Chapitre 1 : La lettre

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          Le soleil allait poindre derrière les toits d'ardoise des maisons de Carbone-les-Mines. Ce vingt-quatre juillet s'annonçait être aussi caniculaire que les jours précédents. Tout était calme, dans la petite bourgade ouvrière et rien n'aurait pu laisser penser que des choses inhabituelles allaient bientôt se produire dans la maison des Evans.

           La famille Evans était tout ce qu'il y avait de plus normal. Mr Evans était devenu suite à une promotion, majordome à l'Hôtel du Rail. Cela avait eu comme heureuse conséquence pour Mrs Evans qu'elle laisse son emploi de serveuse au café de la ville afin de pouvoir s'occuper de ses deux filles. Pétunia, l'ainée avait eu treize ans le mois dernier. C'était une fillette gracile avec de jolis cheveux blonds et lisses qui encadraient un visage à la mâchoire assez marquée. La cadette, Lily avait onze ans et intégrerait à la rentrée prochaine le collège Eton où était déjà scolarisée Pétunia. De longs cheveux roux descendaient jusqu'à sa taille et deux puits de lumière verte illuminaient son regard.

           Dans la chambre des filles, Lily se redressa d'un bond dans son lit.

_ Tunie, Tunie ! Appela-t-elle. Réveille-toi ! Rappelle-toi, c'est aujourd'hui que l'on doit aller en ville avec maman pour acheter nos affaires d'école !

           Un grognement peu engageant lui parvint du lit d'à côté mais cette dernière l'ignora, continuant à pérorer.

_ Je me demande à quoi je vais ressembler dans mon uniforme. Tu crois que je pourrais aller au collège avec ma barrette en perle ? Tu sais, celle que les parents m'ont offerte pour mon anniversaire...

_ Je ne sais pas Lily ! Répondit sa sœur d'une voix endormie. Vas-y descends, je te rejoins dans cinq minutes.

Lily sauta de son lit et descendit quatre à quatre l'escalier menant à la cuisine où flottait déjà une bonne odeur d'œufs frits et de pain grillé.

_ Bonjour maman, bonjour papa ! Chantonna la fillette.

_ Bonjour Lily chérie. Lui répondit Mary Evans en déposant un baiser sur les cheveux de sa fille. Va t'assoir à côté de ton père.

Lily obtempéra et s'installa en face de la fenêtre. Le soleil brillait dans le ciel à présent et la journée s'annonçait radieuse.

_ Maman, tu penses qu'avant de partir faire les courses on aura le temps d'aller à la rivière se baigner ? Demanda Lily plus aussi enthousiaste à l'idée de passer son temps dans une voiture et dans les magasins.

_ Je ne crois pas Lily. Mais peut-être ce soir si on ne rentre pas trop tard. Pétunia ! Cria-t-elle. Descend, le petit déjeuner est prêt.

           Lily s'apprêtait à prendre sa première bouchée d'œufs brouillés quand un bruit attira son attention dehors. On aurait dit un battement d'ailes. Elle se leva, l'oiseau devait être gros pour faire autant de bruit.

_ Papa, maman ! Venez voir ! S'exclama la rouquine ! Il y a un hibou devant la porte !

_ Arrête de raconter des sornettes Lily, la réprimanda Clark Evans, les hiboux ne sortent pas la journée, ce sont des animaux nocturnes.

_ Mais papa je t'assure... mais... qu'est-ce qu'il tient dans ses serres... ? On dirait, on dirait qu'il nous apporte du courrier !

           Sans attendre, la jeune fille couru vers la porte et l'ouvrit. A la stupeur de ses parents et de Pétunia qui venait tout juste d'arriver dans la cuisine, un hibou grand-duc pénétra en sautillant dans la maison. Il voleta jusqu'à la table et se posta devant Mr Evans qui eut un mouvement de recul en voyant cet oiseau de proie aussi près de son visage.

_ Mais enfin qu'est-ce que... commença-t-il un peu perdu.

_ Décroche la lettre papa ! Suggéra Lily d'une voix surexcitée.

           Mr Evans s'exécuta en bougonnant dans sa barbe "maisquesceque... invraisemblableunhiboupleinjourdistribuelecourier ". Il finit par décrocher la lettre et la retourna.

_ Mary, bafouilla-t-il, c'est adressé à Lily !

           Lily piaffant d'impatience la lui prit des mains et se retourna pour la lire. Toute la famille se pencha pour lire par-dessus son épaule.

 Toute la famille se pencha pour lire par-dessus son épaule

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          Mr et Mrs Evans se contemplèrent d'un air interdit. Si tout cela n'était qu'une vaste fumisterie, elle était drôlement bien orchestrée ! La jeune Lily quand à elle courait autour de la table de la salle à manger en piaillant de joie. « Je suis une sorcière ! Je suis une sorcièèère ! »

Les Maraudeurs Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant