Chapitre 3

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Chapitre 3

-Kaissy-

Je couru jusqu’à la salle de bain, ne sachant pas où me réfugier. Je laissai les larmes couler à flot, même si je trouvais que c’était un signe de faiblesse… Ça libérait la douleur qui normalement restait emprisonner à l’intérieur. J’avais appris avec le temps et surtout grâce à mes nombreuses expériences, que garder le silence semblait souvent la meilleur des solutions…Je n’osais plus me confier quand je savais que pire allait m’arriver si j’ouvrais la bouche. Au fil des mois, je m’étais bâti un mur à l’intérieur, mais même s’il me permettait d’être légèrement plus forte, il n’était pas sans faille… Parfois, les mots, à eux seul, réussissaient à percer ma protection et venaient m’atteindre en plein cœur. Comme un poignard planté au bon endroit, détruisant tout, privant les yeux de la lumière, les confrontant à l’infini noir de l’enfer… Tant de fois j’avais pensé que tout pouvait changer, tant de fois j’avais espérer ne plus ressentir ce sentiment qui  m’anéantissait peu à peu…  Je ne voulais pas qu’on m’entende pleurer, qu’on voit qu’au fond je n’étais pas forte comme je le démontrais. Jamais mon père ou ma mère ne m’avait entendu pleurer depuis presqu’un an déjà. Au Québec, lorsque j’avais besoin de me libérer, je partais mes écouteurs sur les oreilles. Je marchais quelques kilomètres et je m’effondrai sous un saule pleureur. Sous ses feuilles pendantes, les gouttelettes d’eau envahissaient d’abord mes yeux, pour ensuite mieux perler sur mes joues… Je restais là de longues minutes, voir même des heures, le visage impassible, à fixer l’horizon. À retrouver mon bonheur en regardant les oiseaux voler, si libre. En me disant qu’un jour, je n’aurais pu à me soucier de faire attention de ne pas tomber.

Je m’étais affalé dans un coin, les yeux fermés. Les jambes ramenées vers ma poitrine, je sanglotais silencieusement, quand la porte s’entrouvrit. J’enfouis mon visage entre mes mains pour ne pas me faire reconnaître…Je sentis quelqu’un se glisser à côté de moi. Je soupirai, puis ouvrit doucement les yeux, après avoir sécher mes larmes avec la manche de ma chemise. En pivotant la tête, j’aperçu Niall.

-Ça va..? dit-il tranquillement d’une voix douce.

-Ouais super!, lui répondis-je en roulant les yeux.

Je retins une larme en fermant les yeux quelques instants.

-Pas obliger de jouer à ce petit jeu avec moi. Tu sais, c’est tout à fait normal de pleurer. Tu n’as pas à te cacher.

Je voulais admettre qu’il avait raison, mais j’en étais incapable, pas avec tout ce que j’avais vécu.  Pourtant, j’avais l’impression qu’avec lui tout était simple, que je pouvais me dévoiler sans gêne. Alors j’obéis et je laissai une perle solitaire rouler sur ma peau. Avec son pouce, il la sécha.

-Tu as du linge de rechange?

-Non, je n’ai pas encore intégrer ma chambre, toutes mes affaires son chez moi, l’informais-je.

-Ho… et c’est loin chez toi ?

-Environ 15 minutes de voiture… mais je n’ai pas de voiture, évidement.

-Un scooter ça te va ?

-Quoi?, répondis-je un peu surprise.

- Tu ne peux pas rester comme ça, commença-t-il en pointant mes vêtements tous sales. Alors je t’accompagne jusque chez toi en scooter et on revient juste en temps pour retourner en cours.

Je le regardai perplexe sans trop savoir quoi dire. Je ne comprenais pas ses agissements. En fait, si je comprenais, mais ce que je ne saisissais pas c’était comment il pouvait avoir un caractère si aimable et être ami avec Zayn?

You are who you areOù les histoires vivent. Découvrez maintenant