Noël. Je n'ai jamais aimé Noël. Mes parents étaient pauvres donc ma soeur et moi n'avions aucuns cadeaux. La famille était déjà ruinée rien qu'en payant pour le repas. Ma soeur adorait Le repas de Noël. Moi aussi d'ailleurs. Avec un peu de recul, finalement ce n'était qu'un repas. Bien sûr il y avait toute la famille : ma mère, mon père, ma soeur et moi. C'est tout. Elle trouvait cela spécial parce que notre père ne mangeait habituellement jamais avec nous. Il était trop occupé. A je ne sais quoi. Je n'ai jamais réussi à décrire son travail. Je savais juste qu'il rentrait tard le soir. Il mangeait seul dans la cuisine et se couchait pour se lever tôt et rentrer tard. C'était ça. Mais c'était grâce à lui que nous avions à manger et une maison. Ma mère n'avait jamais réussi à trouver de travail.
N'empêche... je l'aimais. Ma vie.
J'avais même réussi à trouver un travail pour les aider. Même si j'étais occupé à travailler pour le bac. Ce travail... pourquoi avais-je choisis de trouver un travail ? Pour aider bien évidemment. Le résultat ne fut pas des moindres : il avait fait tout le contraire.
La seule chose que je pus répondre était :
- Je ne sais pas.Monsieur Roosevelt dit :
- Mmmh d'accord.Je relevai la tête énergiquement. Il faisait quoi lui ici ? C'est Noël.
- Pourquoi êtes vous ici ? Ne devriez vous pas être en présence de votre famille ?
Il sourit.
- Si. Bien sûr. Mais voyez vous monsieur Stonem. Lorsque j'ai reçu votre dossier il y'a deux mois de cela, j'ai été sublimé. C'était le dossier Le plus intéressant que je n'avais jamais vu. D'habitude, les dossiers sont ennuyeux et répétitifs. Or, je n'avais encore jamais vu un dossier tel que Le votre. J'ai donc préféré passer l'après midi avec vous plutôt qu'avec ma famille. Je suis très dévoué à mon travail.Effectivement il l'était. Mais pourquoi Noël ? Était-il nécessaire de poser des questions aussi évidentes ? Non. Je décidai de me taire.
Il attrapa un dossier. Il y avait beaucoup de feuilles. C'était mon dossier. Il retourna une page et je pus lire :
Dylan Stonem
Âge : 17 ans
Né le : 13/01/1997
Adresse : / (<--- une barre pour signifier qu'il y en avait pas...c'était assez vrai... je n'avais pas d'adresse)
Cause de la venue : Dé...Je ne pus lire plus. Sinon ils allaient revenir. Pour finir leur festin. Pour finir ce qu'ils avaient commencé. Me dévorer. Ce genre de souvenir les attire. Je fermai les yeux. Pour éviter d'être tenté de lire. Je savais ce qu'il y avait de marquer. Je le savais. Pourtant, une force à l'intérieur de moi me forçait à lire. Cette force venait d'eux. Ils voulaient que la porte soit ouverte. La porte de mon intérieur.
- Hé petit.
J'ouvris les yeux. Le docteur me regardait d'un air confus et inquiet. C'était un mélange assez peu commun. Nous sommes restés comme cela pendant une éternité. Sa tête était assez proche de la mienne. Il fixait mes yeux. Ils avaient quoi mes yeux ?
Il baissa le regard et, constatant que je n'avais pas touché à son thé, il fronça les sourcils.
- Si tu n'en voulais pas, il aurait fallu me le dire. Maintenant c'est gâché.Effectivement. Je n'avais aucune intention de boire son thé. Autant maintenant que lorsque je lui ai demandé. Il soupira et se rassit. Il nota rapidement quelque chose sur son carnet et continua :
- Tu ne veux répondre à aucune de mes questions. C'est fâcheux et dommage. Nous aurions pu aller beaucoup plus loin si tu avais coopéré dès le début. Bref. Je vais te montrer une série d'image et tu me diras ce que tu verras.J'acquiesçai. Il sortit d'un placard une série d'image. J'ai toujours voulu faire cela. Il s'assit face à moi et me montra la première image.
C'était une tâche. Rien que ça. Je ne voyais que ça. Et il n'y avait rien d'autre à voir.
Je relevai la tete vers Monsieur Roosevelt. Il était déterminé. Il fallait que je vois quelque chose dans cette image. Je l'examinai encore. Un papillon ? Bien trop ordinaire. Du feu ? Pourquoi pas ? Le feu pouvait avoir n'importe quelle forme. Non pas une forme de tâche. Personne n'a jamais et ne verra jamais une tâche de feu. D'ailleurs, ça ne se dit pas. Même la langue française était au courant que cela n'existait pas. J'optai alors pour une bougie qui fondait.
- Une bougie ?
- J'entends comme une note aiguë dans votre voix... Serais-ce une question ? J'espère quevous êtes informé que la réponse ne dépend que de vous et de votre vision des choses.
Je suis resté muet. A quoi bon parler pour ne rien dire. Il sortit une autre image. Elle était horrible. La je les ai vu. Les démons. C'était eux.Je fus pris d'une crise de panique. Le psychologue baissa l'image et me caressa le dos en guise de soutient moral. Étrangement, une simple caresse aide à se sentir moins seul. A se sentir soutenu. Pourtant j'étais seul. Plus seul que jamais. Ils étaient tous partis. Il y a des gens qui disent que la solitude n'est pas si mal, elle aide à revenir aux sources. On naît seul. C'est comme ça qu'on a toujours été. D'autres disent que la solitude peut nuire à nous-mêmes. Elle nous enferme dans une pièce aux murs blancs sans fenêtre ni porte. Elle nous confronte à nos démons et dévoile en nous une face cachée des plus obscures. Les humains sont trop faibles pour être seuls.
-Que vois tu ?
Je relève la tête. Je ne peux pas dire ce que j'ai vu.
- Des monstres. Ils m'ont fait peur.

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feelings.
RandomDéfinition de sentiment : Le sentiment est la composante de l'émotion qui implique les fonctions cognitives de l'organisme, la manière d'apprécier. Le sentiment est à l'origine d'une connaissance immédiate ou d'une simple impression. Il renvoie à la...