L'attaque des Pourrisseurs

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La journée avait assez mal commencé. Certes, Jeanne ne fut pas punie d'arts plastiques, mais elle aurait préférée l'être plutôt que de subir tout cela.
Premièrement, en cours de chant, Mme Cépéeuva se sentit obligée d'exclure Jeanne de la classe tellement celle-ci chantait faux "Honneur et bonheur", un nouveau chant.
Deuxièmement, Jeanne fit apparaitre malencontreusement des orchidées sur son bureau pendant le cours​ de biologie. En soi, ce n'était pas si grave que ça, vu qu'ils parlaient justement de ces fleurs. Mais pour le principe, le jacranis se sentit obligé de lui passer un savon. Avec sa voix aiguë, même les Australiens, à l'autre bout de la terre, devraient se boucher les  oreilles! Et ce fut en cours de potions qu'arriva L'attaque. Ils mijotaient une potion d'amitié, quand survint près de Jeanne un être bleu d'une dizaine de centimètres. Ses yeux jaunes brillaient et il possédait une paire d'ailes. Il était vêtu d'une tunique verte. Il était à peine visible, caché derrière le chaudron. Puis apparurent de chaque recoin le même Pourrisseur. Pour Jeanne, le message était clair : FUIR. Elle recula, faisant tomber sa chaise et son chaudron. Elle heurta le bord de la table et s'égratigna.
"Qu'est-ce qu'il se passe, ici?" gronda la professeure. Puis elle aperçut les êtres bleus, et, cerise sur le gâteau, elle s'évanouit. Jeanne de son côté ne pensait qu'à s'échapper. Après s'être pris les pieds dans la table, elle fonça vers la porte, l'ouvrit d'un coup sec et courut. Elle se retourna. Les Pourrisseurs devaient à présent mesurer deux mètres. Ils étaient vingt contre un. Jeanne continuait sa course effrénée tout en criant au secours. Elle avait fait tomber sa baguette sur le chemin. Le seul pouvoir qu'elle avait était celui de Dame Nature, et​ elle ne le contrôlait pas assez bien pour l'utiliser. Du moins pour l'instant. Elle tourna encore à gauche, essayant difficilement de semer ces monstres qui se rapprochaient de plus en plus. Elle tourna à droite, puis à gauche, et se cogna contre quelqu'un -ou quelque chose-. Elle leva la tête et aperçut, souriant de toutes ses dents, un Pourrisseur. Il mesurait environ trois mètres et une odeur fétide sortait de sa bouche. Le monstre bleu la prit entre ses deux doigts et la souleva jusqu'à sa tête. Jeanne se sentait un peu trop proche de sa bouche. Beaucoup trop même. Puis le Pourrisseur la déposa par terre et poussa un hurlement de joie à l'adresse de ses compagnons. C'est à ce moment là que Jeanne décida d'utiliser ses pouvoirs. Elle voulut faire pousser de grosses et épaisses lianes, mais ne parvint qu'à faire apparaître des lianes frêles qui furent réduites en boullie par le pied du monstre. À présent, tous les Pourrisseurs​ l'encerclaient. Elle chercha désespérément un moyen de fuir, en vain. Un des géants lui asséna un coup de poing dans la figure. Jeanne tituba, blessée. Puis il lui en donna encore un dans les côtes. Jeanne se plia en deux, une douleur fulgurante sur sa joue et le souffle coupé. Le même monstre voulut lui en donner un troisième, quand, soudainement surgit un cri: "Alia stanry".  Un Pourrisseur tomba raide mort. La même formule de répéta encore  fois et tous les Pourrisseurs gisèrent au sol. Surgirent alors deux sorciers. Le premier était brun et possédait un doux sourire. Une fine cicatrice barrait sa joue. Ses yeux noisette pétillaient, et lorsqu'il s'adressa à Jeanne, sa belle voix retentit : "...Jeanne, dit il."
Celle-ci aurait voulu demander pourquoi ils l'avaient sauvé, qui ils étaient et comment ils connaissaient son prénom. Mais aucun son ne sortit de sa bouche. "Bonjour Jeanne" La belle voix du deuxième inconnu la sortit de ses rêveries. Il possédait des cheveux blonds qui mettaient en valeur ses yeux émeraudes. À chacun de ses sourires, des petites fossettes se creusaient. "Tu dois être épuisée. Nous allons t'amener à l'infirmerie​."dirent ils. Jeanne aurait voulu protester mais sa course, ses blessures et l'utilisation de ses pouvoirs l'avaient affaibli. Ils l'emmenèrent à l'infirmerie. Puis ils disparurent, le brun se changeant en renard et le blond en chien. "Mais qui êtes vous ? demanda faiblement Jeanne.
Tu le sauras assez tôt," répondit le renard en s'éclipsant. Et elle s'évanouit​.

Pouvoirs et Immortels [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant