Chapitre I : Descente aux enfers

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Le garçon âgé d'une dizaine d'année grelotait devant la porte du monastère, le vent glaciale le frappait et glissait sur sa peau comme des lames de rasoirs, le tiraillant . Ses doigts devenaient bleus au fur et à mesure que le temps passait, cela faisait plus de trois heures maintenant que sa mère l'avait laissé ici, au début, il avait pleuré, les larmes s'étaient figées en micro-stalactites sur ses joues, mais au dépend de son corps devenant faible, il arrêta de torturer son coeur. Il ne voulait pas rentrer, et pourtant, il le savait, il allait devoir passer la porte. Le garçon aux cheveux ébène mélangés à la neige, était resté encore quelques minutes, regardant ces fameuses portes "C'est pour ton bien Sören." Avait - elle dit pour se justifier, et l'ironie du sort, c'est qu'il l'avait crut.
Il ouvrit le portail difficilement, le vent faisant face, "Hé oh !" Fut tout ce qu'il put prononcer juste avant de s'écrouler dans un tas de paille humide de neige fondue au centre d'une cours résonnante de chant grégorien et de son de cloches.

"Oh mon pauvre enfant, Dieu n'a parfois pas de compassions..." un mal de crâne épouvantable et un tremblement fit se réveiller l'orphelin, qui ouvrit les yeux lentement, la lumière l'aveuglant presque. "Heureusement que nous t'avons trouvé à temps !"  Il put reconnaître la toge que porte les prêtres, fils dorés, blanc cassé, et des lunettes remontées presque jusque dans leurs orbites, l'enfant se recroquevilla par automatisme, "Ne t'inquiète point, tu retrouveras ton chemin vers la félicité mon garçon, et Dieu te guidera." Il ne savait pas de quoi parlait le prêtre, d'ailleurs il n'en avait pas grand chose à faire, tout ce qu'il souhaitait c'est manger, manger à sa faim, son estomac grondant comme le tonnerre ou le canon d'un fusil. Il se cacha alors le visage, tout en gardant une main sur son ventre, C'est à manger que tu veux. Je le sais. Suis moi mon enfant." Il se redressa presque aussi vite qu'une F1, et suivit l'homme, sans mots dire, juste les pas résonnant sur la pierre froide, le réfectoire était à deux pas. Ils entrèrent tous deux, et tous les prêtres se retournèrent, certains avaient un sourire, d'autres s'étaient détournés au premier regard. "Tiens mange !" Son bienfaiteur lui servit un bol de soupe et du pain, "Qu'est-ce que l'on dit ?" Le jeune homme déglutit et faillit recracher sa soupe, "Euh... et bien... je... je ne sais pas... merci beaucoup ?" Il tourna un regard emplit de désespoir vers le prêtre qui n'était plus aussi souriant, il était en colère, une ride se creusa sur son front, "Non on récite la prière jeune homme qui t'a donc éduqué sans autant d'impolitesse ?" Voulant s'enfoncer dans la pierre le garçon cligna des yeux rapidement, comme si il venait de se prendre une claque, "Je... ma mère monsieur...", le vieillard inspira longuement, tandis que, l'orphelin ne savait trop quoi faire, trop quoi répondre. "Et bien je vois que d'une part elle t'abandonne ici, et que encore en plus elle n'a pas eu la décence de t'inculquer quelques notions de la religion, c'est inadmissible." Le père s'indigna de honte, un silence reniait à présent dans la salle, un silence de malaise, d'incompréhension. Le garçon reprit au bout de quelques secondes "Mais... ma mère était une croyante comme vous, elle avait la foi...", l'homme se leva et pointa du doigt le garçon, "Mes frères, ce garçon est donc un tel ignorant de ce qui est la vrai religion, je propose, et par un vote, qu'on lui apprenne quelques une de nos règles, qu'en penses-vous ?" Ils levèrent tous la main, sauf un, un vieillard qui ne tenait même plus debout, à qui il manquait un oeil, sa toge déchirée, pendait sur ses os apparent. "Une objection monsieur ?" Le père se tourna vers le dit vieil homme, qui mit un temps à parler, l'orphelin ne pouvait pas le voir, étant trop petit. "Vous feriez mieux de faire attention de ne pas provoquer la colère d'un enfant du diable, voir même... le diable lui même. Car quand il ouvrira ses yeux sur ce monde et qu'il découvrira la vérité, croyez moi, que nous le voulions ou non, ses flammes se répandront jusqu'ici..." il dut s'arrêter, prit d'une quinte de toux violente, les autres s'étaient tus dans un silence de mort, puis en une fraction de secondes, étaient partis dans des grands éclats de rire. Alors que l'orphelin de son regard innocent, voyait le rire sur les visages, il décida de les imiter, riant, faussement, pensant éviter ce qu'il l'attendait. Ils s'arrêtèrent, un sourire maintenant mesquin sur les lèvres, ils tirèrent le jeune homme de sa place, et l'emportèrent, jusqu'à un certain point il n'opposa pas de résistance, jusqu'à ce qu'il aperçut des barreaux il n'opposa aucune résistance. Puis les hurlements terrifiés vinrent. Les protestations. Les pleurs. Les supplications. La peur du noir. Le désespoir. Le renfermement. "Tu resteras ici jusqu'à ce que tu connaisses ça par coeur, tu n'auras le droit qu'à un repas par soir, et nous viendrons te voir tous les deux jours pour te faire réciter une partie de la Bible." Et les grilles se refermèrent sur le jeune homme qui se jeta contre, comme si elles allaient céder. Il pleura et supplia une bonne partie de la nuit, mais finit par s'installer sur le paillasson dans le coin de sa cellule, ayant comprit qu'il ne sortirait pas d'ici avant longtemps. Ayant comprit, qu'étant sortie des griffes de sa mère, il était tombé encore plus bas. Se disant qu'il aurait préféré rester avec une mère complètement folle, croyante maladive, le tapant, plutôt que d'atterrir dans un cachot, pour tourner en cage et apprendre les textes bibliques. Et pourtant, il était loin de s'attendre à ça, à un pareil enfer. Parfois les regard les plus durs sont débordant d'innocence.

Blind Eyes, Red lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant