabille, enfile ma robe avec l'aide délicate de Lydia. Ce moment est magique, je ne peux m'empêcher de sourire. Lydia ne cesse de me regarder « Tu es magnifique Kristen ». Je lui fis un grand sourire en la remerciant.

The Ritz Carlton Hotel à New York – 30 Novembre 2027 – 11h12

La cérémonie est dans 20 minutes

J'enfile mes escarpins, puis me pare de mes jolis bijoux nacrés. « Mince, j'ai oublié mes chaussures dans la voiture, le coursier l'a garé au parking, j'en ai pour 5 minutes Kristen, je reviens » s'exclame Lydia avec inquiétude. « D'accord, va si je t'en prie et ne t'en fait pas nous avons encore un peu de temps avant de partir ». Mon père n'est pas présent à mon mariage, alors c'est Lydia, ma demoiselle d'honneur qui réalise l'ouverture de la cérémonie à mes côtés. J'en suis très heureuse mais j'aurais tellement voulu que mon père assiste à mon mariage. Il apprécie beaucoup Alexander en plus, il me l'a toujours dit. Je me regarde dans l'immense miroir doré disposait en face de moi. Derrière moi, j'aperçois un signe se dessinait sur le mur de la chambre. Oh non, pas encore mes hallucinations, pas aujourdhui ! Je me frotte les yeux, pensant que mon imagination me joue encore des tours. J'ouvre les yeux et l'aperçois de nouveau. Pétrifiée, je ne peux m'empêcher de le regarder. Mes yeux sont rivés dessus, une force surnaturelle m'empêche de détourner le regard. Il est réel, juste ici, à seulement quelques mètres de moi. Je ne peux plus bouger, mon corps est paralysé. Il est maintenant bien distinct, d'un noir obscur aux connotations macabres très angoissantes. Je ne peux le décrire avec plus de détails, il représente un motif de forme circulaire, à l'intérieur il y a une sorte de message accompagné d'un symbole dans une langue incompréhensible. Je suis complètement dingue, j'hallucine totalement. La porte claque, le signe disparaît, « Cest toi Lydia ? Lydia, répond s'il te plaît ». Une lourde migraine frappe mon crâne, semblable à celle de ce matin. Ma vision se trouble, mes mains tremblent, mon corps convulse. « Lydia, tu es là ? Je me sens pas bien ». Je suis à terre, je n'entends plus rien. Une silhouette se penche au dessus de moi, je ne peux l'identifier. Son visage ne m'est pas familier, je n'ai jamais auparavant aperçu de tels traits. L'individu me ferme les yeux, je n'ai pas assez de force pour les ouvrir à nouveau. Je sens ses mains froides soulever mon corps, je ne peux me débattre, je ne suis plus maître de moi-même. Je suis faible. J'ai envie de crier, de me défendre, mais en vain. Mon corps s'affaiblit petit à petit, je me sens partir, c'est alors que je perds totalement connaissance.

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