I Dreamed About You

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Quand j'entre dans sa chambre, il est allongé en travers de son lit, les yeux clos.

Je ne sais pas s'il dort, il pourrait très bien se reposer ou être perdu dans ses pensées ?

-- Tony ? murmuré-je assez fort pour qu'il m'entende mais pas trop pour ne pas le réveiller.

Aucune réponse, pas même un mouvement.

J'étais venu lui demander un service. Je voulais qu'il m'apprenne à me servir d'un ordinateur. Ayant été congelé pendant près de soixante-dix ans, les nouvelles technologies me font encore défaut.

Tant pis, ça sera pour plus tard.

Bien que j'aurais du sortir de sa chambre, je reste sur place et le regarde dormir. Je trouve ça fascinant et apaisant. En fait non, c'est lui qui me fascine.

Cela doit bien faire plusieurs mois que mes pensées sont tournés vers lui, mais je ne trouve jamais le courage de le lui dire.

Tony est le plus grand play-boy que je connaisse, je doute qu'il apprécie de connaître ce que je ressens pour lui. Si j'avais été une femme, peut-être aurais-je eu des chances mais là...

Je soupire et me passe une main sur la nuque. Cette situation me rend nerveux et cela empire de jour en jour.

Hésitant, je me mords la lèvre et m'avance vers le lit. Je ne sais pas pourquoi je fais ça mais j'en ai très envie, je veux le voir de plus près.

-- Tony ?

Simple mesure de précaution. Je préfère vérifier qu'il dort toujours.

Je m'assois sur le lit à côté de son corps. C'est fou ce qu'il me fait de l'effet. Mon cœur bat tellement vite que j'ai l'impression que Tony pourrait l'entendre.

Alors que je l'observe, un faible sourire apparaît sur son doux visage. Je me demande soudain de quoi il est en train de rêver. En tout cas il a l'air heureux et c'est le principal pour moi.

Je repense à mes rêves, ceux dans lesquels Tony apparaît de plus en plus. J'ai besoin d'en parler, qu'il le sache. Je sais qu'il dort mais les mots sortent d'eux-mêmes.

-- Je rêve souvent de toi ces derniers temps. Le rêve dont je me souviens le plus est celui qui semblait le plus réel. On était ici, au QG, j'étais en train de lire dans la bibliothèque et tu m'as appelé pour me montrer quelque chose. Je t'ai suivi bien sûr et on a pris l'ascenseur jusqu'au sommet de la tour. Il faisait nuit et quand on est enfin arrivé, tu m'as montré le ciel et tu m'as dis "regardes Captain. J'ai trouvé l'une des choses qui n'a pas changé en soixante-dix ans : le ciel étoilé." Tu m'as ensuite expliqué qu'en vérité si, il avait changé comme il ne cesse de changer à chaque seconde mais j'ai finis par ne plus t'écouter. Tu parlais beaucoup, comme d'habitude quand tu pars dans des explications scientifiques.

Je ris et regarde la fenêtre.

-- Parfois j'ai du mal à comprendre tout ce que tu dis mais c'est drôle et...j'adore t'entendre parler.

Je me rends soudain compte que j'ai dévié du rêve.

-- Bref, je t'observais, j'observais tes lèvres bouger et sans m'en rendre compte je t'ai interrompu en criant pour couvrir ta voix "Tony je t'aime". Et tu t'es arrêté net. En te voyant figé j'ai pensé que tu allais me pousser du toit et que cette fois c'est dans du goudron que je dormirais pendant soixante-dix ans mais non, tu as continué à m'observer. Je me rappelle que je voulais partir mais ta voix m'a retenu. Tu as souri et tu as dit "pour un type qui s'est engagé à l'armée, il t'a fallu beaucoup de temps pour me le dire. Ton courage était resté congelé cap' ?". J'ai ri, sans comprendre ce que tes paroles voulaient dire et tu as ri avec moi. Puis ensuite le silence s'est à nouveau installé et tu t'es approché avec ta démarche de play-boy que j'aime tant et tu m'as dit "je t'aime aussi Steve. Et Jarvis t'aime aussi, il est raide dingue de toi." Tu vois Tony ? Même dans mes rêves tu trouves toujours le moyen de plaisanter.

Je ne cesse de sourire et l'observe à nouveau. Il n'a pas bougé. J'entends même sa respiration.

-- Ensuite on s'est embrassé et je me suis réveillé. C'était frustrant de réaliser que rien de tout ça n'était réel, qu'on n'était pas ensemble. C'est presque insupportable de rêver de toi. C'est de la torture. Pourtant chaque soir quand je me couche, je suis pressé de te retrouver dans mes rêves, de pouvoir te parler librement, te toucher, t'entendre parler et rire...

Je fais une pause, à la fois triste et heureux.

-- Je ne sais pas si j'aurais un jour autant de courage que dans mes rêves. Je l'espère. Même si ça ne donne rien, si tu ne m'aime pas, je t'aurais enfin ouvert mon cœur.

Je me relève soudain car je n'ai plus rien à dire et je me sens bête d'avoir dit tout ça à voix haute.

Mais en même temps ça fait du bien. J'avais besoin de me l'entendre dire je crois.

Il faut que je sorte de la chambre avant que Tony ne se réveille. Je n'ai pas envie de le laisser mais tout ça ne rime à rien. Je me fais du mal.

Alors je le regarde une dernière fois, me focalisant surtout sur son sourire.

Il est si beau...

À contrecœur je me dirige enfin vers la porte, détournant mon regard de l'homme qui fait battre mon cœur.

-- Steve ? entendis-je soudain.

Je me fige, terrorisé. J'ai peur que Tony se demande ce que je faisais là. Après tout je pourrais simplement dire que j'étais venu lui parler mais qu'en voyant qu'il dormait j'ai fais demi-tour ? Ce n'est pas dramatique.

Je me tourne alors vers lui, essayant de paraître normal.

Il a la tête tournée vers moi et me fixe avec un sourire. Lorsqu'il prend la parole, ses mots font exploser mon cœur et je crois rêver.

-- Moi aussi je rêve de toi Cap'.

Beyond The Avengers (Stony)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant