Nouveau départ et premières inquiétudes

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L'atterrissage de l'avion me fit sortir brusquement du lourd sommeil dans lequel j'étais plongée.
Toute endormie,je tâtonne mon casque,et suivis le fil à la recherche de mon téléphone,tombé derrière le siège.
Evidemment,la batterie n'avait pas tenu ces 13 longues heures de vol.
Je retire mon casque à présent inutile,et me redresse en bâillant afin de jeter un coup d'œil à l'extérieur.
Le soleil était éblouissant,et le paysage paraissait extrêmement coloré et vivant.
Je gigotais sur mon siège pendant que l'avion se stabilisait,à présent impatiente de découvrir ce nouveau monde.
La voix électronique se déclencha dans l'appareil pour prier les passagers de sortir,et je me précipite dehors en bousculant quelques personnes dans ma hâte.
Je suivis les autres passagers de l'avion jusqu'au grand hall pour récupérer ma valise,tout en jetant un regard circulaire autour de moi.
Maria doit être parmi la foule...
Mais le problème,c'est que je ne suis même pas sure de pouvoir la reconnaitre...j'étais une toute petite fille lorsque je l'avais rencontrée.
J'attrape ma valise,et décide de me planter au beau milieu de la pièce,là où personne ne pouvait me rater.
En plus,mon téléphone était vide,je n'avais donc aucun moyen d'essayer de joindre Maria par le biais de mon père.
Après environ vingt minutes d'attente,durant lesquelles j'observais chaque visage autour de moi,j'entendis un cri féminin,lancé par une voix dotée d'un fort accent:
-Elle est là! Victorrria!
Je me retourne face à une femme d'environ 40 ans,vêtue d'une robe d'un rouge intense,qui me souriait chaleureusement :
-Viens la!
Elle me tendit les bras,et me serra contre elle.
Un peu abasourdie par cet étalage d'affection,je lui tapote le dos,gênée,tandis qu'une deuxième voix intervenait:
-Maria,tu vas l'étouffer si tu continue!
A contre coeur,la cousine à ma mère desserra son étreinte autour de moi,et posa ses mains autour de mon visage pour m'inspecter attentivement.
Une ombre d'émotion voila son regard avant que son sourire réapparaisse:
-Que tu es belle! Tu lui ressemble comme deux gouttes d'eau,c'est incroyable.
Comprenant que Maria faisait allusion à ma mère,je baisse la tête en sentant ma gorge se nouer,et je me contente d'acquiescer.
-Je suis José,interrompit l'homme à côté de Maria en me tendant la main.
Il était grand,carré,vêtu d'une chemise de bûcheron ouverte sur un débardeur vieilli par le temps,une cigarette éteinte au coin de la bouche.
Je le salue,avant de faire face à Maria,qui n'était toujours pas remise de sa surprise:
-Seigneur...la même bouche...les mêmes yeux...la même couleur de cheveux...tu es vraiment son portrait craché,ma chérie...
-Maria...
-Appelle moi Tati,ça me fera plaisir!
-Très bien...alors Tati...je suis contente de te revoir après toutes ces années.
Elle me sourit en me pinçant la joue,et passe son bras autour de mes épaules pour me conduire vers la sortie tandis que José m'incitait à lâcher ma valise pour qu'il me la porte.
-Tu as fais un bon voyage? demanda Maria.
-J'ai dormi,répondis-je brièvement.
-Tu as prévenu ton père ?
-Je n'ai plus de batterie...Je l'appellerais en rentrant.
En sortant de l'aéroport,je considère avec intérêt le nouveau monde qui m'entourait.
De nombreuses personnes se trouvaient là,riaient, parlaient,
dansaient, et un sourire me monta aux lèvres devant la chaleur de ce décor.
La conversation entre Maria et José semblait animée, et je me détachais de ma contemplation pour les écouter:
-...J'ai du mal à croire que son père ai voulu qu'elle vienne vivre ici!
-On a déjà eu cette discussion Maria! Ce pauvre homme est un inconscient!
-Comment ça? demandais-je avec surprise.
Maria tourna ses grands yeux noirs vers moi,les sourcils froncés:
-Enfin...Il t'a bien expliqué,n'est-ce pas?
-Je ne suis pas sure de comprendre...
Un noeud étrange se forma dans ma poitrine,et je sentis battre mon coeur plus fort tandis qu'un mauvais pressentiment m'envahissait.
-Que besteira ... Marmonna ma tante en serrant les poings.
-Aquele bastardo,appuya José.
-Vous parlez en quelle langue là? Je ne comprends rien!
-Ma chérie...je suis désolée,je pensais que ton père t'avait dit...
-Mais qu'il m'avait dit quoi à la fin?!
-Il t'a envoyé au pire endroit possible,coupa José.
-Écoute,Victoria...monte dans la voiture,et je t'explique fais tout lorsque nous serons arrivés à la maison,me dit Maria en posant une main qui se voulait rassurante sur mon épaule.
Je monte dans le vieux 4x4 couleur rouille à l'arrière,et pousse un lourd soupir.
Je regardais le paysage défiler sous mes yeux,tout en pensant,inquiète:
"Mais Papa...où est-ce que tu as bien pu m'envoyer?"

Un seul pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant