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Tu ne m'aimeras jamais.
J'ai passé une grande partie de mon adolescence à chercher ton amour, sans pour autant le trouver. J'aurais peut-être dû me chercher moi. Je sais que je suis la femme qui t'aime, mais que suis-je de plus ?
Hier, il y avait un orage. J'entendais la pluie s'abattre violemment, depuis ma chambre, et j'entendais les éclairs retentir, en me demandant où t'étais, et ce que tu faisais.
J'en suis venue à la conclusion que t'étais chez elle, ou qu'elle était chez toi, et que tu lui soufflais des mots doux à l'oreille, et elle riait. Parce qu'elle ne rougit pas, elle. Elle est trop parfaite. Et peut-être que vous vous êtes encore disputés, comme vous le faites toujours. Mais tu serais revenue vers elle, parce que tu n'as jamais autant aimé quelqu'un. C'est ce que tu m'as dit, je m'en souviens clairement, et je me souviens de mon cœur se briser en des milliers de morceaux. Je te promets, je l'ai senti au plus profond de mon être. Et j'ai forcé un sourire, dont tu n'as pas questionné l'authenticité.
Il y a pire qu'un chagrin d'amour, je sais. Mais sur le coup, je me sentais poignardée. Une dizaine de couteaux semblaient me traverser lorsque je te voyais désormais, remplaçant les papillons habituels. Je n'ai plus jamais ressenti ces papillons. Tant mieux ? Aucune idée.
Des fois je me sentais guérie de tout amour pour toi, des fois je me sentais libre, puis je sentais un petit truc au fond de moi : je t'aimais toujours.
Deux ans plus tard, je crois que y'a toujours ce petit truc, une étincelle intarissable que je porterai avec moi, jusqu'à que je rencontre ce quelqu'un qui l'éteindra sans efforts.
