LA RENCONTRE

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EL SANTO est en retard. Eh jpp de leurs caprices de star là!!  La salle est blindée et je bouscule les gens pour servir les cocktails. Ils disent même pas merci mais où est le respect! Bon je ferme ma gueule parce que en même temps je les comprends: attendre comme ça pendant 3h ça finit pas casser la tête.  Pour l'occasion je porte une robe bien moulante et les caresses se perdent.

Mais tout à coup, une rumeur court dans la foule. C'est Santo qui arrive, Santo ptn! Toute la lie de Mexico, du gang narco aux macs moustachus en passant par les parvenus avec leurs sacs LV,  se tait. Les lumières s'éteignent, et l'unique projecteur illumine le ring autour duquel le monde se presse dans l'ombre.

Alors EL SANTO paraît, magnifique. Il nous domine tous, même si sa courte taille fait que sans mes louboutin je le dépasse toujours. Comme sa peau qui, enduite de monoï, luit sous le flash, ses bottes brillent, sa cape scintille, son masque irradie. Il ne dégage que lumière et argent. C'est toute une aura argentée qui émane de lui (si si comme le veau d'Or tu coco). Il est parfait, né pour être vénérer.

Je vous décris pas l'adversaire, c'est tellement un boloss que c'est inutile. Un faire-valoir le mec quoi on aurait pu trouver mieux. Santo lui serre qd même la main (tavu c'est un bon gars). Je lui retire sa cape et dévoile son dos. Morpho en V, sa merrrr il est pas dégueu. Il se talque les mains et frappe sur sa poitrine en rugissant. On l'acclame : Santo! Santo! Santo! L'autre il rigole ap. Le combat commence. Santo le met K.O. aux deux rounds. Il a gagné. Il embrasse le public et se retire en faisant jouer sa cape dans l'air.

Moi, me remettant de mes émotions, je reviens à ma tâche et distribue les choux garnis. A ce moment-là, un mec me passe à bras sur l'épaule, me déséquilibre et je laisse choir le plateau. Carlos voit le désastre et gueule:

"Maladroite! Si le service est trop dur pour toi, file au vestiaire! Prends soin de Santo qui doit être fatigué."

Pendant que Beatriz ramasse les choux (oh la victime), j'exécute les ordres du Patron et pousse la porte du vestiaire. Il est là, assis sur le banc. Je suis tout de suite incommodée par l'atmosphère vaporeuse et pesante qui règne ici, mais petit à petit, ces senteurs moites finissent par m'envoûter.

"Ow! fait Santo.

--Oui, le patron s'inquiétait et supposait que vous auriez apprécier d'être un peu...bichonné."

Jsp ce qui me prend de faire la tchoin comme ça. Je saisis un gant pour lui éponger le front et me penche pour défaire son masque quand...

"Eh pas le masque! Occupe-toi plutôt de mes bottes."

A genoux devant lui, alors que je distingue son regard insistant au travers du masque, je comprends tout ce qu'il peut m'apporter si je le séduis. L'Argent, la Gloire et la Plaisir. Son image s'impose à moi en contre-plongée; j'aime ce ventre bien nourri qui s'affaisse au dessus de moi, les cuisses larges que moule son legging, ses mains de colosses qui ne demandent qu'à s'emparer de moi. Devant tant de puissance et de beauté, mon corps frémissant devient aussi humide que ce vestiaire. Ayant lentement délacé et retiré les bottes une à une, je  récupère le gant et commence à essuyer son corps suant. J'entends les fauves soupirs de mon Santo qui, de plus en plus lourds, viennent effleurer mes oreilles et porter à son comble mon excitation. Mettant à profit mes cours de danse du ventre, je commence à fondre ma silhouette serpentine sur celle, solide, de mon luchador à moi. Sous la pression des soubresauts dont ma gorge est agitée, mes insss ne demandent qu'à déborder. C'est alors que naît une certaine bosse sur son legging d'argent. Je le lui retire et libère la grosse machine. A peine entrouvré-je mes lèvres pleine... de promesses qu'il me dit:

"Continuons ce que nous avons commencé à l'hôtel. Dacc?

-- Pachiente...

--Uhhh t bonne... lâche-t-il en plaquant ses mains contre ma nuque genre je te maîtrise (Azy fais genre)

--Retrouf moi à la fin de mon chervich...

--Oh... on va bien s'arranger."

Me prenant à son bras, il m'entraîne dans la salle.

"Je t'emprunte ce petit bijoux pour la nuit ahaha!" annonce-t-il à Carlos.

Pour plus longtemps que ça, tiens! Ce dernier le regarde avec circonspection, évaluant ce que tout ça lui rapporterait. Son épaisse moustache se met à remuer:

"Ha! On peut bien se prêter, entre ami! Si elle peut profiter à quelqu'un d'autre que moi... Par contre, elle s'appelle reviens. Elle a beau avoir fait des bêtises ce soir, j'y tiens!" dit-il, en me foutant une fessée, la dernière fessée.

Chien... Je vois Beatriz qui récure le ring à 4 pattes en mode grosse cochonne. Nos chemins se séparent ici. Tcho les michtos!

Moi et Santo, nous sortons dans la rue et marchons jusqu'à sa caisse. Les phares xénon clignotent lorsqu'il déverrouille les portes. Mais cette caisse de walou! Plus belle que dans mes rêves. Il m'ouvre la porte comme un gentleman et tout je grimpe dans le bolide. On arrive dans ce que je suppose être l'hôtel. Pareil nec plus ultra de l'hôtel . Piscine olympique, salle de sport, aquarium paradisiaque. On prend l'ascenseur pour le 154 étage, le dernier quoi, et s'ouvrent les portes du 7e ciel. Mon ascension sociale est faite. La soubrette a pris sa revanche: Mercedes a percé.

La porte de la chambre Faraon se referme avec le pancarte "do not disturb".

Ce catcheur qui a pénétré ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant