Les larmes de ronces

Les hommes cachés

Concentre toi... respire... patiente...

-Prend ton temps, fils. Tu n auras qu une chance.

Plus haut... voilà... pas de bruit... maintenant!
La flèche vola droit vers la biche, sans dévier de sa trajectoire. Après une fraction de seconde, l'animal reçu le projectile dans l oeil gauche et tomba net.

-Parfait Lomión! Aller, aide-moi à ramener ta première prise au village!

- Mais père,  ne doit-on pas ramener du bois plutôt que de la viande? Il y a des chasseurs au village, non?

-Nous sommes au début de l'été,  nous n'aurons pas besoin de bois à moins que le roi ne nous en demande... et c'est ta mère qui m'a fait jurer de t enseigner le tir à l arc avant de partir!

Ma mère, oui. Une fille qui fût éduquée par les elfes, et qui décida de le rejoindre peu après ma naissance. Elle m a donné le nom de Lomión, "enfant du crépuscule " en elfique. C'est bien la seule chose qu'elle m ait laissé en souvenir d'ailleur.
Mon père quant à lui était chevalier autrefois, jusqu'à ce qu'une bataille lui couta l'usage de sa jambe droite. Il boite depuis ce jour, et se sent plus vite fatigué.

-Le village n'est plus très loin, tu fais du bon boulot mon garçon...

Il ne voulait pas le dire mais il avait un mauvais pressentiment. Je le savais car je ressentais là même chose.

-Bon Lomión, cette biche est vraiment trop lourde. Je vais chercher de l aide au village, d'accord? Reste ici, et-

-Ghernt!!! Ghernt! Le Puissant soit loué!

Sam Thots était le prêtre de notre village. Bien que mon père n'était pas croyant, il appréciait beaucoup le religieux.

-Le village! Ils sont arrivés a cheval et ils ont tout détruit!! Tout le monde meurt là-bas, il faut faire quelque chose! Ils capturent les enfants!

-Les bandits ont des chevaux et kidnappent des enfants? Ça n a aucun sens! Il ne kidnappent que les femmes!

-Ce ne sont pas des bandits Ghernt... ce sont les hommes du roi.

-Quoi!?

Les hommes du roi...? Pourquoi feraient-ils cela? Le royaume est en paix depuis une vingtaine d'années!
Mon père me tira de la panique.

-Lomión,  je veux que tu ailles le plus vite possible à la ville la plus proche! Pas un village, tu m entends? Le roi n'osera jamais attaquer une ville, car les nobles qui y vivent lui causeraient des soucis. Tu sauras te débrouiller je le sais. Prend cette hache pour moi, tu me la rendra à mon retour.
Et garde cet arc, mais ne t avise pas de tirer sur un soldat, tu ne percera pas son armure avec ca, d'accord? Vas-y maintenant...Cours!

Et je couru. Au bord des larmes, pensant au pire, je couru de toutes mes forces.
Si vite que je ne vis pas le gantelet de fer foncer vers mon visage.
Avant de tomber dans les ténèbres,  je pu distinguer une phrase:

-Je crois que c est le dernier... on rentre au château.