Les Choix Qui Nous Font

Prologue - Mauvais Départ

Quand quelqu'un parle de l'hiver, il invoque la neige, Noël, la famille, les cadeaux, les paysages d'un blanc immaculé, le chocolat chaud auprès d'un bon feu de cheminée et parfois même, la bonne humeur ou la joie.

Cependant, coincée dans un aéroport à cause du retard de son avion depuis beaucoup trop d'heures à son goût, Rose tenait une toute autre opinion cette la saison de fêtes.

La neige était synonyme de froid et de tempêtes qui par exemple, pourraient être la raison précise de 5 heures de retard d'un certain avion en direction de la Caroline du Nord.

Noël, pour qui à le malheur de le passer seul ou pire, coincé dans un aéroport, deviendrait alors synonyme de tristesse et d'agacement à attendre des heures, le derrière scotché sur une maudite chaise en métal.

Et quant à ce fichu chocolat chaud, il n'invoquait à présent rien de plus que les souvenirs lointains de son grand-père avec lequel Rose devrait se trouver à cet instant précis.

Et comme si tout cela n'était définitivement pas assez, l'univers avait visiblement aussi décidé de faire pleurer un petit enfant non-loin de la jeune femme à qui les oreilles étaient sur le point d'exploser. Elle avait bien sur tenté d'écouter de la musique pour se calmer, mais un de ses écouteurs s'était cassé quand elle s'était assise dessus dans le taxi et Rose ne supportait pas d'écouter de la musique avec un seul écouteur si en plus, elle entendait encore le petit mioche mal-élevé qui ne cessait de hurler.

L'agacement de la jeune fille était à son comble et d'une minute à l'autre, elle aurait très bien pu se mettre à pleurer elle aussi ou se rouler par terre tel un bambin.
Mais Rose n'était pas ce genre de personne, elle était de nature calme et sereine bien que son humeur soie souvent décrite comme «très changeante» par ses proches.

Mais à cet instant précis, sa nature calme elle-même lui criait de se lever de cette maudite chaise métallique sur laquelle elle venait de passer 4 heures à poireauter.
Donc naturellement, c'est ce qu'elle fit, et après s'être engueuler avec 3 membres totalement incompétents du personnel de l'aéroport car aucun d'eux ne savaient où diable pouvait se trouver une boulangerie encore ouverte à cette heure tardive, elle finit par dénicher un bar retro à l'insigne lumineuse.

Elle poussa la porte du petit établissement et examina rapidement les lieux.
Deux jeunes jouaient au billiard dans le coin droit, appuyés contre le bar, trois alcooliques tentaient de communiquer dans une langue qu'eux seuls devaient comprendre et plus loin, à une petite table reculée dans la pénombre, deux personnes semblaient sur le point de conclure en plein lieu publique.

Mais malgré tous cela, la jeune Rose prit place sur une banquette en attendant que le serveur vienne prendre sa commande.
Il était si tard que ses petits yeux menaçaient de se fermer mais elle contre-attaqua en buvant trois cafés d'affilé, ce qui la remit d'aplomb.

Ennuyée, elle avait son coude posé sur la table, sa tête appuyée contre sa paume et fixait chaque personne présente dans le bistro à tour de rôle.

Les deux jeunes amoureux ne semblaient pas avoir besoin de reprendre leur respiration entre deux roulages de pelles, Rose ne pu donc pas voir leur visage, mais elle ne s'y attarda pas, scannant les autres individus pour passer le temps.

Après un bon moment à réfléchir à beaucoup trop de choses et peut-être aussi à boire quelques verres de je-ne-sais-quoi, Rose pensa qu'il était temps qu'elle reprenne le chemin de la porte d'embarquement de son avion, en espérant que celui-ci ne tarderait plus à arriver.

Et quelle ne fut sa surprise quand elle arriva au lieu de départ et qu'elle lut (-avec quelque peu de difficulté-) sur le panneau d'affichage :

« Vol en direction de Durham, Caroline du Nord (US) décollage > 5:45 »

Rose sortit sa main de la poche du sweetshirt qu'elle portait et regarda l'heure à sa montre.

5:55

Puis, elle s'assit par-terre et pleura quand elle lut que le prochain avion décollerait dans 7h.