Spontanéité poétique

J'ai dansé sous la pluie

J'ai dansé sous la pluie.
Je marchais, la musique dans les oreilles, la tête baissée, regardant mes pieds.
Je marchais et il pleuvait. C'est pourquoi j'avais la tête baissée, regardant mes pieds.

Puis je levais la tête, regardant la pluie tomber, pour ensuite atterrir sur ma peau. Sur ma peau maintenant mouillée.
La musique dans les oreilles, la tête levée vers le ciel, je me mis à danser. À danser sous la pluie.

J'ai dansé sous la pluie et j'étais libre.
J'étais libre et j'étais seule, rien d'autre n'avait d'importance.
Tout disparaissait autour de moi.
Il ne restait que la pluie. Moi et la pluie.

Bientôt, le soleil se montra, émergeant d'une longue course à travers les nuages.
Le soleil se montra et rencontra ma peau. Ma peau maintenant mouillée.

Alors le duo devint trio. Il n'y avait que moi, la pluie et le soleil.
Celui-ci fut rejoint par un arc-en-ciel. Un arc-en-ciel sur des nuages gris.
Beau contraste entre le pastel et le sombre. Entre la douceur et la violence, entre la joie et la tristesse.

J'ai dansé sous la pluie car il n'y avait personne.
Les personnes se trompent souvent à propos de la pluie.
Ils la fuient, comme la peste, comme la tristesse.
Mais la pluie n'est pas synonyme de tristesse. La pluie est synonyme de renouveau, de renaissance, de vie.

Au rythme de la musique, je dansais, sautais, courais, laissant mon corps faire ce que bon lui semblait.
Ma peau maintenant mouillée devint trempée, tout comme mes cheveux, tout comme mes habits.
Et peut-être qu'un passant m'a aperçue, dansant sous la pluie, un sourire idiot au lèvre. Peut-être a-t-il pensé que j'étais folle à liée.

Mais peu m'importait car, seule sur le pavé mouillé, sur le pavé trempé.
Seule dans la ville déserte je dansais. Je dansais et j'étais heureuse, je dansais et j'étais libre.