Chapitre 1 - Le kidnapping

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    Ça fait un an jour pour jour, que je suis enfermée ici. Un an que j'aurais préféré ne jamais partir en récréation. On sortait de français, je voulais rejoindre mes copines de classe, mais j'étais loin de m'imaginer ce qui allait arriver. J'avais 9 ans, j'étais en CM2, j'ai maintenant 10 ans, et je ne serais plus jamais la même ...

    Je venais de sortir, en retard, comme à mon habitude, j'aimais bien discuter avec Mr Rabeau au début de la récré. Il m'expliquait ce que je n'avais pas compris, mon père ne pouvait plus me les expliquer, il était mort à mes deux ans, Mr Rabeau était un nouveau "père" pour moi maintenant. C'était étrange entre mon instituteur et moi. Après tout, lui a perdu sa fille, elle avait 5 ans, c'était ma meilleure amie. Je devais être une deuxième fille pour lui je pense. Comment ils vivent ma disparition, ça, c'est quelque chose dont je ne pourrais jamais prendre réellement conscience. Je crois que c'est encore plus dur pour eux que pour moi. Eux, ne savent pas où je suis, moi, si, ils ne savent pas si je suis ne serait-ce vivante. Certes, je ne suis pas heureuse ici, mais, après tout, je n'avais pas d'amis dans cette école qui est pour moi plus sombre que cette salle ou l'on m'avait forcé à élire domicile, donc au fond, mieux vaut moi que eux. Il faut dire les choses comme elles sont, je ne suis pas maltraitée, je suis bien nourrie. Mais malgré tout, quand je repense à ce moment, je me demande toujours pourquoi c'est arrivé. Je ne cesse de revivre la scène, le jour, la nuit, tout le temps.

   En sortant de la classe, d'étranges hommes en blanc, qui venaient de s'introduire dans l'école, m'ont emmenée ... enfin il me semble. À vrai dire, je ne sais plus vraiment, ils ont dû me droguer ou quelque chose du genre, mes souvenirs ne sont pas exacts. Il y en a tellement là où je vis maintenant. À peine m'avaient ils enlevée que je me suis réveillée dans cette salle sombre et lugubre, où je suis depuis un an, mais ici, il est impossible d'oublier les choses. Je m'ennuie ici, tout le temps, pas une seule occupation, même pas une pierre qui pourrait servir de jeu pour passer plus vite les longues, les très longues heures des jours qui passent, sans qu'aucun n'ait un événement d'un quelconque intérêt, toutes se ressemblent, elles sont monotones, tristes, ces genres de journées où la première chose qui vous vient à l'esprit est qu'elle ne fait que repousser votre mort, qui devient au fil du temps votre seule et unique raison d'être, puisque dans cette chambre noire, l'espoir est une notion que l'on perd avant même avoir eu le temps d'en user.

#AU MÊME MOMENT, À L'ÉCOLE#

    À l'école, Mr Rabeau venait de commencer son cours de français, il était ému, tout juste un an après, toute la classe honorant Anaïs Tiverny, la meilleure élève, l'atmosphère régnante était pesante. Bien que, pour la plupart des enfants, Anaïs était plus une inconnue qu'autre chose, ils étaient très affectés par cette date qui résonnait dans leur tête lorsqu'ils l'entendaient. Les larmes commençaient à apparaitre sur les visages, surtout celui d'Hugo Delmaint, le deuxième de sa classe. Il était tombé amoureux d'Anaïs secrètement. Il n'avait jamais, en quatre ans, depuis le CP, osé le lui dire. Alors que les sanglots et l'inquiétude de ne jamais la revoir montaient en lui, il s'évanouit soudainement. Mr Rabeau accouru le voir, et appela aussitôt les secours. Lorsqu'un véhicule d'ambulance fit son apparition devant l'école, Mr Rabeau eut une révélation, cette voiture, il l'avait déjà vu, il en était certain. Cette ambulance était celle qui avait emmenée Anaïs un an plus tôt ...

À suivre ...

L'École ensanglantée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant