Reste de la semaine

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Mercredi, Jeanne commença par deux heures de sport; le spaldi, à l'extérieur du manoir, avec Milène Farêt. Elle possédait des cheveux gris coupés courts, des yeux bleus et une tenue de sport: un épais manteau marron rembourré de toutes parts et contenant des traces de boue, ainsi qu'une ceinture noire en cuir. Son pantalon était lui aussi marron et ses chaussures ressemblaient plus à des chaussures de randonnée qu'à des chaussures de sport. Elles possédaient des crampons épais et durs et des gros lacets beiges. En somme, sa tenue était grossière. Alors je vous laisse imaginer la réaction de la classe des Deerty lorsque leur prof distribua à chacun d'entre eux la même tenue, sauf que la leur était plus petite. Chaque élève la regarda les yeux écarquillés, et la bouche ouverte, l'air de dire "C'est une blague???".
"Arrêtez de me regardez comme ça, stressa Milène Farêt, et allez plutôt vous changer. Les vestiaires sont derrière le manoir."
Ils firent une course puis trouvèrent deux vestiaires "filles/garçons". Les filles entrèrent dans ceux des filles, et les garçons dans ceux des garçons (Ah bon? Ça n'allait pas être l'inverse ?). Quelques minutes plus tard, ils ressortaient, la mine déconfite, en regardant tristement leurs tenue sportive. Lorsqu'ils furent tous autour de Mme Farêt, elle leur expliqua les règles du jeu "de ce sport fascinant et merveilleux" (je cite).
Le spaldi se jouait différemment selon l'espèce de surnaturel. En gros, les sorciers vont jouer différemment des vampires, qui vont jouer différemment des loups-garous, qui vont jouer différemment des elfes, qui vont jouer différemment des... Non, je m'arrête là. Revenons à nos moutons. Au spaldi, il faut toujours avoir une balle aussi grande que la pomme de la main, verte, et en forme de cylindre (ne me demandez pas pourquoi). Tout les coups sont permis pour amener la balle jusqu'à la ligne opposée -ce qui compte 1 point-, sauf l'arrachage de membres, le sang qui coagule en grande quantité, et il interdit aussi d'utiliser des parties de son corps pour frapper l'adversaire. Ne sont autorisés que les sorts lancés grâce à la baguette. Le terrain doit mesurer deux cents mètres sur quatre-vingts cinq. La ligne se trouve donc à deux cents mètres de l'autre ligne. Quand la balle passe la ligne, le cylindre doit être accompagné d'un joueur, et la ligne peut être traversé sur la terre, dans le ciel ou sous​ la terre. Le match se termine quand une équipe marque quinze points. Leur prof expliqua que, pour commencer, ils allaient jouer sans sorts, rien qu'en touchant un adversaire. Quand il est touché, la balle passe à l'autre équipe. L'équipement n'était pas nécessaire , il servait juste à ce qu'ils s'habituent. Ils jouèrent et lorsque l'heure vint, le score était de quatorze à douze et ce n'était pas l'équipe de Jeanne​ qui menait, même si celle-ci avait réussi à marquer un point.
Après les deux heures de sport, ils eurent l'histoire de la magie avec Mira Girardeau, la professeure aux cheveux bruns taillés de manière très carré et au teint blafard. Bref, celle que tout le monde détestait rien qu'en apercevant son visage où était gravé sa froideur. Ses yeux lançaient des éclairs et ses "Bonjour Mesdemoiselles et Messieurs" dits si durement ne faisaient que de vous effrayer davantage. Elle se trouvait dans la même pièce qu'eux, et enseignait l'histoire de la magie en regardant tour à tour chaque élève en les obligeant à la regarder dans les yeux, ce qui les empêchait de faire un petit somme ou de ne rien écouter. Ce qui était bizarre​, c'est que leur premier cours porta uniquement sur les plus cruels surnaturels de l'Histoire. Lorsqu'ils eurent terminé, ils repartirent dans le plus​ grand silence et le reste de la journée se passa sans aucun bruit. Jeudi, le seul cours qu'ils n'avaient pas encore eu fût l'apprentissage de la langue des mages. Un monsieur farfelu, Monsieur Jipola leur enseigna la matière. Ses oreilles écartées dépassaient d'un long chapeau biscornu couleur bleu nuit et ses yeux bleus pétillaient à chaque instant. Il portait une longue tunique qui trainait derrière lui. Quand il parlait, sa voix transmettai beaucoup d'émotion. Il commença à leur enseigner sa langue. "Ali gnara" voulait dire bonjour, "cré stilla" signifiait au revoir, "basti lacremo" était comment allez vous, etc. Les cours se passèrent assez bien, mis à part qu'une fille nommée Lilas Dira fit tomber son chaudron en cours de potions.

Pouvoirs et Immortels [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant