L'École ensanglantée

Chapitre 3 - Une attente pesante

Depuis sa chambre, Anaïs attendait encore et encore qu'un garde lui apporte son repas, elle n'avait que ça a faire de toute façon. Le temps était la chose la plus longue qu'il pouvait y avoir là-bas. Elle ne pouvait regarder qu'une horloge au loin de laquelle elle ne distinguait que de légères stries dont elle supposait que cela devait sans doute être les aiguilles, mais elle était incapable de dire laquelle donnait l'heure et laquelle donnait les minutes. Elle s'ennuyait moins que d'habitude, les gardes étaient occupés à discuter, elle pouvait les écouter, elle se rendait compte dans ces moments qu'ils n'avaient pas choisis d'être ici, c'est en tout cas ce qu'ils laissent penser.

Hugo était toujours avec son ravisseur, il ne parvenait pas à dire un mot dans la conversation, il pensait de toute façon que c'était peut-être la meilleure chose à faire que de se taire. Voyant Hugo qui refusait tout dialogue, le maître des lieux l'emmena vers un couloir à peine éclairé où l'on ne pouvait distinguer à côté de bougies seulement des toiles d'araignée ainsi que leurs résidentes velues. Au bout du couloir se trouvait une porte blindée qu'ils passèrent pour arriver dans une salle carré d'une taille plutôt petite. Avec les vieux canapés, on pouvait aisément deviner qu'il s'agissait du principal lieu de vie des nombreux gardes qui surveillaient cet endroit. Ils ne s'attardèrent pas dans cette salle, ils se rendirent directement aux cellules.

À l'école, tout le monde était encore sous le choc. Il y a un an tout juste, Anaïs était enlevée par une étrange ambulance, voilà qu'Hugo venait, la veille, de subir le même sort, sans que personne, pas même Mr Rabeau ne puisse faire quoi que ce soit. Il semblait s'en vouloir terriblement, ses élèves n'arrivaient plus à parler, Hugo était ami avec quasiment tout le monde. Ils étaient encore plus affectés par l'enlèvement d'Hugo que par celui d'Anaïs, qui les avaient déjà malgré tout beaucoup traumatisés. Certains ne parvenaient plus à parler, d'autres ne mangeaient pas. Ils ne pouvaient pas se résoudre à accepter, un élève était déjà de trop mais deux leur devenait une trop grande peine pour réussir à faire quelque chose.

Mr Rabeau se leva d'un coup, il vit que les parents venaient, pour les premiers, d'arriver pour récupérer leurs enfants. Leurs visages étaient remplis de larmes, à l'image des enfants. Les parents d'Hugo firent leur apparition, les deux fondaient en larmes, c'était les parents d'Anaïs qui les avaient emmenés, ils étaient incapables de faire quelque chose. Les parents d'Anaïs étaient les seuls à ne pas fondre en sanglots. Ils avaient déjà vécu cela, un an auparavant. Ils ne savaient que trop le chagrin que cela provoquait. Leurs enfants leurs avaient étés enlevés, ils n'étaient plus maître de leur destin à présent. Et qui sait le sort qui leur est réservé.

À suivre ...