II. YO NO SOY UN ZOMBI, YO NO SOY UN ROBOT

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Après des retrouvailles chaleureuses et des centaines d'embrassades amicales, les producteurs nous avaient tous réunit dans la cafétéria du Jam and Roller pour nous distribuer nos scripts et nous donner nos dates de tournage. Valentina, Michael, Ruggero et moi commencions dès lundi pour tourner des scènes à... Cancun. Nous étions tous les 4 ravis de retourner là-bas, surtout moi et Mike qui étions mexicains. J'allais voyager seule, cette pensée me stressait un peu. Je ne savais même pas ce qu'il fallait amener, les papiers à remplir, les aéroports étaient si grands, et si je me perdais ? Ou pire, que je prenais un mauvais vol ? Je me retrouverai en Thaïlande ? En France ? Au Japon ? L'angoisse prenait peu à peu possession de mon corps, évinçant la joie qui régnait encore jusque-là. Je sentis alors une main sur mon épaule qui déchargea en moi un courant électrique de grande ampleur :

- T'as peur de voyager seule ? ça va aller, si tu veux on voyage ensemble, me proposa Ruggero, accompagné d'un clin d'œil, j'avais du mal à croire qu'il était sérieux.

- Non. Merci, répondis-je froidement. Puis je retournai mon corps de mes 2 talons secs pour éviter à tout prix de discuter avec lui plus longtemps. Je sentis son regard pesant sur moi mais je m'en fichai. Il m'avait brisé le cœur et je ne comptais pas lui pardonner de sitôt.

Fin de matinée, réunion et retrouvaille à présent terminées, je m'en allai chez moi prête à raconter à ma mère cette demi-journée que j'ai su surmonter sans elle ! Mais allant chercher mes vêtements maintenant secs, mon nom se fit retentir dans les escaliers. Il sonnait comme une chanson d'amour, les papillons me montèrent au ventre. J'accouru vers la porte de ma loge et la bloqua grâce à une chaise, je ne voulais en aucun cas faire face à celui qui était capable de rendre mon nom si mélodieux :

- Ouvre cette portes Mowgli !! Tu ne pourras pas te cacher de moi toute ta vie ! s'écria Ruggero qui tentait de forcer la porte

- Jamais, et si je le pourrai, j'ai nettement amélioré mes capacités à cacher des choses, des sentiments, des SECRETS ces derniers mois, ne t'en fais pas pour moi !

- HAHA, qu'est-ce qu'on se marre avec Sevilla ! Sérieusement, ouvres cette porte je veux qu'on parle !

- Et moi je n'ai pas envie, va-t'en, tu me dois au moins ça... dis-je d'une petite voix

- S'il te plaît... retorqua-t-il, désespéré, je pouvais entendre tout le poids de son corps glisser sur la porte.

- Pourquoi tu ne respectes jamais ce que je ressens ? Tu te sens toujours obligé de m'infliger ce qui TU as décidé, sans prendre compte de ce que je veux...

- C'était vraiment une obligation ce qu'on a vécu... ? dit-il, l'air vexé.

- Oh non, rentre dans ce jeu-là, j'ai assez donné. Si tu ne te barres pas, je m'enfuirai par la fenêtre !

Je l'entendis souffler de l'autre côté de la porte pour finalement entendre ses pas s'éloigner peu à peu. J'attendis quand même quelques minutes avant de me décider à sortir de peur qu'il soit revenu me piéger.

Je sortis et partis en courant du studio, je fis un bref signe aux autres que je m'en allais, prétextant une obligation de ma mère.

Arrivée chez moi je pus enfin souffler. Cette matinée me parut courte mais si longue à la fois. Je débriefais à ma mère tout ce qu'il a pu se passer, même concernant Ruggero car elle était au courant de tout. Elle appuyait ma décision de l'éviter, ce qui me réconforta dans mon idée. Ma mère affectionnait beaucoup Ruggero autre fois. Elle disait qu'il avait tout du gendre idéal. Quand elle apprit ce qu'il s'était passé, elle crut d'abord que j'étais la fautive, que je le soudoyais. Cela m'avait énormément blessé de sa part. Puis elle comprit que j'avais simplement fait l'erreur de n'importe quelle jeune fille de mon âge, tombée amoureuse du mauvais garçon. Depuis, cette histoire nous avait rapprocher, et elle promit de toujours me croire à l'avenir. Le reste de la journée passa plus rapidement, j'étais impatiente de retourner jouer à Cancun. Je n'avais pas parler à ma mère de mon anxiété à voyager seule, je ne voulais pas l'obliger à venir avec moi. J'avais 18 ans passé maintenant, il serait temps que j'apprenne à voler seule. Je préparai ma valise, les papiers dont j'avais besoin et parti me coucher après un bon dîner en compagnie de ma mère.

SIEMPRE SEREMOS PROFUGOS - RuggarolWhere stories live. Discover now