Chapitre 2 : Dans les abysses

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Le garçon l'avait apprit rapidement, il n'était pas le seul à être enfermé dans un cachot, les cris et les supplications il y en avait. Beaucoup trop. Il avait aussi apprit à ne plus pleurer, il ne sentait plu non plus la douleur quand on lui mettait des coups de canne quand il avait faux. "Bien aujourd'hui nous allons t'apprendre, la conjuration du diable,, tu sais, l'exorcisme, ce genre de choses." le père était revenu quelques fois , et pour ce cours si "spécial " il avait fait l'honneur de sa présence. Ils l'emmenèrent alors dans la chapelle où il n'y avait qu'un banc derrière l'autel. Le Christ regardait le garçon, le désespoir figé sur son visage, comme si il avait sue ce qui allait arriver. Un bac transparent débordant d'eau était posé juste devant l'autel. "Nous sommes devant ce que l'on appelle, de l'eau bénite, et comme tu le sais, l'eau bénite est utilisée pour conjurer le Mal." dit le vieillard en s'asseyant sur le banc, croisant ses doigts sur ses cuisses. "Agenouille toi devant ce bac je te prie." reprend-il, le garçon avait compris, même si depuis le départ, il l'avait deviné. Mais il avait apprit. Oh ça oui. La peur, il l'avait dompté, il l'avait vaincu après un certain temps. Il s'agenouilla en silence, lentement, devant le bac d'eau et ferma les yeux, "Répète après moi... Père Céleste, je regrette sincèrement tous mes péchés...." les deux autres moines s'approchèrent du garçon, l'un lui pris les poignets, l'autre lui tira les cheveux, et lui enfoncèrent  la tête dans l'eau, d'abord, elle envahit ses narines, puis brûla ses poumons, il ne dit rien, ne céda pas et lentement répéta après une quinte de toux "Père Céleste je regrette sincèrement tous mes péchés..."  une seconde fois il eut la tête dans l'eau mais il retint sa respiration, ils le maintinrent plus longtemps cette fois. "Continue mon garçon je sais que tu connais la suite." Le garçon grognait, essoufflé, ses poumons il ne les sentait plus, il ne sentait plus également  la sensation de soulèvement de son thorax, comme un rouage bloqué. "Tu oublies la fin mon enfant...", l'orphelin avait les yeux rouges d'eau bénite, le regard vers le père un peu plus en hauteur que lui, il le fixa dans les yeux pendant qu'il prononça ces paroles «Voici, Dieu est mon salut, j'aurai confiance, je n'aurai jamais peur, parce que ma force et mon chant, c'est le Seigneur ; Il a été mon salut ». Le père ne souriait plus, il avait même les sourcils froncés, il grogne un ordre à ses "fils" qui prennent le garçon sous les bras et le tire vers la sortie, ne comprenant pas, et ne voulant plus avoir d'ennuis pour aujourd'hui il ne posa pas de questions et se laissa faire, la tête baissée sur ses pieds. Ils le balancèrent dans un cachot, un cachot différent cette fois, un cachot en dehors de la cité religieuse, un cachot dans le froid. De retour dans l'enfer glacier le jeune homme s'assit en grimaçant sentant la neige fondre et la glace sous lui, et c'est à ce moment précis que le jeune homme se dit qu'il allait mourir. Mais il n'avait pas peur. Il était prêt à tomber. Il n'avait plus d'espoirs.

Blind Eyes, Red lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant