Chapitre 2

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Je n'arrivais à y croire. À vrai dire, je refusais même d'y croire. Tout ça semblait tellement faux à mes yeux que je commencais -et pas qu'un peu- à douter de tout. Étais-je en train de nager en plein cauchemar ? Se moquaient-ils de moi ? Tout ça semblait tellement irréel.. 17 ans !

-Tout ça est bien réel...? Lui demandais-je alors, le souffle coupé.

A mon plus grand désespoir, elle hocha silencieusement la tête. Derrière moi, la porte se mit à grincer doucement. C'est seulement lorsque je me retournais que je vis une nouvelle tête: une fille de mon âge. La première chose que j'eu remarqué chez elle fut les prunelles anormalement grises de ses yeux. Son visage était couvert de taches de rousseur, et ses boucles brunes retombaient lourdement sur ses épaules.

-C'est qui ? questionna-t-elle son amie sous mon regard déboussolé.

-Une nouvelle. S'il te plait sois gentille avec elle, soupira Lola qui semblait ennuyée par la situation.

La première haussa un sourcil avec un sourire moqueur sur le visage. Elle semblait hautaine... Je ne savais quoi en penser.

-Où sont les toilettes ? les interrompis-je à temps pour détendre l'atmosphère.

-Ah, au fond du couloir, me répondit à la hâte la jeune fille, ne quittant pas la brune des yeux.

Je la remercia discrètement puis m'éclipsa. J'avais besoin de prendre l'air. Je me mis à errer dans les couloirs, à descendre jusqu'au rez-de-chaussée, et non sans difficulté je parvins enfin à atteindre la grande porte. Je posa par la suite ma main sur la poignée, espérant que celle-ci s'ouvre, mais des mécanismes de roues dentées sécurisaient l'accès à toute entrée ou sortie de l'Académie. J'avais besoin d'air. Je longea le couloir de droite, puis celui de gauche, à la recherche d'une fenêtre voulant bien s'ouvrir. Bingo ! Je l'ouvris discrètement et passa la tête à l'extérieur en respirant l'air frais à pleins poumons. Puis, pour je ne sais quelle raison, je me retrouva à l'extérieur du bâtiment. J'avais dû sortir par la fenêtre, du moins sans m'en rendre compte. Au loin se trouvait un banc sous un sol pleureur. Je fis quelques pas hésitants, me demandant si le fait de sortir en douce n'allait pas m'apporter d'ennuis.

Oh, et puis après tout, t'es déjà morte ! Rien ne peut t'arriver, me cria ma conscience.

Pas faux.

Un peu rassurée, je me laissa tomber sur le banc en bois dans un soupire. Je blottis ma tête dans mes mains, les coudes posés sur les genoux, et inspirais puis expirais en répétant pendant plusieurs minutes ce mouvement de cage thoracique.

C'est seulement après ces quelques minutes que je remarquais mes vêtements: je portais un jeans troué et un pull en laine. Je venais à peine de remarquer, trop préoccupée par les dernières nouvelles bousculantes.

Une voix masculine retentit brusquement derrière moi, me faisant sursauter.

-Lola te cherche. Ca va ?

Je tournais alors vivement la tête, pour voir de qui il s'agissait. L'homme se tenait maintenant à mes côtés, un sourire aux lèvres. Lorsque je le vis, je fus instantanément plongée dans son regard couleur lapis-lazuli. Sa voix me fit sortir de ma "fixation" sur ses yeux.

-Moi c'est Chris.

-Judith, murmurais-je timidement en tournant la tête, sentant instantanément mes joues s'empourprer.

-Je sais, se contenta-t-il de dire.

Une fois calmée, je me mis à l'observer, le détaillant longuement du regard. Ses cheveux blonds mi-longs étaient en bataille, lui donnant l'air d'un gars tout juste sortit du lit, et ses traits fins lui donnaient un air encore plus mystérieux.

-Tu sais, renchaîna Chris, Daisy n'est pas si méchante. C'est juste un masque.

-Daisy ? répétais-je, légèrement déboussolée. C'est pas la fille de la chambre à Lola ?

Il me fixa un instant, et pouffa de rire. Qu'est-ce qui pouvait bien le faire rire dans un tel moment ?

-Désolé, reprit-il finalement en se retenant de rire.

Je me mis à soupirais et fixa un moment le bâtiment.

-Tu es là depuis quand, toi ? lui demandais-je sans le regarder.

-Ca va faire cinq ans au mois de décembre.

-Je vois... donc toi aussi t'es...?

Je le vis acquiescer en silence, puis il se leva.

-Tu vas t'y faire, tu vas voir, reprit-il sérieusement. Et puis si besoin, je suis là !

Sur ces derniers mots il me donna une légère tape à l'épaule, me faisant vaciller.

-Même si tu as besoin de frapper quelqu'un pour te défouler, glissa-t-il avant de s'éclipser.

Sans le vouloir, un sourire se dessina sur mon visage. Là, une image me vint en tête. Et si mon oncle avait lui aussi atterrit ici ? Est-ce que ma famille allait bien...? J'avais tellement de questions en tête, mais je savais que personne ne pouvait y répondre. J'étais également persuadée que cette nouvelle ''vie'' allait être difficile.


~ellipse~

~le lendemain~


-...monde ! retentit une voix, accompagnée de bruits incessants de... casserole ??

Je ramena davantage la couverture au dessus de ma tête. Qui criait comme ça dès le réveil en faisant du bruit ? J'avais sommeil, extrêmement sommeil.

-REVEILLEZ-VOUS !!

-Lâche-moi, m'man... grognais-je en faisant mine de m'étouffer avec l'oreiller.

Quelques secondes plus tard, quelqu'un tira sur ma couverture. Lola. Oh... Je pensais que j'étais chez moi, là-bas. Comment avais-je pu oublier ne serait-ce qu'un instant ce qu'il s'était passé ?

-Tu viens ?

-J'suis obligée ? lui demandais-je en soupirant.

-Ouais, on a cours. Allez, on va être en retard ! Tiens, enfile ça, lança-t-elle en posant un uniforme sur mon lit.

-Ohh me dis pas qu'ici aussi on a cours, rallais-je une nouvelle fois en me levant du mauvais pied.

Je fila dans la petite salle de bain de notre chambre, me coiffa rapidement et me vêtit de l'uniforme. Je portais donc une chemise blanche, une jupe bleue marine et voulu enfiler les chaussures d'uniformes mais elles étaient trop petites. Je remis alors les vans noires que j'avais déjà à mon arrivée ici, et sortis de la chambre accompagnée de Lola. Au bout du couloir, elle s'arrêta net à l'annonce de mon nom au micro du directeur -ou je ne sais qui.

<< Mademoiselle Rook est attendue en salle 007.>>


-Désolée, moi je suis au troisième étage. On se voit après, bonne chance ! me lança-t-elle en se précipitant pour monter les escaliers.

-Qu-quoi ?! Mais où est-ce que je vais maintenant ?? m'exclamais-je en espérant qu'elle puisse m'entendre.

Mais aucune réponse. Je me mis alors à longer plusieurs couloirs en suivant le numéro de chaque salle des yeux. 034, 033, 032... Mais une fois arrivée devant la salle 008, je m'aperçu assez rapidement que la salle 007 ne se trouvait pas là. Je me mis alors à stresser et à chercher une quelconque entrée secrète, mais rien. Aucune trace de la salle 007.

Et si cette pièce avait été mise dans un autre couloir ? Je me retourna, prête à faire demi-tour, et tomba nez-à-nez avec Chris.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 22, 2017 ⏰

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