CHAPITRE 2 : Roses

91 12 0
                                    

Quand je sors de l'établissement, où je peux enfin respirer et bouger librement, je rentre dans ma bulle grâce à la musique dans mes oreilles. Je me perds dans mes pensées, les laissant vagabonder là où bon leur semble au rythme des basses.

Une fois assise à la fenêtre du bus, un coup de chance dans la folie des transports en commun, je me laisse hypnotiser par le défilement du paysage et le balancement régulier de l'engin.

Une main touche mon épaule, je sursaute malgré la douceur du geste et me tourne vers la personne debout à mes côtés.

Ce regard. De nouveau. Le même. Et je découvre que ce regard a également une voix.

« -Euh, désolé de t'avoir effrayée. »

Ce sourire. De nouveau. Le même. Mais cette fois amusé. He already knows that my love is fire.

« - Ah, non t'inquiète. Euh, je.. j'étais juste perdue dans mes pensées.

- Je peux m'asseoir à côté de toi steu plaît ? Il n'y a plus d'autres places dans le bus...

- Euh, oui bien sur mais t'es pas obligé de demander tu sais.

- Oui, d'accord mais c'est juste que la place est déjà occupée par ton sac. »

Mon sac. Bien sûr. Mais quelle idiote ! Et dire que c'est moi qui lui ai parlé comme à un débile !

Je m'empresse de poser mon sac au sol et le garçon s'assoit à mes côtés. Malgré les quelques malheureux centimètres qui nous séparent, je peux sentir une chaleur presque solaire irradier de lui. Je le trouve encore plus attirant vu de près, même si quelques défauts m'apparaissent alors. Seulement, par contraste, ils ne font que renforcer la beauté de son visage.

Sa voix se fait à nouveau entendre.

« -Deep in my bones, I can feel you.

-Pardon ?

-Je me souviens de toi, tu sais.

-Vraiment ?

-Oui. Tu sembles, différente.

-Vraiment ? »

Ce regard. Encore. Plus pénétrant et déstabilisant que n'importe quel regard. Il me transperce et voie en moi comme en un livre ouvert. Il peut aller où il veut dans mon âme, faire ce qu'il veut dans mon âme. Mais ce n'est pas douloureux. Bien au contraire.

« -Oui. Tu es dans un monde différent, le tien. Tu es ailleurs, dans ton hideaway. Et cela te rend encore plus remarquable ici.

- Ah. Je savais pas qu'être à côté de la plaque était un point fort pour les garçons. »

Il rit. Ce rire. Un grand sourire s'affiche sur mon visage et l'accord entre ce rire si somptueux et ce sourire si sincère fait suspendre le temps pendant quelques secondes. Ou quelques minutes, peu importe.

La voix désincarnée du bus brise cet instant de paix. Elle annonce son arrêt. Il se lève, s'apprête à descendre du bus puis, lorsque les portes sont ouvertes, il me glisse à l'oreille :

« -Say you'll never let me go. »

J'ouvre la bouche afin de lui demander une explication, quelque chose mais il est déjà parti.

Get me away from hereOù les histoires vivent. Découvrez maintenant