Chapitre 3

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— Bonjour, mon chéri.
— Bonjour, papa, dirent en chœur les enfants.
J'ai mis une main sur le bâti de la porte.
— Tu te sens bien ? Ça n'a pas l'air d'aller.
Je ne répondis pas.
— Viens t'asseoir. Tu as sûrement faim.
C'était vrai. Je mourais de faim !
Je me suis assis aux côtés de la rousse qui m'embrassa sur la joue. J'eus un léger mouvement de recul sans le vouloir, mais ce n'était pas ma femme ! Ce n'était pas ma famille !
— Tu as encore mal à la tête ?
Tous me regardaient dans l'attente d'une réponse, alors j'ai secoué la tête pour les satisfaire.
— Cette migraine est vraiment une calamité. Tu devrais retourner voir le Docteur Lenoir. Cela fait deux jours que ça traîne et je sais que tu ne vas pas bien. Tu dis le contraire, mais je ne suis pas aveugle. Je te connais.

Et moi non ! Je ne te connais pas ! Je ne connais personne à cette table !

— Je t'ai préparé du café. Les enfants ont fait griller le pain, comme tu aimes.

Qui êtes-vous, bordel ?

— Papa, aujourd'hui c'est samedi, dit le garçon. On n'a pas école.

Samedi ? Impossible ! Lorsque j'ai quitté le boulot pour me rendre à l'hôpital, on était lundi. Je serais resté quatre jours dans le cirage.

— Papa, continua l'adolescente, tu as promis de m'emmener chez Rachel.
Comme je la regardais sans répondre, elle leva les yeux au plafond.
— Ne me dis pas que tu as oublié !
J'ai regardé la rousse avant de reposer les yeux sur la fille me fusillant du regard.
— Non, ai-je risqué. Je n'ai pas oublié.
Sauf que si, putain, j'avais tout oublié !
Je me suis empressé d'avaler le café, deux tartines de pain beurrées et je suis remonté dans la chambre. Là, je me suis écroulé sur le lit, enfouissant la tête dans l'oreiller avant de hurler.
On frappa à la porte. C'était le petit garçon. Il vint au bord du lit.
— Tu es encore malade, papa ? me demanda-t-il.
— Non, c'est... Oui, mentis-je. Encore un peu, mais je vais aller mieux.
— Tant mieux. On pourra jouer tous les deux alors.
Il sortit en courant, laissant place à la rousse.
Elle vint s'asseoir à côté de moi.
— Tu as encore fait un cauchemar cette nuit, me dit-elle.
— Un cauchemar ?
— Oui. Tu fais le même cauchemar deux ou trois fois par semaine. Et chaque matin suivant cette mauvaise nuit, tu es... déprimé. Comme aujourd'hui.
— Je ne comprends pas.
— Et moi donc ! Et il n'y a pas que ça. Tu t'éloignes de moi. Je le sens. Ai-je fait quelque chose ? Si c'est le cas, parle-moi !
— Non, la rassurais-je. Tu n'as rien fait. C'est juste... je ne me sens pas très bien. J'ai dû attraper un virus ou quelque chose dans le genre.
— Et bien, vivement qu'il s'en aille.
Bon Dieu ! Hier, je me rendais à l'hôpital pour être avec ma femme lors de son accouchement et aujourd'hui, je me retrouvais chez une femme qui n'était pas mienne.
— Je vais prendre une douche, déclarais-je pour la rassurer
— Tu as raison. En plus, il y a les enfants. Nous verrons ce soir, si tu te sens mieux.
Sur ces bonnes paroles, elle m'avait embrassé sur la bouche et laissé seul.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 22, 2017 ⏰

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