AB ORIGINE - Légende des Ashies

Prologue

Noria attendait debout, juste devant le col qui menait à la vaste plaine qu'était Hagueris. Jonchée de végétation en tout genre, c'était un véritable plaisir à observer. Malheureusement, la jeune fille n'était pas là en touriste. Protégée du vent frais des montagnes par une cape en laine noire, elle attendait la suite des événements.

L'armée voisine tentait de prendre possession de quelques terres situées à la limites des frontières du pays, connues pour leurs sols fertiles et leurs bons climats. La jeune femme était alors restée dans l'arrière-garde avec ses acolytes habituels et plusieurs membres expérimentés de l'armée. Ils attendaient de pied ferme les ordres de leurs supérieurs, partis au front.

Le soleil tendait à disparaître lorsque la silhouette d'un oiseau se dessina à l'horizon. Le fauconnier souffla dans un sifflet qui n'émit aucun son audible chez l'humain. Les ultrasons permirent au volatile d'ajuster son vol et de poser ses serres sur le gant en cuir. A une de ses pattes était ficelé un message. Il eurent tôt fait de le délier, mais une fois déroulé rien n'était inscrit. Le message avait été caché afin de ne pas révéler d'informations à l'ennemi si le faucon tombait entre de mauvaises mains.

Le message fut donné au général-major qui semblait le seul tenu au courant de la conduite à tenir. Il y versa d'abord sa gourde d'eau, puis demanda à ce qu'on enflamme quelques brindilles. Un fois le foyer entamé et le regard du général-major posé sur elle, Noria entra en scène.

La jeune fille ferma les yeux et fit le vide en elle.

Elle commença à sentir des picotements à l'extrémité de ses membres, puis un léger courant d'air enveloppa ses mains, ses bras et tournoya autour d'elle. Noria était la seule à pouvoir ressentir ce vent la frôler, car cette brise était sa propre énergie.

- Maintenez ce feu à l'état d'une flammèche, je vous prie. Demanda le général major.

Mimant un rétrécissement avec ses deux mains, le feu devint flamme en une poignée de secondes et fut comme maîtrisée. Le militaire versa une poudre noirâtre sur la feuille humide et la plaça à dix centimètres de la flamme. Une bonne minute s'écoula avant d'avoir le résultat final de leur expérience.

Sur le papier qui commençait à se noircir sur l'effet de la chaleur, des braises apparurent sur la poudre noirâtre. D'abord des formes sans intérêt, puis des lettres distinctes prirent vie. Le général lut les quelques mots, les mémorisa et l'instant d'après, le papier devint un véritable brasier. Il lâcha ce papier devenu torche, et tourna les talons avant de le voir s'éteindre.

- L'ennemi à contourné le premier peloton de l'armée ! Tous à vos postes, préparez-vous à l'assaut !

La seconde d'après, tous les militaires étaient à leurs postes. La jeune femme se plaça juste derrière la première ligne. Noria admirait le courage des soldats durant la bataille. Même en voyant l'ennemi fondre sur eux, ils arrivaient à s'élancer, à faire ce premier pas qui les menaient au cœur des cris, de la douleur et du sang.

La jeune femme continua quelques temps sa réflexion et lorsqu'elle vit l'ombre d'un être humain se dessiner au loin, elle fit de nouveau le vide en elle. Les mains jointes, elle attendait les ordres du général-major.

Une silhouette, puis deux, puis trois, puis dix puis cent. Ça ne servait plus à rien de les compter, l'avantage numérique était clairement dans le camp adverse.

Les deux armées se toisèrent au loin un long moment, et quand le général ennemi lança l'assaut, le général-major énonça ses ordres.

- Ashie, repoussez les !