Le lundi succédant la fête de Jennifer fut le jour le plus étrange de toute ma scolarité. J'étais passé du garçon invisible et sans importance au garçon à qui tout le monde parle. Quand j'avançais dans les couloirs du lycée, les gens m'arrêtaient, me lançaient des "hey ! Gringo !" où me serraient la main de manière très virile. Tous me voyaient comme un grand fêtard, un mec qui sait s'amuser et qui vit à fond. Malheureusement ce n'était pas vraiment le cas, enfin pas encore.
Peu importe, ma vie était complètement différente, le lycée n'était plus une chose pesante et déprimante, au contraire j'attendais d'aller au lycée pour pouvoir voir tous mes amis. Le midi, j'avais même une place réservée à la cantine, je ne mangeais plus seul, dans mon coin.
On m'attendait à mon casier, on me tenait la porte. Tout était très différent de New York. Ici les gens avaient du respect pour moi. Et le soir quand je rentrais des cours, mes parents me voyaient sourire. Un soir maman me demanda:- Jimi ? Qu'est ce qu'il se passe au lycée ?
J'étais étonné de cette question, est ce que je lançais une image négative ?
- Rien, tout va très bien, pourquoi ?
Son visage s'apaisa, elle avait l'air rassurée de m'entendre le dire.
- Très bien ? À ce point là ? Dit elle.
- Oui, très bien, maman.
Je savais que c'est ce qu'elle voulait entendre de ma part, mais cette fois je le pensais vraiment.
Pour la première fois, j'étais invité à pleins de soirées, j'allais voir les matchs de football du lycée, j'allais boire des coups et je sortais le soir.
Parfois maman et papa se plaignaient de pas souvent me voir, ils me disaient de passer un peu plus de temps avec eux et Alyssa, ils me demandaient même si j'avais le temps de faire mes devoirs.
Je savais que même si ils me reprochaient de pas être à la maison, ils étaient contents de me voir sortir et être heureux. J'étais reconnaissant d'avoir mes amis autour de moi et je crois que mes parents l'étaient aussi.Je trouvais que le temps passait incroyablement vite, si vite qu'en un rien de temps nous étions déjà vers la fin du mois d'octobre.
Un matin, j'avais reçu un message de Jenn qui me parlait d'une soirée le trente-et-un octobre. Je savais qu'Halloween était sa fête préférée, elle aimait passer du temps dans les magasins de déguisements, choisir quels accessoires prendre pour compléter son look. Elle aimait décorer sa maison et chercher des idées de maquillage. Elle aimait tellement cette fête que chaque année elle organisait une grosse soirée déguisée chez elle.
Honnêtement, j'étais un peu perdu, pour moi Halloween s'était toujours résumé à rester chez moi à regarder des films en mangeant tous les bonbons que ma sœur avait ramenés.
Jusqu'à présent j'avais toujours détesté cette fête mais voir à quel point ça rendait Jennifer heureuse me faisait plaisir. Alors, toutes ces choses qu'elle faisait normalement seule, comme acheter des squelettes en plastique d'un mètre trente (qui, soit dit en passant étaient très mal fait), ou encore décorer son jardin avec des pierres tombales faites en carton et papier mâché, je les faisais avec elle. Je passais parfois des après-midis entières avec un pistolet à colle et des bombes de peintures à la main. Tout le monde me disait que j'avais l'air d'un pote gay, moi ce que je voyais c'est que je passais du temps avec la fille qui me plaisait.Les semaines continuèrent à passer et le trente-et-un octobre arriva plus vite que je ne le pensais.
Le matin du trente-et -un, je mis mon costume de joueur de baseball et partis en cours. Avec le groupe nous avions décidé de nous déguiser dans le thème du sport. Le côté positif c'est qu'à Miami, au mois d'octobre il ne faisait pas froid donc on pouvait se déguiser comme on voulait, le côté négatif c'est qu'il faisait chaud et que quelqu'un avec un costume comme le mien, c'est à dire avec des sortes de collants, transpirait beaucoup.
Bref , dans tout le lycée les gens se promenaient avec des perruques, des talons hauts, du maquillage. Même les professeurs. Tous jouaient le jeu, ici Halloween était vraiment important. L'après midi, un concours de costumes avait lieu, les cours étaient donc annulés. Jennifer nous y avait inscrit. Pour moi, c'était elle qui devait gagner, je la trouvait absolument sublime dans son uniforme de cheerleader bleu, malheureusement le jury trouvait ça trop "courant", personnellement je trouvais qu'elle était différente des six autres filles en Pom-pom girl, mais peut être que mes sentiments m'aveuglaient. Même en ayant perdu le concours, elle ne cessait de sourire, elle était solaire et elle dégageait quelque chose d'unique. Quand elle vînt s'assoir prêt de moi une fois éliminée, je lui dis:
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Direction la vie
Ficción GeneralJames Miller est un jeune garçon solitaire et sans histoire. L'été de ses seize ans il déménage de New York à la Floride en laissant tout derrière lui. Il rencontre alors la belle Jennifer Frank, qui bouleversera toute son existence.