Steve Rogers se tenait sur la terrasse du toit qui surplombait la ville.
La plupart des gens se tenant juste en dessous le connaissaient sous le nom de Captain America.
Captain America.
Il se rappela soudain ses débuts. Lorsqu'il n'était que Steve Rogers, l'homme trop fragile pour intégrer l'armée malgré sa fervente envie de défendre son pays.
Et plusieurs questions s'imposèrent à lui.
Est-ce que ces personnes l'imaginaient sans son masque ? Se demandant qui il était réellement en tant qu'homme ? Est-ce qu'ils pensaient juste au fait qu'il ait une vie en dehors de son costume bleu blanc rouge ? Et est-ce que quelqu'un l'aimait pour ce qu'il était et non pour l'image qu'il incarnait ?
Et s'il était resté Steve Rogers ? Quelle vie aurait-il menée ?
C'était légitime. Tout le monde se posait ce genre de questions, s'imaginant leur vie s'ils avaient fait un autre choix.
Lui ne regrettait rien. Devenir Captain America, malgré les risques et la difficulté de mener une vie normale, avait redonné un but à sa vie, lui permettant de défendre les gens comme il avait toujours voulu le faire.
Et puis faire partie des Avengers, de cette famille...
Il sursauta lorsque la porte du toit claqua et que la silhouette de Tony apparut.
-- Alors le rêveur, ne me dis pas que tu as l'intention de sauter simplement parce que Clint a encore dit un gros mot ? demanda-t-il.
-- Très drôle Tony, rétorqua Steve en souriant.
Le brun vint à ses côtés et observa les lumières de la ville. Le silence s'installa alors entre eux, mais ils en avaient l'habitude étant tous deux de grands penseurs.
Steve appréciait ces moments avec Tony. Il était devenu son meilleur ami au fil des années, au même titre que Bucky l'avait été. Mais parfois il se surprenait à penser à lui différemment. À ne plus l'observer du même œil.
-- Tu sais ce que m'a dit Jarvis ? l'interrogea soudain l'homme en interrompant ses pensées.
-- Non mais tu vas me le dire, lâcha Steve curieux.
-- Bien évidemment.
Tony se tourna vers lui et l'observa avec une intensité si étrange que Steve se sentit rougir.
-- Il a dit, et je cite : "Il semblerait que monsieur Rogers ait besoin d'un remontant émotionnel. Peut-être devriez-vous lui tenir compagnie. Certaines choses doivent être dites". (Puis se tournant de nouveau vers la ville : ) Sacré Jarvis.
Steve essaya tant bien que mal de cacher son sourire même s'il se doutait que c'était peine perdue. Il se demanda si Jarvis avait deviné ou si c'était simplement le hasard.
-- De quoi parlait-il à ton avis ? demanda-t-il pour connaître la théorie de son ami.
Tony haussa les épaules.
-- Je suppose que ça vient du fait que tu me reluques du matin au soir. Mais qui sait à quoi il faisait allusion.
Steve sourit.
-- Oui qui sait ? Et puis ce n'est pas mon genre pas vrai ?
-- Toi ? Reluquer ? (Le play-boy se mit à rire.) Quelle idée !
Les deux hommes souriaient à présent, s'observant du coin de l'œil.
-- Je pense que nous pourrons donc remercier Jarvis pour cette fausse information, lâcha Steve.
-- Oui. Et fais-moi penser à modifier certains paramètres de son système. Il comprend trop de choses à mon goût, déclara Tony en s'éloignant. Aussi intelligent que son créateur.
-- Toi ? Intelligent ? s'exclama Captain. Quelle idée !
Le brun rit et se tourna vers lui.
-- Bravo. Maintenant si tu ne reluques pas et si je suis bête, nous sommes condamnés à se tourner autour.
-- Mmh ? fit mine de réfléchir Steve. Je ne pense pas...
-- Ha oui ? demanda Tony faussement surpris.
Captain hocha la tête et passa devant lui en souriant. À voir le sourire que l'homme lui rendit, il sut que la machine était en marche et qu'il n'avait plus qu'à attendre.
Et lorsque Tony l'embrassa quelques minutes plus tard et que les choses s'enchaînèrent d'elles-mêmes, Steve se demanda soudain si Jarvis avait réellement poussé son créateur vers lui ou si c'était encore une invention du milliardaire pour arriver à ses fins.
Mais connaissant Tony...
