8. cher envahisseur,

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"Yoongi... A propos de l'autre jour..." Tu commences à parler à voix basse, n'osant pas regarder le blond qui te dépasse de quelques centimètres tandis qu'un sourire instinctif se dresse sur ses lèvres rose pâle. *

Tu ne l'as pas vu de tout le week-end, tu n'es pas allée en cours Lundi et tu l'as évité tout le Mardi. Mercredi, tu as eu la chance d'apprendre qu'il est parti à une compétition organisée au village voisin. C'est donc après cinq jours d'absence que tu te présentes à nouveau devant lui.

Tu ne peux pas imaginer l'ampleur de la solitude qui l'a envahi, ce sentiment de vide, de désir incontrôlé, cette frustration aiguë... Il n'a pas arrêté de penser à toi, ton image trottant sans arrêt dans son esprit tourmenté. Tu lui as tellement manqué, sans toi, il s'est senti tellement mal. Il t'as voulu, il t'as cherché partout, il a eu des montées de colère, des refroidissements, beaucoup d'anxiété.

Alors quand il t'as vu, toi, dans ta jupe d'uniforme bleu marine qui chatouille doucement tes genoux rougis, toi, dont les cheveux sont noués en une queue de cheval plus tout à fait haute, toi, qui te tourne les pouces timidement comme au premier jour...

Quand il a vu tout ça, des pulsions se sont réveillées en lui. Des pulsions qu'il a retenu durant cinq jours. Cinq si longs jours qui sont passés, selon lui, à la même vitesse que des années.

Il a posé sa main sur ta joue, te faisant soudainement frissonner et sursauter, puis il a laissé glisser son visage vers le tien, fermant suavement ses paupières.

Tu pourrais te laisser faire... Mais tu n'en as vraiment pas envie. Alors tu recules, tu te décales d'un pas, n'osant pas toucher cette grande main qui te caresse subtilement le visage.

Etonné, Yoongi ouvre les yeux, et te scrute, une certaine surprise se lisant dans ses iris sombres.

"Justement, c'est de ça que je voulais te parler, Yoongi..." Tu te décides enfin à décaler sa main, l'entourant alors timidement de la tienne avant de t'en débarrasser. Le jeune garçon regarde ensuite cette dite main. A vrai dire, il se dit que les tiennes sont affreusement douces. Et même si il ne le laisse pas paraître, il en est totalement fou. En fait, il aimerait que tu le touches ainsi tous les jours, toutes les minutes. Il aimerait que tu enlaces tes doigts aux siens, des heures durant.

Mais toi, tu es une adolescente, jeune, inexpérimentée, un brin coincée, craintive bien que naïve.

"Tu te rappelles quand je t'ai dis que je voulais qu'on aille doucement ? J'ai l'impression que tu fais tout le contraire... Yoongi, on est deux dans cette relation, j'aimerais qu'on arrête de faire tout ce que TOI tu veux. Yoongi, je ne te déteste pas... Je t'aime bien... Parce que tu es mon petit-ami... Et, je ne sais pas si c'est la même chose pour toi, mais je veux vraiment que notre relation se passe bien. Je le veux vraiment." Même si le blond ne le montre pas, à l'intérieur il brûle. Il brûle de joie, Lala. Tu sais pourquoi ? Parce qu'il en a rien à faire de tes leçons de morale, en effet elles sont totalement dépassées par cette joie inexplicable qu'il ressent lorsque tu lui avoues que tu l'aimes bien, lorsque tu lui dis que tu le considères comme ton petit-ami, quand tu lui affirmes que tu veux que cette relation se passe bien. Son coeur tambourine contre sa poitrine, il bat la chamade, ses yeux brillent tandis qu'il te dévisage.

Il hoche doucement la tête, t'écoutant à peine, un large sourire sur son visage.

"Et puis... Récemment tu as beaucoup changé. Tu es devenu encore plus entreprenant... Bon, certes, t'es plus aussi comment dire, maladroit ou gêné qu'au premier jour, mais... Ne te force pas à être quelqu'un que tu n'es pas, Yoongi. Tout ce que je veux, c'est un petit-ami doux et attentif, crois-moi, les clins d'oeil et les sourires subtils ça a beau me faire rougir, ce n'est pas vraiment ce que je recherche..." Tu t'es un peu trop étalée, mais Yoongi n'en a que faire. Il continue d'acquiescer.

Tu es bien ignorante.


Cher envahisseur,

Vous semblez prendre progressivement de plus en plus de place dans le coeur de Lala.

Ne vous méprenez pas. Vous êtes celui qui est rongé de l'intérieur par cet amour toxique.

Vous êtes celui qui finira par pourrir, vos sentiments comparables à des insectes grouillant dévorant petit à petit votre coeur. Votre coeur, dont la détérioration est déjà bien entamée.

dear psycho +mygOù les histoires vivent. Découvrez maintenant