chapitre 11

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Scyllia ouvrit doucement les yeux. La clarté qui provenait d'une fenêtre à sa droite la dérangea un peu, mais cela ne dura pas longtemps. Elle observa les alentours sans bouger et se rendit compte qu'elle était allongée sur un lit, dans une chambre qui ne lui disait rien. Que faisait-elle ici ? Son esprit et sa mémoire étaient quelque peu embrumés.

— Ha! Tu te réveilles enfin !

Le ton et la puissance de la voix du démon firent grimacer Scyllia de douleur, mais finirent aussi de la réveiller. Elle se souvenait de tout, la question était maintenant de savoir si ce qu'elle avait tenté s'était soldé par un échec ou une réussite. En regardant plus attentivement la chambre, l'orpheline aperçut une porte d'où provenait des sons de voix familières. Elle se leva du lit pour sortir, mais trébucha et manqua presque de tomber.

— Attention, tu as utilisé beaucoup d'énergie dans ton sort, tu es encore très faible.

La fillette se ressaisit et continua d'avancer plus lentement. Elle poussa la porte et entra dans la salle principale où tout le monde se trouvaient, parlant tranquillement auprès du feu. Le capitaine se leva, remarquant Scyllia qui approchait. Il avança vers elle d'un pas assuré, un large sourire aux lèvres et la prit dans ses bras, accompagnant son geste d'un rire franc.

— Hahaha! Voilà ma sauveuse ! Mon petit ange gardien !

— Vous allez bien, souffla-t-elle sur son épaule, soulagée.

L'homme reposa l'enfant et la regarda droit dans les yeux.

— Oui, grâce à toi. Mais toi, tout va bien ? Tu sembles pâle.

— Ce n'est rien, juste une petite baisse d'énergie.

— Dans ce cas, rien ne vaut un bon repas pour reprendre des forces, commenta la fille du capitaine. Le déjeuner est bientôt prêt.

— Tu verras que ce que prépare Ellen est bien meilleur que ce qu'ils te servaient à la caserne.

— Je ne sais pas si je peux. En fait, je voulais vous voir pour vous demander...

— Tes amis m'ont déjà tout expliqué. Ne t'inquiète pas, je t'accompagnerais après le repas. De toute façon, il est hors de question que tu sortes d'ici avant d'avoir retrouvé des forces. Et puis, ça te donnera l'occasion de me raconter ton voyage et enfin me dire ce qu'il s'est réellement passé.

— Alex et Lise ne vous en ont pas parlé ?

— Ils ont jugé préférable que ce soit toi qui m'expliques tout. Et tu peux nous tutoyer, moi et Marc, rétorqua-t-il en pointant le lieutenant avec son pouce.

— D'accord, je vous... Te dirais ce qui s'est passé.

— Vous pouvez mettre la table ? demanda Ellen. Je vais chercher le rôti.

Scyllia vit la jeune femme partir dans la cuisine et se souvint d'une chose. Elle n'en était pas sûre, mais devait en avoir le cœur net et décida donc de la suivre.

S'approchant de la femme de marc, elle la vit sourire.

— Je ne sais pas comment te remercier. Je connais bien mon père et je sais que son mal était bien plus grand que ce qu'il voulait bien laisser paraître. À chaque fois qu'il lui arrive quelque chose, il le minimise pour qu'on ne s'inquiète pas.

— Pas besoin de me remercier, je suis heureuse d'avoir pu lui venir en aide. Mais je voulais vous demander...

— Oui ?

— Lorsque j'ai lancé mon sort de guérison, à la fin, quand la lumière a éblouie tout le monde, j'avais l'impression de ressentir chaque personne qui m'entourait, chaque être vivant. Et pour vous, j'ai eu l'impression qu'il y avait quelque chose d'étrange, quelque chose de plus. Vous êtes... ?

Scyllia Tome 1: la prétendanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant