Thorn

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Je crois être dans un sale état.

Je vois flou et ne marche pas droit mais je parviens quand même à rejoindre le lit.

Je me laisse tomber dedans et attends que Jay sorte de la salle de bains.

Je crois bien que l'on a dû se commander et boire deux ou trois bouteilles à deux.

Ça m'a fait plaisir de passer la soirée à discuter avec lui, à gagner sa confiance et à rentrer dans son jeu. Il ne se doute de rien, ce mec est vraiment un imbécile.

– Je pense qu'on devrait dormir, il est minuit passé, propose-t-il en s'allongeant dans le lit près de moi.

J'acquiesce et il éteint la lumière, passant son bras autour de ma taille. Je me crispe mais il ne le sent pas puis me relaxe. Rentrer dans son jeu. Ne pas oublier.

Je l'entends se redresser et le vois très peu avec la lumière de la lune qui pénètre dans la chambre, étant donné que nous n'avons pas fermé les rideaux. Je ne perçois pas précisément son regard intense et d'un bleu profond, mais assez pour voir qu'il me regarde pendant quelques secondes.

Il s'accoude et se place légèrement au-dessus de moi. Ça sent pas bon. Ça pue même.

Je suis tellement soûle que je n'ai même pas vu le moment où ses lèvres sont tombées sur les miennes.

Il m'embrasse longuement, appréciant ce baiser qui, pour moi, dure une éternité. Merde, que se passe-t-il ? Ses lèvres semblent si douces et si sucrées...

La main de Jay se balade à ma taille et descend sur ma fesse, continuant de m'embrasser. Je pense que c'est une chance pour Jay que je réalise au ralenti ce qu'il se passe sinon, si ça ne tenait qu'à moi, je lui aurais envoyé une de ces gifle qu'il serait retourné en Angleterre en un éclair.

– Putain, murmure-t-il à bout de souffle. Depuis le temps que j'en avais envie.

Sa main ressert l'emprise qu'il a sur ma fesse et il continue de m'embrasser, je me laisse faire, suivant le mouvement de ses lèvres avec les miennes et il se place presque à moitié sur moi, gardant sa main sur moi. Ce serait mentir si je disais qu'il embrasse mal.

– Tu as de la chance d'être vierge, Violet, je te le dis, sinon je t'aurais déjà...

Je le pousse, ne le laissant pas finir sa phrase et détache toute emprise qu'il pouvait avoir sur moi puis place de suite des distances glaciales. Bourrée ou pas bourrée, j'ai très bien entendu et la gifle part toute seule, résonnant dans le silence de la chambre.

Je me suis fait mal à la main tellement je l'ai envoyé forte.

Jay me dévisage et son regard devient noir, froid, et je crois bien l'avoir mis en colère. Peu importe, c'était mérité. Je ne le laisse même pas répliquer que je m'énerve à mon tour.

– Alors quoi ? Il suffit de m'emmener à Paris, de me payer un resto et de me faire boire pour que tu puisses me baiser ? Ça ne marche pas comme ça Jay, crois-moi si j'avais été sobre, jamais je ne t'aurais laissé me toucher comme tu l'as fait, t'es vraiment qu'un gros con.

Ni une, ni deux, ses deux mains se plaquent à mes poignets et il me les lève au-dessus de ma tête, me dominant.

Il ne manquait plus que ça. L'alcool mauvais. Merci Dieu.

– Violet, écoute-moi bien. La gifle que tu viens de me mettre, tu vas la payer ! Jamais une femme ni même quiconque n'a osé me frapper comme ça, et le gros con va te montrer que c'est lui qui commande !