Arianne [tome 1: Retour à la folie]

Chapitre 1

NOM: aucun
PRENOM: Arianne
VILLE: Volyn
TAILLE: 117 cm
POIDS: 21 kg
IMC: 15.34 kg/m2
ÂGE: 6 ans 3 mois
DATE DE NAISSANCE: 13/02/00
NOM DU RESPONSABLE LEGAL: DE RAYNA
PRENOM: Malussa

SANTÉ

GROUPE SANGUIN: Inconnu
TROUBLES MENTAUX: OUI / non
LEQUEL(S):
- Trouble de la personnalité passive agressive
- Trouble de la personnalité narcissique
- Terreurs nocturnes régulières
- Complexe de Peter Pan

PRÉCAUTIONS PRISES VIS-A-VIS DU PATIENT:
- Analyses régulières de sa santé
- surveillance jour et nuit de son comportement.

TRAITEMENT EN COURS: aucun
LE PATIENT A T-IL ÉTÉ OPÉRÉ: oui / NON.

SIGNATURE DU PSYCHIATRE:
SIGNATURE DU RESPONSABLE LEGAL:
SIGNATURE DU PATIENT (si sa santé le lui autorise):

- Vous devez signer au bas de la page, Madame de RAYNA, expliqua le psychiatre en retournant la fiche vers Malussa.
    Le docteur lui tendit une plume, et elle signa avec la grâce qu'une reine avait l'habitude d'exercer. Ensuite, le médecin se retourna vers la petite fille qui attendait patiemment sur le lit d'hôpital avec un grand sourire terrifiant. Des grosses chaînes attachaient ses poignets aux accoudoirs et ses chevilles entres elles. Il s'approcha d'elle et commença son discours habituel qui avait pour but de calmer les patients:
- Bonjour Arianne, comment vas-tu? Tu as fait quelque chose de beau aujourd'hui? Tu as joué avec ta gouvernante, j'imagine...
    Elle hochait la tête à toutes ces questions en gardant le même sourire, ses mains tapotaient le fer des accoudoirs en signe d'impatiente. Le psychiatre remarqua ce geste incessant et gribouilla quelque chose sur une feuille froissée.
- Alors, dis-moi, qu'as tu fait aujourd'hui? demande-t-il, en sortant discrètement une seringue avec une aiguille plutôt généreuse.
    Comme à son habitude, elle ne répondait pas tout de suite, elle attendait de voir la piqûre. Elle n'aimait pas la façon dont le médecin faisait comme si de rien n'était. Les analyses de santé du Dr. NOZM n'avaient plus de secret pour elle. Elle jeta un cou d'oeil sur la taille de l'aiguille puis regarda droit dans les yeux du psychiatre. Son sourire avait disparu.
- Je n'ai rien fait de la journée. Je n'ai pas le droit de jouer avec les autres enfants, c'est Vanill qui l'a dit. Elle dit qu'ils sont différents. Mais ce n'est pas vrai hein? Ce n'est pas eux qui sont différent, c'est moi. Je suis différente. C'est pour cela que je dois venir ici.
    À chaque séance, elle répondait les mêmes phrases, disait les mêmes mots, posait les mêmes questions. C'était comme une routine pour l'enfant, car tous les jours, elle faisait la même chose. Le docteur passa rapidement un tissu fin désinfectant sur le bras de la petite fille et la piqua d'un coup sec. Elle répondit par un frisson de dégoût, puis reprit son sourire qui la rendait si arrogante. Le médecin retira l'aiguille remplit du sang de la petite et versa le liquide rougeâtre dans une mince fiole. Il la secoua légèrement puis la plaça dans une boite métallique qui portait une étiquette intitulée "Arianne".
- Cela n'a pas fait si mal que cela, n'est-ce pas? dit-il en se retournant vers l'enfant.
- Si.
    Le docteur alluma son ordinateur et un message apparu. Une feuille sortie de son imprimante. Il l'a saisi, et l'a lu rapidement. Il sortit de la salle suivit de Malussa, et commença à discuter dans le couloir.
- Arianne est plutôt en bonne santé, malgré un manque de calcium et de vitamine D. Le reste est assez équilibré. Je dois quand même vous signaler que son taux de vitamine D a incroyablement baissé. Arianne n'a plus beaucoup de contact avec le soleil, j'ai l'impression...
- Elle fait des crises et hurle en disant que "le soleil l'a brûle"...
- Son trouble de la personnalité narcissique s'est beaucoup développé, elle a besoin d'attention, c'est normal. Par contre, il faut l'obliger à sortir malgré ses caprices. Il ne faut surtout pas s'y plier, au risque de nourrir sa maladie. Je pense aussi que si elle avait plus de chances de jouer et de développer sa vie sociale, elle pourrait créer un sentiment d'empathie, une émotion qu'elle ne ressent pas assez ne voir pas du tout a cause de son trouble...
- Je l'ai remarqué effectivement, soupira la reine.
- J'ai pu aussi remarquer que son complexe de Peter Pan est moins fort que d'habitude. Elle a moins peur de grandir, et c'est un grand pas. Je pense aussi que si sa gouvernante pouvait devenir plus proche d'elle, Arianne aurait moins peur la nuit, et cela pourrait diminuer ses terreurs nocturnes.
- Et à propos de son autre trouble?
- Son trouble de la personnalité passive agressive est toujours aussi fort, malgré nos efforts. Ce trouble risque de se développer fortement durant son adolescence.
- Mais je ne peux pas faire preuve de telle patience! s'écria malussa. Donnez lui un médicament à prendre... quelque chose!
- Je ne peux pas, il annonça sobrement. Arianne est un grand mystère pour tous les psychiatres de Volyn. Aucun de nous ne peut savoir les conséquences d'un traitement quelconque.
- Mais...!
    De l'autre côté de la porte, la petite fille n'écoutait pas, malgré les cris de sa mère adoptive. Elle préférait parler seule.
- Tic, Tac, tic, tac... elle disait en penchant sa tête d'un côté à un autre avec des grands yeux et un large sourire. Tic, tac, tic, tac, tic, tac...
    Elle le disait de plus en vite, penchait sa tête de plus en plus vite.
- Tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac...
    Jusqu'à ce que les mots aillent tellement vite qu'elle ne pouvait plus articuler.
    Soudain elle s'arrêta, et essaya d'arracher les chaînes qui la gardaient prisonnière. Sa peau fragile sur ses poignets se déchirait et devenait immaculé de sang qui dégoulinait et rougissait les draps blancs du lit. Ses cris  obligèrent le médecin à entrer brutalement dans la chambre d'hôpital.