Le week end passa très rapidement. Pendant le trajet, nous apprenions très vite nos textes pour pouvoir profiter un maximum de ce week end de repos. Quand nous avions atterrit, une nounou nous attendait à l'aéroport de Cancun pour s'occuper de nos valises et nous donner nos clés de chambre. Nous logions dans un des hôtels les plus luxueux de Cancun. Tout près de la plage, arborant une vue paradisiaque, même l'accueil était irréprochable. A l'entrée on nous avait offert des piña colada fraichement préparées et dans nos chambres étaient servis un room service digne d'un roi. Valentina et moi logions ensemble tandis que Michael partageait sa chambre avec Ruggero. Après le dîner, les garçons avaient décidé qu'on irait dans un bar typique de Cancun, j'avais déjà bu quelques fois mais ce n'était que de simple bière. Nous n'aurions pas pu trouver plus mexicain que ce bar : Tequila et Mezcal à flot, danses traditionnelles au rythme des mariachis, je m'étais même surprise à danser à plusieurs reprises avec Ruggero. La soirée fut bon enfant, nous avions ris et chanté à en perdre nos voix, Michael était le plus joyeux d'entre nous, dû au quelques grammes en trop qui coulaient dans ses veines. Nous étions rentré à l'hôtel vraiment tard, épuisé mais heureux. Valentina et moi continuions de chanter à tue-tête dans les rues calmes et adoucies par la nuit, tandis que Ruggero puisait dans le peu de force qui lui restait pour ramener notre Michael national qui s'était écroulé sur les tables du bar. C'était une de mes plus belles soirées, accompagné de mes amis, au Mexique, je n'aurais pas pu rêver mieux. Nous nous étions endormis le sourire aux lèvres.
Dimanche matin, je me levais vers les coups de onze heures, suivit de très près part Valentina. Nous avions pris nos petits déjeuners tout en révisant nos textes sur le balcon de notre chambre. Les garçons s'étaient levés beaucoup plus tard, mais étaient d'attaque dès le réveil. Valentina proposa d'aller à la plage vers 16 heures et de manger sur ce même lieu ce soir, ce que nous fîmes. Ruggero et moi étions redevenus très vite proche, il était très taquin et ne me laissait pas une seule seconde tranquille. Valentina avait pris le temps de parfaire son bronzage et Michael s'était incrusté dans un match de volley qui animait la plage. Nous avions donc passé la fin d'après-midi tous les deux et ce n'était pas pour m'en déplaire. Le soir, comme convenue, nous avions mangé sur la plage, il y avait un barbecue ouvert à tous alors nous en avions profité. Après ce festin, je partis m'allonger sur la plage pour digérer. Je m'adonnai au ciel envahis par les étoiles et le laissait me couvrir de son étincellement. Je voyais mes bras scintillés grâce à la fine couche de grain de sable qui recouvrait ma peau. J'aurais pu rester dans cette position pendant des heures si ce n'était pas pour toujours. Mais Michael vint troublé ce parfait moment avec moi-même pour que nous rentions car c'était le lendemain que nous commencions à tourner. Je partis donc me coucher, la tête dans les étoiles et le cœur nostalgique de ce moment à la plage.
C'était donc lundi, nous avions rendez-vous à 8h tapantes à Playa Delfines, la plage la plus célèbre du Mexique. Je me levai donc assez tôt pour pouvoir être la première arrivée et profiter du calme de la plage avant que le monde ne vienne la piétiner. En arrivant sur les lieux, la surprise fut de taille quand je vis que n'étais pas la première :
- Il est 7h00 du matin, je peux savoir pourquoi tu ne dors pas ?
- Je savais que tu allais te lever plus tôt que les autres, me répondit Ruggero, tout sourire, j'avais envie de te voir.
- Et pourquoi ? Il ne répondit pas tout de suite, il regardait vers le large, je m'approchai et chuchotai,
- Ça vaut le coup de se lever si tôt, pas vrai ? Je lui souris. Quelques minutes plus tard il finit par répondre,
- Je ne sais pas, j'ai toujours envie de te voir. C'est mal hein ? Mon cœur manqua un battement.
- Oui, répondis-je simplement, j'avais arrêté de livrer corps et âme mes sentiments, même si cela me démangeait plus que je ne voulais le penser. Il hésita longuement avant de prononcer :
- C'est mal si j'ai aussi envie de jouer avec tes cheveux, caresser ton corps et dévorer tes lèvres ? Il resserra l'étreinte de sa main autour du bois sur lequel nous étions accoudés, c'est mal si je rêve de te consumer toutes les nuits, de brûler mes lèvres sur ton corps si chaud et de te faire mienne à chaque fois que je croise ton regard ? J'allai exploser, je ne tenais plus en place, je désirai ardemment tout ce qu'il me confessait.
- Oui, réussi-je à souffler, c'... c'est mal, il faut... il faut que tu... arrêtes, balbutiai-je. Il se tourna vers moi et me regarda si intensément qu'il aurait pu percer mon crâne et l'éclater en morceau, et me chuchota tout en s'approchant de mon visage :
- C'est ce que je me disais, il me vola un chaste baiser, suivit d'un clin d'œil et il finit par partir en direction de la plage rejoindre l'équipe de tournage que je n'avais pas vu arriver.
Il n'avait pas le droit, m'efforçai-je de penser, il n'avait pas le droit de dire toutes ces choses ! Il devrait dire tout ça à Candelaria, il devrait m'oublier, me laisser en paix, je devais l'oublier. Je voulais fondre en larmes et crier de toutes mes forces mais rien de tout ça ne me libérerai, j'étais sous son emprise et la seule chose qui me soulagerai serait de satisfaire tous ces désirs. J'en avais marre de rester enfermer dans cette coquille vide qu'était mon corps, j'avais besoin de ressentir, d'exploser, d'aimer. Je regardai alors vers la mer qui s'étendait à perte de vue. Mes yeux se posèrent sur l'homme de qui j'allai me libérer. Le vent qui caressait mon visage m'apportait un souffle d'espoir perdu depuis longtemps, je l'aimais et j'avais enfin décider d'arrêter d'en avoir honte. Sur cette dernière penser, j'accourus à la plage où les autres m'attendaient, déterminée à reprendre ma vie là où je l'avais laissé.
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SIEMPRE SEREMOS PROFUGOS - Ruggarol
FanfictionC'est toujours la même histoire, nous confierait la Terre. Voyons deux fugitifs dans la nuit, guidés par les étoiles. Coïncidence et hasard. Pour qu'une naissance soit spéciale, la mort est indispensable. Puis, ponctuée par la pluie, la musique et l...