Entre deux mondes, il y a nous.

Jour 1 : La rencontre

Je me trouve là en plein milieu de l'aéroport, quittant mes parents et mes amis pour me retrouver dans un nouveau continent. Paris. Une ville. Pleine d'amour et de lumière. Ne dormant jamais. C'est là où je dois aller.

J'ai obtenu un stage dans une prestigieuse compagnie pharmaceutique française d'une durée de trois mois. Le cousin de ma mère a été très courtois de m'accueillir chez lui avec sa femme et ces enfants. C'est la première fois que je quitte mon chez-moi, et ma famille. Je leur dis une dernière fois au revoir avant d'embarquer vers cette nouvelle aventure.

J'ai pris le dernier vol vers l'aéroport de Paris Charles-de-Gaule partant de Montréal. Je dois arriver demain, le 10 juin.

                                               *Sept heures de vol ont passé*

Me voilà à Paris. Il est presque 11h du matin. Je prends mes bagages et je sors. Voyant le cousin de ma mère, je deviens soulagée. C'est la panique quand tu ne retrouves personne à l'arrivée.

                - Coucou, Lena. Ça va ? Tu as passé un bon vol?

                - Oui, tout va pour le mieux. Je suis contente de te voir.

                - Je suis content de l'apprendre, parce que j'ai une excellente nouvelle pour toi!

                -  Ah bon? Laquelle?

                - Je t'amène à la maison. Tu te reposes un peu et vers 13h30, je t'amène...

                - OÙ?!?

                - Au match France-Roumanie!!

Quand j'arrive à leur maison, la femme de mon ''oncle'', me montre ma chambre et nous prépare la table. Sauf que je décide d'aller me reposer, sinon je ne pourrais pas aller voir ce fameux match.

À 13h, la femme de mon oncle vient me réveiller, mais je suis trop fatiguée pour aller me préparer. Cependant, je fais l'effort cette fois-ci pour aller voir le match. J'ouvre ma valise et je regarde pour trouver quelque chose de bleu, afin de passer inaperçue dans les gradins. Je prends un jeans et un top à épaules dénudées avec des rayures blanches et bleutées et des manches longues. Aux pieds, je mets de belles sandales et je fais un maquillage fin, mais classique. Ce qui inclut du eye-liner et un rouge à lèvres bien rouge. Me voilà aux couleurs de la France.

Lorsque je descends rejoindre mes cousins et mon oncle, ces derniers restent bouche bée.

            - Tu as l'air de sortir d'un fashion show. Wow, dit mon oncle.

            - Au moins, tu représentes les couleurs sportives de la France, ricane mon cousin Élias.

            - Je n'avais pas le temps de chercher autre chose dans ma valise, dis-je en rougissant.

Au stade, tout le monde est excité. Nous avons de très bonnes places, assez proches du terrain. Les joueurs commencent à s'échauffer avant de commencer le match. Toute la France compte sur eux.

Les gens me regardent comme si je venais d'un autre univers. Certes, je ne suis pas aussi bien habillée pour un match de foot, mais c'est bon au moins je suis la game. Cependant, je me sens observé à partir du terrain. Le joueur au numéro 7, mais je ne sais pas si c'est moi qu'il regarde où encore dernière moi. Je suis sûre dans tous les cas, que c'est dans ma direction. Je fais mine de ne rien remarquer.

La mi-temps arrive et les joueurs rentrent dans les vestiaires, et ce même joueur, ce même numéro 7, me fait un eye contact. À ce moment-ci, je savais que ce n'était pas une illusion ce qui s'est passé plutôt dans le match.

Je profite de la pause pour appeler mes parents et leur donner des nouvelles après tout, je n'ai pas encore eu cette occasion. Enfin oui, mais j'avais décidé de dormir. Je retourne dans les gradins, au moment où le match est prêt à recommencer.

Sept minutes exactement après la mi-temps, Giroud fait un but. La France s'élève et crie. Tout le monde saute de joie et j'essaye de faire pareil, mais je me sens bizarrement encore fixée. Je regarde les gars courant dans notre direction pour célébrer le but. Et là, je ne rêve pas Numéro 7, me fait un clin d'œil. Je regarde autour de moi pour voir s'il y a une personne à qui celui-ci peut s'adresser, mais non. Ce sont quasiment tous des mecs.

Un second but arrive, tout juste avant la fin. La France gagne 2-1.

                 - Quel match!, s'exclame ma famille à l'unisson.

                 - En effet, belle victoire pour les bleus. Je vais aller aux toilettes, dis-je.

                 - D'accord, on t'attend...

Sauf que je n'entends pas la suite et je présume que c'est dans les gradins que je dois les rejoindre. Il y a une très longue file pour aller aux toilettes. Au moment où je sors, pour retourner dans les gradins, il n'y a plus grand monde. Ma famille est partie. La panique me revient.

Je regarde un peu partout, mais je ne les vois nulle part. Soudainement, un jeune homme vient vers moi.

              - Bonjour, dit-il.

              - Salut, fis-je en prenant un peu mes distances.

Soudain, j'allume.

              - Je te reconnais enfaîte.

              - Ah bon?

              - Oui, numéro 7, c'est ça?

              - En effet, mais plus précisément Antoine Griezmann.

              - D'accord, que puis-je faire pour toi? Parce que comme tu vois, on m'attend.

              - Wow. Ce n'est pas la meilleure façon pour s'introduire, déjà tu pourrais commencer par  te présenter.

              - Écoute, je dois vraiment partir, je n'aime pas être en retard.

              - Très bien, mais dis-moi ton nom, et tu pourras ensuite t'en aller.

               - À ce que je sache, je suis dans un pays libre et je ne suis pas enfermée.

               - Dis donc, tu as en plus un bel accent qui ressort de ton français.

                - Très bien, mon nom est Lena. C'est tout ce que tu as besoin de savoir. Au revoir, numéro 7.

Je lui tourne le dos et me dirige vers la sortie. J'entends derrière moi :

              - C'est tout?!? Je voulais ton nom au complet.

Je fais mine de ne rien entendre et je continue mon chemin. Lorsque je sors, je retrouve mes cousins et mon oncle qui commencent à s'impatienter.

             - Je m'excuse, fis-je.

             - Alors, là. Non, grâce à toi et tu as manqué ta chance, nous avons pu prendre des photos avec certains joueurs, dit mon cousin super excité.

             - Tant mieux pour vous, alors, je me fais pardonner rapidement, dis-je en rigolant.

En chemin, je me retrouve en train de penser. Griezmann. Ce nom tourne sans cesse dans ma tête. J'ai réagi comme une idiote devant lui. Mais après tout, je pense avoir eu raison. Je n'aurais pas eu de chance avec lui. Il a son monde de football et de célébrité et moi, une vie ordinaire. Puis, après tout, je retourne chez moi à la fin de l'été. Donc, aucune chance.