Sunggyu essuya la sueur sur son front. Il était exténué. L'autre ne lui avait pas laissé une minute de répit. Ils avaient fait du bruit et remuer de la poussière. Sunggyu avait même cédé et accepté de jouer à cache-cache et de s'attraper en disant « c'est toi le loup ! ». Depuis quand il ne savait plus dire non ? Si Woohyun était épuisant quand il était bourré, il était aussi trop adorable pour qu'on lui refuse quoi que ce soit. Les musiques d'une playlist continuaient toujours de tourner. Le leader était pommé. Il n'était même plus sûr d'être un leader. Il se demanda l'heure qu'il était. « Certainement très tard. » Il avait l'impression d'être bourré lui aussi. Le pire c'est qu'il s'amusait. Il se sentait bien. Mais il était perdu. Pour quelles raisons ?
Il scruta la pièce à la recherche d'une réponse. Les murs blancs, la table basse en verre, le sofa mauve aux gros coussins, Woohyun qui s'en levait, qui fermait doucement les paupières aux sons de la musique, Woohyun et son visage rond, ses cheveux en batailles, noirs, respirant de parfums, Woohyun qui bougeait au rythme d'une ivresse inconnue, enivrante, terriblement attirante. Sunggyu se tapa le front avec le poing. Non mais ça n'allait pas ? « Je suis fou » pensa-t-il. Il baissa les yeux. Les releva sur Woohyun. Il était perdu parce qu'il ne le reconnaissait pas. Il avait la réponse.
Il ne reconnaissait pas non plus ce sentiment. « Du désir ? ».
Mais l'autre, ne faisant pas attention en dansant, ne vit pas le chiffon par terre, et il manqua une nouvelle fois de tomber au sol. Et, une nouvelle fois, Sunggyu était arrivé à temps. Il l'attrapa, une main sur le bas de son dos, une autre derrière son crâne. Ils ne bougèrent plus. Woohyun était un peu courbé en arrière, Sunggyu, penché en avant. Le temps s'était arrêté. Le brun n'arrivait plus à respirer. D'accord il avait les joues en feu depuis la bière du début de soirée. Mais là ce n'était plus du feu, c'était un brasier ! Il avait atrocement chaud. Et soif. L'instant semblait s'arrêter. La musique s'était terminée. Tout était silencieux. C'était comme s'il n'avait plus le droit de parler, de bouger, pas même de trembler. Et c'est là qu'une autre musique démarra. Une musique douce, et puissante à la fois, une musique de slow. Et en même temps, Sunggyu commença à rapprocher doucement Woohyun de lui. Ils étaient maintenant droits l'un en face de l'autre. Woohyun frissonna. Il ne savait toujours pas s'il pouvait faire un geste. Alors il restait immobile. Il frissonna. Sunggyu l'étreignait toujours. Une étreinte ballante, incertaine, tâtonnante. Woohyun avala sa salive. Son cœur tapait fort dans sa poitrine, trop fort, on l'entendait c'était sûr. Et ces frissons qui ne le lâchaient plus... Il avala encore sa salive. Et regarda les lèvres de Sunggyu. Qu'est-ce qu'il avait soif. « Qu'est-ce qui m'arrive ? » se répétait-il pour ne pas avoir à stresser davantage.
Ils se regardaient et ils ne comprenaient pas ce qui leur arrivait.
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La musique c'était « Still loving you » de Scorpion. La musique était belle. Alors Sunggyu et Woohyun osèrent bouger. Ils se laissèrent bercer par le rythme. Woohyun avait naturellement posé ses mains sur les épaules de Sunggyu. Leurs corps bougeaient instinctivement.
Le leader pensa qu'ils étaient au studio. Ils étaient tant venus ici. Pour s'entrainer, répéter, enregistrer. Et pourtant à ce moment-là, il ne connaissait plus cet endroit. Les murs, la table basse, le sofa : la pièce était différente, tout était différent. Il plongea ses yeux dans ceux de Woohyun. Tout était différent oui. « Mais tout était tellement beau ! ». La musique était belle. Elle alla plus vite. Eux aussi. Ils dansèrent sans se lâcher des yeux. C'était si étrange, si étranger. C'était nouveau, un peu effrayant. Mais c'était beau.
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Quand la musique s'arrêta, il y eu ce mouvement. Un simple geste. Rapide. Bref. Insaisissable. Mais dont Woohyun se souviendrait. Il s'était rendu compte de son importance trop tard. Une fois qu'il fut terminé. Alors Woohyun en ferait un souvenir pour lui, quelque chose qui compterait pour lui, pendant longtemps. Il ferma les yeux en se remémorant. Ils s'étaient approchés et serrés l'un contre l'autre, fort, très fort, puis s'étaient séparés. Ça s'était passé en une seconde. Une fulgurance que le brun savait précieuse. Puis Sunggyu était allé éteindre la lumière, et lui était allé arrêter la playlist de son portable. Ils voulaient être seuls. Eux deux seuls dans la pièce. Leur désir, leur curiosité, leur incompréhension, face à face, ensembles, ne faisant plus qu'un...
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Sunggyu était au sol, collé contre Woohyun. Ils s'étaient allongés. Non ils ne dormaient pas. Non ce n'était pas calme. En apparence peut-être. Mais Sunggyu sentait une tension, une pression, quelque chose de puissant. Et il en étouffait. Il voulut se lever pour aller aux toilettes. Mais au moment de partir, on lui tira la manche. Il tourna la tête. Woohyun. Il n'avait pas besoin de parler pour que l'autre le comprenne. Il savait ce que voulait dire cette lueur dans son regard. Les mots étaient inutiles. « Reste. » C'était tout ce qu'on pouvait en dire. Ce qu'on pouvait en ressentir était infini...
Alors Sunggyu se recoucha, Woohyun se faufila contre son torse, et ils se serrèrent, fort. Le plus jeune se sentait bizarre, malade. Il ne savait plus si c'était l'alcool ou Sunggyu qui le mettait dans cet état. Peut-être les deux. « Mauvais mélange »pensa-t-il. Deux choses inconnues, d'un coup. Ça faisait beaucoup. Il avait peur de comment il pouvait réagir. Il n'arrivait pas à se décoller de Sunggyu. Il voulait rester proche de lui, et il avait peur. Il trembla entre les bras de l'autre. Il avait chaud. Son cœur manquait d'exploser, il respirait fort, ses joues bouillaient. Tout en lui s'agitait, bouillonnait, s'exaltait. Il était en effervescence. Sunggyu le regardait. Encore. Il y avait un feu dans son regard. Sa peau semblait très douce, crémeuse. Il avait très envie de la toucher, de caresser son visage du bout des doigts. Ses lèvres roses lui donnaient encore plus soif. Il se croyait au bord de la déshydratation. Elles avaient l'air suave. Et l'odeur fruitée de son shampooing, et l'orange de son pull, et l'électricité qui parcourait son corps là où Sunggyu le touchait... Woohyun ferma les yeux pour mieux sentir cet instant. Il était effrayé mais ne pouvait rien faire d'autre que se laisser aller. C'était trop puissant, c'était trop doux : il se sentait enivré, il perdait sa conscience qui n'existait plus : elle avait été avalée par la passion et le désir. Il n'y avait plus que Sunggyu et lui, seuls, dans les bras l'un de l'autre, au milieu d'une pièce qu'ils ne connaissaient plus, qui n'existait plus.
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Woohyun devait se lever pour aller boire. Sunggyu pensait qu'ils attraperaient froid s'ils restaient parterre. Alors Woohyun alla boire et se coucha à côté de Sunggyu sur le canapé. D'abord sans se toucher. Ils se regardaient juste. Ils eurent un sourire. De la complicité. Quelque chose qui montrait qu'ils avaient compris. Ils avaient compris qu'il n'y avait rien à comprendre. Obscurité, silence, immobilité. Tout ça fut brisé soudainement : Sunggyu avait posé sa main sur le cou du brun. A peine. Un frôlement. Il longeait comme ça du revers de la main son visage, avec douceur, comme si le moindre choc risquait de le casser, comme si la moindre précipitation pouvait rompre la beauté du moment. Au bout de plusieurs caresses il s'approcha un peu plus. Il sentait son souffle contre lui. Woohyun brulait. Il avait l'impression de fondre. Comment la douceur pouvait-elle faire fondre quoi que ce soit ? Il sentait une ardeur qui le consumait. Sa poitrine était enflammée. Il se demandait comment il arrivait encore à respirer. Sunggyu posa son front sur le sien. Woohyun crut mourir.
« T'es brulant. »
Il l'était encore plus aux endroits où Sunggyu le touchait. Si c'était aussi intense... il avait l'impression qu'il ne survivrait pas. Mais il ne pouvait plus se détacher maintenant. Il ne survivrait pas non plus s'il se détachait de Sunggyu.
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L'éclat de la lune (Wooggyu)
Fiksi Penggemar« -C'est juste qu'on s'aime. » C'était juste ça. Rien d'autre. De l'amour. On avait compris. Ça disait tout... Dans le ciel, la lune avait le même éclat que le regard de Sunggyu.» /Léger Yadong en fond/ --Bien entendu les Infinites ne m'appartiennen...