Ce n'est qu'un au revoir

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Ma hache était aiguisée, tout comme mes sens. J'étais prêt à partir d'ici, même si combattre un garde serait sûrement plus difficile que mes affrontements précédents.
Élise tremblait, elle n'avait jamais combattue.

-Quoi qu'il arrive je veux que tu évites les gardes. Si tu es prise au piège, crie et je viendrai.

-Où est ce qu'on ira..?

-Il faut libérer tout le monde, Kliff, Tarak et Fanris nous rejoindront assez vite.

-Non... je veux dire où ira-t-on si on s'en sort? On vivra poursuivit par les hommes du roi, on se fera prendre en un rien de temps.

-Nous iront au seul endroit possible. Dans le royaume de Yamaris.

-Quoi? Le royaume avec lequel nous sommes en guerre?

-Nous? Le roi Harissand est en guerre, mais je ne me rappelle pas avoir tué un seul homme de Yamaris. Ce ne sont pas mes ennemis.

-Même! Ils nous prendront pour des espions!

-C'est ça ou mourir ici.

Des bruits de pas. Le garde arrivait.
Je me mis a pousser des gémissements de douleur intense, assez fort pour qu'il m'entende.

-C'est tout ce que tu mérites! Plus jamais tu n'abuseras de moi salaud! cria Élise, comme on l'avait répété.

Le garde tomba dans le panneau, et il crû qu'un des favoris de son seigneur se faisait assassiner. Il entra prestement dans la cellule,  s'approcha d'Élise pour la neutraliser, et c'est à ce moment que je lui saisis les jambes.
Il tomba tête la première,  et avant qu'il ne comprenne la situation, son crâne se fendit sous la force de mon coup de hache.
Élise avait l'air traumatisée. Et je me senti idiot d'avoir été si brutal devant elle.

-On doit y aller, viens!

Je pris sa main pour la tirer vers la sortie.
Quelle agréable sensation de tuer un homme ayant participé à mon enlèvement...

Les clefs en ma possession,  j'ouvris toutes les cellules à mon passage.
Kliff et Tarak n'avaient pas chaumé, je croisai plusieurs dizaines de prisonniers qu'ils avaient délivrés.
Tous se réunissaient devant la grande porte, pour ne pas alerter la garde avant que tout le monde ne soit présent.

-Lomión!

Je reconnu la voix de mon fidèle ami Farnis, qui était suivi d'une fille aux cheveux bruns coupés au niveau des épaules. C'était sûrement la fille qu'on lui avait offert.

-On est tous là, Kliff m'a dit de te prévenir. On ouvre ces foutues portes à ton signal!

-Pourquoi attendre? Sortons d'ici! Ouvrez les portes et foncez vers la sortie!

D'un seul coup, tout le monde hurla de rage. Ceci était la vengeance d'une armée d'enfants envers leurs ravisseurs. La mort était présente,  et n'attendait que l'heure du combat pour se délecter des âmes qui allaient rejoindre les enfers.

Kliff avait raison. Ils avaient prévu le coup, mais pas une révolte de si grande empleur. Dix archers ont ouvert le feu à l'ouverture des portes, ils furent vite rattrapés par plus de deux cents hommes et femmes enragés. Huit personnes moururent dans notre camp, mais ce n'était que le début.

Une troupe d'environ cinquante soldats en armure et armés d'épées nous bloquaient la route vers la sortie. Leur but était de nous ralentir, les renforts arriveraient d'une seconde à l'autre.
Je vis Kliff, Tarak et Farnis qui tentaient de faire une percée pour sortir au plus vite.
Il fallait que je les rejoigne.

Un soldat tenta de me trancher la tête. Son mouvement rapide et précis reflétait une longue expérience. Son seul point faible était de nous sous-estimer, moi et ma vitesse.
Tout en me baissant pour éviter son attaque, j'enfoncai ma hache dans son pied.
Alors qu'il hurlait de douleur, je pris la dague qu'il portait à la ceinture et la lui planta dans la gorge.
Après avoir récupéré ma hache j'entendis un bruit d'armure derrière moi. Une fois retourné, je vis un soldat mort, et Élise toute pâle, son couteau ensanglanté.
Elle venait de me sauver la vie.

-Élise, suis moi on y est presque!

Je rejoignis le trio mortel qu'aucun soldat n'arrivait à blesser, nous ateignîmes la sortie pile au moment ou les renforts arrivaient. Une fois la porte ouverte, tous les survivants coururent dans tous les sens. Nous étions six à courir vers le Nord, où se trouvaient notre destination, le royaume de Yamaris.
La fille qui accompagnait Farnis était encore là, tout comme Élise, et cela me rassura.
Après avoir couru plusieurs heures, nous nous sommes retrouvés dans une forêt où une pose méritée s'imposait.

Farnis se proposa pour le premier tour de garde, et je remarquai dans son regard qu'il était devenu bien plus mature qu'il y a trois ans.
Je pense même que cette fille qui l'accompagnait désormais y était  pour quelque chose.

Je vais y arriver père. Je veux que vous soyez fier de moi, où que vous soyez.

Les larmes de roncesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant