Chapitre 2

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Ma nuit a été agitée. Je me suis réveillée en criant. Quand j'ai regardé l'heure, j'ai vu qu'il était seulement cinq heures du matin. Je me serais bien rendormie, mais j'ai trouvé ça inutile vu que mon réveil sonne à six heures. Alors pour une heure, ça ne servait à rien. Au moins je peux prendre mon temps pour me préparer. Je suis donc allée prendre ma douche, je me suis séché les cheveux, je me suis habillée, et maintenant je n'ai plus qu'à manger. Je descends donc pour me faire un petit déjeuner, des tartines, encore.

En mangeant une tartine, je regarde le salon. Je m'ennuie. Il n'y a rien ni personne. Ça me fait penser à un immense vide. Tout était tellement animé le matin avant, mais il a suffit d'un événement pour que tout change. Maintenant je suis seule, et je suis obligée de vivre comme ça. Mais il y a un bruit qui efface cet espace vide. Un bruit très mignon. Je parle évidemment de mon petit chat qui venait juste de se frotter à ma cheville. Heureusement qu'il est là. Même si ce n'est pas une personne.

Sept heures. Je commence à aller au lycée. Je prends mon temps car j'ai de l'avance. En passant, j'ai pris un manga pour m'occuper, et c'est l'un de mes préférés. J'essaye de faire attention, mais je finis par me cogner la tête dans un panneau publicitaire. Je lâche mon bouquin et je me mets accroupie en mettant mes mains sur ma tête. Ça fait trop mal. Je peux être sûre d'avoir une bosse maintenant.

- "Ça va ?", me demande une voix.

Je relève la tête. C'est Budo truc-machin-chose-bidule. Euh... je devrais peut-être lui demander son nom. Il me tend sa main et je la prends. Il m'aide à me relever.

- "Merci.", avais-je dit.

J'ai un peu honte d'être maladroite. Je manque aussi d'attention, et ça, c'est un problème. Bousculer ce n'est rien, tant qu'il n'y a pas de blessés, mais foncer dans tout et n'importe quoi, c'est autre chose.

- "Tu fonces souvent dans tout et n'importe quoi ?", m'a t-il demandé. J'ai l'impression qu'il cherche à se moquer de moi.

- "Pourquoi ?"

Il me regarde, puis il répond.

- "Parce qu'hier, je t'ai vue foncer dans un lampadaire.", a-t-il dit.

Super. Il a fallu qu'on me voit. J'espère seulement que personne d'autre ne m'a vue. C'est vraiment gênant. Je le vois ensuite ramasser mon manga pour me le rendre.

- "Je ne pensais pas que tu aimais ce genre de manga."

Ce genre ce manga est assez gore. Mais il n'y a pas que ça. Il y a des moments où c'est émouvant, d'autres sont plus ou moins drôles. Je le regarde. Il n'a pas l'air de beaucoup connaître ce manga.

- "C'est un de mes préférés. Mais tu n'as pas l'air de bien connaître l'histoire.", lui ai-je dit en reprenant le livre.

- "J'ai que les quatre premières séries, alors non.", m'a t-il répondu.

Je comprends mieux. Si il n'a que du premier au quatrième, aucune chance qu'il ne connaisse toute l'histoire. C'est justement à partir du cinquième que ça devient plus émouvant. Bien que la fin du quatrième l'est quand même assez pour me faire pleurer un peu. Je me fait tirer hors de mes pensées en pensant à quelque chose. Quelle heure il était ? Je regarde mon portable et, sur le moment, j'ai failli tomber. Il est déjà sept heures trente. Ça fait une demie heure qu'on bavarde sans bouger.

//ÉLLIPSE//

Il est enfin midi. La Garce Tsundere ne s'est pas gênée pour se foutre de ma gueule. Oui, il a fallu que je trébuche en entrant dans la classe, encore une fois. Mais cette fois-ci, je ne me suis pas gênée non plus. Je me suis levée, et je l'ai giflée à tel point que sa joue est devenue très rouge. Au moins ça lui a fait passer l'envie de rire. Bref. Je ne vais pas m'attarder sur le sujet. Je monte sur le toit pour être un peu tranquille.

Comme toujours, il y a Kuu Dere assise sur un banc, Oka Ruto qui espionne Sakyu et Inkyu Basu, de l'autre côté il y a Mai Waifu, et il y a Midori cloîtrée sur son téléphone. Je m'assois sur un banc, bien à l'écart des autres, je sors mon carnet et mon crayon, puis je commence à faire un petit gribouillage sans réel but. Je finis pas me rendre compte que je venais de dessiner Budo truc-muche. POURQUOI ?! Si jamais il voit ça, il va me prendre pour une folle. Heureusement je sors quasiment jamais mon carnet en présence de quelqu'un. La seule personne devant laquelle je sors ce carnet, c'est Mina. Quand j'entends Midori m'interpeller, je le range dans mon sac d'un air paniqué.

- "Midori. Tu as quelque chose à me dire ?", avais-je demandé en retrouvant mon calme intérieur.

- "Je me demandais simplement pourquoi tu caches toujours ce que tu fais dans ton carnet.", me répond Midori avec son sourire du Cheshire.

Je réponds quoi moi ? Que c'est personnel ? Non, elle en sera plus que curieuse et cherchera à savoir ce que je fais. Je n'ai qu'à dire que je n'ai simplement pas envie qu'on voit ça.

- "C'est parce que je n'ai pas envie qu'on voit ça.", ai-je finalement choisi de répondre.

- "Je vois.", dit-elle simplement.

Je finis par retourner à l'intérieur, soulagée qu'elle n'ait pas insisté à regarder ce que je dessinais. Dans un coin, je ressors mon carnet pour re-regarder mon dessin. Je rougis. Mais pourquoi ? Pourquoi de toutes les personnes, il fallait que je LE dessine ? Je deviens folle ou quoi ? Quoi que, après je peux encore gommer. Après tout, j'ai dessiné ça sans réfléchir.

- "Eh ! Mais c'est un dessin de Budo !", dit une voix féminine.

Je me retourne en sursaut. Ouf, ce n'est que Mina. Je suis déjà sûre qu'elle ne dira rien. Mais c'est quand même affreusement gênant, je ne peux pas m'empêcher de rougir.

- "Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, mais s'il te plaît, ne lui dit rien.", avais-je supplié.

- "T'inquiète pas ! Je ne lui dirai rien.", me rassure Mina.

C'est vraiment une super amie. Mais là, elle me regarde avec un sourire plutôt... inquiétant... je ferai mieux de me tirer avant qu'elle ne me bombarde de questions. Je recule un peu, puis je me mets à courir. Je l'entends rire de ma réaction. Je jette un coup d'œil. Elle ne rit pas, c'est carrément un fou-rire. Je tourne vers la droite, et puis bam, en plein dans le mur. Faut vraiment que j'apprenne à faire attention moi. J'entends un rire. C'est cette Garce Tsundere qui se fout encore de ma gueule. Mais elle n'est pas seule, il y a son ami d'enfance et une autre fille avec elle. L'autre fille et ce mec se ressemblent un peu, ils sont sûrement frère et sœur.

- "Ça va ?", me demande la fille.

Elle me tend sa main pour m'aider. Je n'hésite pas à la lui prendre pour me relever, puis je la remercie. Elle me fait un sourire que je lui rends. L'autre se fout encore de ma gueule. Je lui foutrais bien une autre claque à celle-la. Parce que je crois que la première n'a pas suffi à la calmer.

- "Je vois que ça n'a pas suffi à te calmer...", dis-je d'un air énervé en insistant bien sur le "ça".

Les deux autres me regardent, un peu perdus. Ils doivent se demander de quoi je parle. Ou alors ils se demandent d'où je connais cette garce. Je finis par m'en aller, lassée par le blanc. Je me retrouve dans un coin où je peux gommer tranquillement mon dessin. Heureusement que Mina a été la seule à le voir. Si ça avait été Midori, elle l'aurait répété à tout le monde, c'est sûr. J'entends la cloche sonner, je me lève et retourne en cours.

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Ça y est, mon deuxième chapitre est bouclé. J'ai tellement d'inspiration d'un coup que j'ai tout écrit aujourd'hui. Une chance que ça ne me prenne pas beaucoup de temps pour écrire un chapitre.

1382 mots.

À la revoyure ! 

Cicatrice du passé [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant