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Le soleil se lève doucement, éclairant les murs et caressant nos visages d'une légère chaleur . Zarga et Yassid gigotent simultanément quand je tente de me lever et de me détacher de leurs tendres emprises.

Je me dirige vers la pièce qui nous servait de cuisine afin de préparer comme à mon habitude depuis deux mois le sohor.
Malheureusement en période de guerre, les prix augmentent, il est de plus en plus difficile de se nourrir et encore plus quand on est une femme avec deux jeunes garçons. C'est pourquoi ma mère et moi avons décidé dès notre arrivée de donner tout ce qui nous restait de nos économies à cette famille.

En attendant leurs réveils, je me surprend à observer Raqqa. Il est devenu très dur de discerner des gens derrière tous ces décombres, seul quelques personnes se tentent à sortir et à profiter du peu de liberté que nous avons.





"Tu es réveillé benti"

"Mama, dis-je avant de l'embrasser tendrement sur le front. Comment vas-tu aujourd'hui ?"

"El hamdoulillah ma fille, je suis toujours à tes côtés, et cela après 19ans où tu n'as cessé de me rendre forte. Joyeux anniversaire Zeinah."



Joyeux anniversaire ?
Avec tout cela j'en avais oublié mon anniversaire. Mais après tout qu'en est-il quand nous sommes conscient que cette année en plus sur cette terre pourrait être notre dernière.





"Benti ne penses pas à ça."

"Tu as toujours su lire en moi, sans meme que je ne parles", disais-je en levant mes yeux submergés de larmes dans sa direction.

"Tu es ma fille Zeinah, le sang de ton père et le mien coulent dans tes veines. Et je vois cette tristesse, cette tristesse qui n'a aucun lieu d'être. Tu es vivante, tu deviens une femme, une vraie femme et si Dieu te laisse à mes côtés c'est que tu dois être présente ici-bas, il prévoit pour toi une vie dont tu n'as pas idée. Et dans chacune de mes prières je le remercie de m'avoir donné une fille comme toi. Alors ne remets jamais ton existence en question, et réjouis toi de ce que Dieu nous donne."





Je m'effondre dans ses bras où je prends conscience une fois encore que sans elle je ne serais rien.
[...]







"Je peux t'accompagner, il n'est pas trop tard, à deux nous iront plus vite" affirma Fatima tenant à sa main droite Zarga.

"Non Fatima tu as assez parcouru ce trajet et cela avec tes enfants, c'est à moi d'y aller à présent, la route est longue mais la récompense en vaut le coup. Demandes à ma yemma, ce n'est pas des simples collines qui m'arrêteront." dis-je avant de prendre la route et de m'écarter de notre refuge les sceaux à la main.







Cela fait à présent plus d'une heure que je marche. Mes pieds commencent à me faire mal et même si chaque jour j'ai pris l'habitude d'user mes chaussures, les collines sont une épreuve en plus aujourd'hui.

Sur la route je trouvais un grand rocher et décidais de prendre une pause près de celui ci.
En regardant le paysage qui m'a vu naître, je me remise une fois encore à penser à ma petite soeur. Vous savez elle n'avait que cinq ans, elle n'a pas réellement connu Brahim ni même mon père Salif.

Oui j'en veux à Brahim, et cela pour cette unique raison. Il a prit la décision de rejoindre ces meurtriers, mais pensez vous qu'il regrette aujourd'hui ? Il n'est pas née mauvais. Il est née de l'amour de mes parents, et ces hommes ont réussit à défaire ces liens et à lui retourner le cerveau. Mon père avait bien tenté de l'empêcher de partir mais il savait qu'il était trop tard le jour où il a levé la main sur ma Yemma.
Depuis ce jour là, il n'est que souvenir. Et chaque jour je tente de me rappeler notre enfance, nos bons moments passés ensemble mais le visage de Hanane me revient à l'esprit.
...

Je m'accroche à ce puit, tentant de me maintenir debout alors que je remplies chaque sceau un à un. Le chemin fut long et épuisant, mais Allah m'a donné comme récompense la chance de pouvoir abreuver ma famille et moi.

Alors que je puises un peu d'eau afin de me rafraîchir. Mon regard se surprend à voir le reflet d'un homme dans l'eau. Quand j'eu compris ce qu'il se passait, les sceaux tombèrent faisant couler chaque litre d'eau à mes pieds.

Je tentais de courir, le plus rapidement possible mais son emprise me rattrapa aussitôt. À peine le temps de parler, qu'un coup me fit tomber au sol. Pour dernière image, son visage.
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Zeinah - Coeur battant de Syrie ©

 Zeinah - «Cœur Battant De Syrie» Où les histoires vivent. Découvrez maintenant