On dit qu'on gagne son pain à la sueur de son front; moi, je le gagne à la sueur des luchadors, les catcheurs du Mexique.
Effectivement, moi, Mercedes, je travaille dans un bouge des bas quartiers de Mexico, en tant que proposée au nettoyage du ring. Mais trêve de belles paroles, je suis la boniche.
Je ne me fais pas d'illusions, Carlos, le patron m'a embauchée parce que j'étais bonne. Gros cul, gros boobs, tu décroches l'emploi. J'essaie comme je peux de lui faire comprendre que chui pas sa tchoin, mais il a pas l'air de comprendre. Comme j'ai pas trop envie de perdre mon taf, je fais comme si de rien n'était quand il m'appelle "la chica!" ou qu'il me met la main au cul. J'en ferais pas tout un plat s'il était bg, mais là on peut pas dire que ce soit le cas : il est gros, poilu et il sue. C'est trop un porc enft. Il a de la chance que je sois célibataire! Je suis sûr il me prend trop pour une dinde et tout psk je suis pas né à Mexico. Et oui, je viens d'Acapulco moi. Pour lui, c'est le bled, il doit s'imaginer que toutes les meufs de là-bas sont des tassepé sans aucuns moyens qui ne servent qu'à décorer. Il traîne avec d'autres mecs vieux et gros, qui aiment, comme lui, à s'entourer d'autres meufs perdues comme moi. J'en ai rencontrés plein de ces chiens-là, le cartel je connais. Mais eux m'ont proposé des jobs encore plus ingrats, et mal payés en plus. Faire le trottoir ou danser la lambada avec maracas et boléro, désolé mais à Acapulco on a le sens de l'honneur. Car oui, je ne compte pas jouer la pute complaisante pendant longtemps encore, et si cette galère peut m'aider à progresser, tant mieux. C'est un mal pour un bien comme on dit.
Aujourd'hui, le boss me demande de laver la salle du sous-sol. Je dit pourquoi.
"Ca te regarde pas! Allez! Au travail! a-t-il répondu avec sa voix grasse de beauf. Je veux voir ton beau boule remuer à la tâche!"
Ç'a le mérite d'être clair. Vu qu'il serait mal venu de chercher le conflit, je m'y applique malgré moi. Alors qu'il est en train de me mater violent (eh je l'avais cramé!) un de ses potes arrive et j'entends leur conversation:
"Demain soir j'organise une petite soirée spéciale! Tu devineras jamais ahahaha!
--Ehh me fais pas croire que t'as ramené une bête! Que des cucks, tes hommes! Puisque tu nous fais perdre du fric, j'espère qu'y aura au moins des filles.
--Mais non! C'est EL SANTO lui-même ! El Enmascarado de Plata ! insiste Carlos.
--Jure wallah!
Quelques minutes plus tard, il réussit à le convaincre et à lui faire promettre de passer l'info aux fans de EL SANTO, quand même! Carlos a beau être un sale tarba, il est doué pour ce qui est bizness. Le putain de beau pactole qu'il a amassé!
Je m'étais jamais réellement intéressée à la "lucha", comme ils disent ici, mais je sais, comme tout le monde, que c'est un grand homme que ce EL SANTO. Il est admiré dans tout le pays et on s'arrache partout son journal SANTO. Pas un seul Mexicain ne manque de posséder au moins un poster de lui avec son masque et ses pecs huilés. Sans compter qu'il fait du cinéma, ce qui ne fait qu'augmenter sa notoriété de sex-symbol. Askip c'est un homme bien. Après Jésus, c'est notre dieu, à nous les Mexicains.
Bref. Comme il est content de son coup et qu'il me voit encore douiller avec la serpillère, Carlos se dit que ce serait sympa de me coller. A cause de la chaleur écrasante, ce gros dégoutant a abandonné sa chemise entrouverte pour se promener torse nu, et je sens donc ses bourrelets flasques contre ma croupe. Je me tais et il rit, jusqu'au moment où, s'ambiançant tout seul, il défait sa ceinture:
"Tfk quoi là? protesté-je.
--Oh vas-y Mercedes...
--Mais redescends! t'as trop cru j'étais ta salope toi!
--...
--Tiens-toi bien moi jm'en tiens là.
Nan mais sérieux! Heureusement qu'il s'est calmé, je lui aurais mis un taqué! Vous voyez bien que j'ai de la répartie. Franchement parfois, t'es trop gentille Mercedes! Il l'aurait mérité, surtout qu'ensuite il est parti en mode vexé en marmonnant un truc genre "qu'est-ce qu'elle veut, l'allumeuse?!", et pour Beatriz en plus.
Beatriz, elle par contre c'est vraiment une kehba. Elle se laisse exploiter par Carlos comme moi et comme tant d'autres, sauf qu'elle, elle sert à rien, à part satisfaire aux besoins de ses amis et lui. Vienne que pourra, au moins j'aurai réussi sans coucher. Bon, on pourra toujours revenir là-dessus, si jamais ça vaut le coup; Beatriz elle a juste mal calculé son plan, c'est tout. J'avoue j'aime l'argent mais je me respecte; le boss a beau être friqué, sa fortune ne me convient pas tu vois. Je vise plus haut. Et je sais que ce bon gros Carlos pourra pas me virer de toute façon; même si je me refuse à lui, il m'aime trop pour ça.
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Ce catcheur qui a pénétré ma vie
RomanceMexico, 60'// ---Mercedes, c'est une gow bien fraîche en provenance d'Acapulco. Via son charme de latina pulpeuse, elle gagne son blé un peu partout, notamment en bossant à tps partiel dans un vieux bistrot où elle essuie entre deux rounds la su...