Bordel, je l'aime

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PDV d'Eren


Cela faisait maintenant une semaine que j'étais cloîtré chez moi. Une semaine depuis la session photo qui s'est terminée sur une claque des plus violentes. Après avoir fui le bâtiment du New Record's Magazine, je m'étais directement réfugié chez moi, plein de remords et de doute. J'ai pleuré comme une madeleine pendant au moins deux heures avant de réussir à me calmer devant un reportage animalier.

Je guettais sans cesse mon téléphone, attendant un quelconque appel ou message. Mais rien. Pas un appel, pas un message.

Au fond de moi, je n'étais absolument pas étonné; connaissant le caractère de Livaï, il devait être tout simplement furieux. Les membres de son groupe lui avait d'ailleurs très certainement confisqué son mobile par peur que je ne me fasse copieusement incendier d'insultes toutes plus variées les unes que les autres. Voilà pourquoi Levi ne m'envoyait aucun message, ni ne me passait aucun appel.

C'était jusque là la théorie la moins farfelue que mon pauvre esprit pouvait construire.

Ou alors il me considérait sincèrement comme son objet sexuel, et le fait que je me sois rebellé a mis prématurément fin à notre liaison, si je pouvais toutefois qualifier nos parties de jambes en l'air comme telles. Et c'était exactement ça que je reprochais à mon partenaire : le fait de n'avoir l'air que d'un jouet, un passe-temps comme un autre dans lequel il pouvait se vider lorsque ses maudites couilles étaient trop pleines. Certes, je ne lui demandais pas non plus de déclarer sa putain de flamme, mais au moins un "Eren, je tiens à toi", était-ce trop demander ? Apparement, oui.

Me revoilà donc à la case départ, dans cet appartement trop grand pour moi seul, abandonné à mon funeste sort et déserté de tout amour réciproque.

Entre mes mains, mon mobile. Je ne cessais de le retourner dans tous les sens, espérant toujours, et ce malgré moi, recevoir un message ou un appel de Levi.

Je savais que mon moi intérieur avait déjà capitulé sous le feu ardent que Livaï alimentait en moi, mais une autre partie de ma personnalité, celle beaucoup plus têtue et bornée, essayait de se convaincre de l'absurdité de la situation et à quel point Levi ne m'était pas essentiel. Ce qui est évidement 101 % erroné.

Que je me trouvais pitoyable dans une telle situation, vautré sur mon canapé, mon téléphone toujours entre les mains, la télévision allumée crachotant toute sorte de programmes devant mes yeux impassibles. C'est alors que l'on toqua à ma porte.

Innerte sur mon sofa, je ne réagis pas tout de suite, émergeant tout doucement de mon état brumeux. Je me levais ensuite très lentement, laissant à mon corps le temps de se redresser correctement après tout ce temps passé dans la même position. Plongeant mon regard dans le judas, je ne vis rien sur mon palier. Je poussais un long soupir blasé et ouvrait finalement la porte, m'apprêtant à crier sur le quelconque gamin qui avait osé sonner à ma porte à un si mauvais moment de ma vie.

Je m'immobilisais alors, reconnaissant immédiatement la personne postée sur le pas de ma porte.

Livaï.

Ce dernier était vêtu d'une longue veste noire dont les bords étaient fourrés, de lunettes de soleil aux verres fumés, d'un pantalon noir soulignant sa fine musculature. Sur son épaule gauche était jeté un sac en toile beige.

- Salut gamin, souffla-t-il au bout d'un certain après m'avoir certainement jaugé derrière ses lunettes.

- Livaï..., réussis-je seulement à bredouiller.

- Je peux entrer ?

Je ne puis formuler une réponse, alors j'opinais du chef. Le chanteur des Invade the Walls se fraya un chemin, frôlant mon corps au passage, et s'engouffra dans mon appartement. Je refermais la porte derrière nous, et je vis alors que Levi avait enlevé ses lunettes et qu'il jaugeait mon appartement d'un oeil critique.

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