I comme une Indéchiffrable absence

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J'avais attendu son appel un mois durant mais il n'était jamais arrivé. Diana ne me donnait pas de nouvelles alors qu'elle l'avait promis. Avait elle eu un problème ou ne voulait elle pas me voir ? Je n'en savais rien je n'en pouvais plus de réfléchir à m'en faire sortir le cerveau de la boîte crânienne. Diana ne t'apprécie pas c'est un fait tu ne pourras pas la faire changer d'avis. Elle devait ne pas vouloir fréquenter un homme comme moi. Si pathétique, si inintéressant. Pourtant j'avais déjà évolué par rapport à avant, je n'étais plus bloqué face à mon piano, j'avais repris la musique. Je pouvais de nouveau composé des morceaux et tout ceci avait reprit depuis que j'avais rencontré Diana. J'aurais voulu l'en remercier. Néanmoins, ceci n'arriverait jamais.

Je me retournais vers le désespoir ce vieil ami. Je ne m'expliquais pas son indéchiffrable absence, cependant je ne me laissais pas aller à cette fatalité. Je repris ma place derrière mon piano et me mis à composer une chanson très triste. En effet, la mélodie si émouvante me fit couler une à deux larmes. Je n'aurais jamais parié qu'une telle chose pouvait arriver. Je n'arrivais pas à pleurer la plupart du temps. Je ne savais pas exprimer mes émotions autrement que par la musique. Je n'avais jamais réussi depuis mon départ de chez moi. Un pianiste maudit, un pianiste vrai. Vrai car j'exprimais le fin fond de mon âme en jouant. Mon téléphone se mit à sonner et je me surpris à me jeter sur l'appareil surement encore à cause de cet espoir vint que Diana me revienne. Je décrochais à l'un de mes meilleurs amis, Julien.

-Toujours entrain de composer, Armant?

-Bien sur, j'ai l'impression de ne jamais à atteindre la satisfaction que je recherche.

-Tu as toujours été exigeant avec toi même. Tu devrais faire une pause.

-Je ne peux pas l'inspiration est revenue, je crains qu'elle ne reparte d'un jour à l'autre. La vie est une chienne, c'est comme ça.

-Tu devrais quand même passer à la maison, je ne t'ai pas vu depuis presque un mois. Je me faisais la réflexion tout à l'heure. On pourra se faire une session d'impro.

Je respirais profondément, Julien avait raison, jouer du piano avec lui aurait pour moi un effet thérapeutique.

-Ouais mec, tu as raison. J'arrive.

Je n'avais pas vu mon ami depuis déjà un mois au moins. Depuis que cette fille hantait mes journées. Je les passais à attendre ses appels et à composer pour me consoler. Je pensais vraiment qu'elle avait été sincère. Elle ne l'était pas, c'était un fait que je devais assimiler. Malgré cela j'avais du mal car je n'avais plus la notion du temps quand je me droguais. Et c'est malheureusement ce que je passais mon temps à faire, en plus de jouer. Ainsi, je n'avais pas remarqué que j'avais encore passé un mois à ne pas faire grand chose d'autre que la drogue et la musique. Ma vie repartait vraiment dans une direction que je ne souhaitais pas.

Je me roulais une clope et partis en direction de chez mon ami Julien. Je pris du plaisir à le voir, on fit une de nos sessions favorites d'improvision. J'enviais ce mec, un vrai prodigue, d'un tel niveau que je n'arriverais jamais à sa hauteur. Je continuais à passer du temps avec lui malgré cette légère jalousie que j'éprouvais en le voyant jouer. On finit par rejoindre d'autres amis et quand je finis par rentrer chez moi j'étais dans un tel état d'alcoolémie que je ne me souviens pas m'être endormi.

Le lendemain, je sortis de mon lit plus que difficilement. Une lettre était arrivée ou plutôt une invitation était là. Un concert des neufs muses à Paris. Le billet de train à mon nom ne faisait pas de doute de comment j'allais faire pour m'y rendre. Je n'en revenais pas, j'avais la tête dans les nuages. J'avais fini par ne plus croire à l'existence de cette femme Diana, tellement j'avais l'impression d'avoir inventé son visage parfait.

Le concert était dans une semaine. Je sentais que j'avais envie de m'y rendre. Je n'avais rien à faire le week end prochain. Je ne savais toutefois pas où je pouvais dormir, je ne croulais pas sur l'or. La fac, je l'avais abandonné assez vite, les études ne me plaisaient pas vraiment. Je me concentrais sur la musique, ma réelle passion. Je me demandais si cela valait le coût de partir si loin pour une femme que je connaissais à peine. En train, Toulouse et Paris semblaient plutôt proches. Malgré ce fait, je ne savais pas quel choix était le bon. Je devais me laisser le temps de la réflexion..

Une semaine plus tard, je me promenais dans le couloir de l'hôtel en partant à la recherche de Diana. Elle m'avait envoyé une autre lettre quelques jours après la première, celle ci contenait un reçu signalant qu'une chambre d'hôtel avait été payé à mon nom. Je n'avais pas hésiter pour m'y rendre cette fois. J'avoue que je ne comprenais pas ce que signifiait tout ceci. Voulait-elle à ce point là me voir pour me payer tout ainsi? Je me sentais un peu trop entretenu pour être à mon aise, toutefois l'envie de la revoir était bien supérieure à mon premier sentiment.

Je m'étais renseigné à la réception, une groupe important de femmes se trouvait au deuxième étage alors je m'y rendais pour espérer voir Diana. Justement je remarquais dans le couloir, une silhouette ressemblant bien trop à la dernière image que je me faisais d'elle. Une petite brune très mignonne. Diana se retourna et ouvrit grands les yeux. Elle se retournait et semblait me semer en accélérant le pas. Je criais son nom pour l'arrêter:

-Diana!

Elle accéléra de plus belle. Je montais l'escalier pour la poursuivre mais elle entra dans l'ascenseur sans que je puisse la rattraper. Je montais dans l'ascenseur d'à côté et je misais sur le rez de chaussé. Je tapais dans le mille car elle se dirigeait vers la sortie quand les portes de mon ascenseur s'ouvrirent. Je me mis à courir et je finis par la rattraper.

-Diana, pourquoi m'as tu fait venir ici si c'est pour m'ignorer quand tu me croises?

Elle baissait les yeux pour que nos regards ne se croisent pas.

-Ce n'est pas moi Armant, tu n'aurais jamais du être là.

Je ne comprenais pas, si ce n'était pas elle qui m'avait convié au concert alors qui c'était.

-Alors qui ?

-Je ne sais pas...

-Tu mens, grognais je.

Ses yeux se plantèrent enfin dans les miens et une lueur espiègle passa dans les siens.

-Tu as raison, je le sais très bien et tu n'aurais jamais du venir.

                                    . ◇ .

Le DiamantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant