WHY [EN PAUSE]

I.

Un brouhaha. Un brouhaha incessant, habituel et familier, envahissait la pièce et rendait l'atmosphère plus que chaleureuse. En effet, ce petit café, bien qu'il soit situé dans un quartier peu touristique de Busan, avait sa petite clientèle. Elle n'était pas très aisée mais ce n'était pas ce qui intéressaient les gérants de ce café. C'était partager et rencontrer de nouvelles personnes, la convivialité et la chaleur de leurs clients qui les faisaient vivre, et rendre le Sweet&Calm Café vivant.

Une jeune femme, ayant des cheveux d'or et bouclés ; des yeux d'un vert très profond presque émeraude ; assez grande mais ayant une magnifique silhouette, pressait le pas afin de garder un rythme régulier dans sa tâche. Le nombre de commandes, en ce vendredi, ne cessait de croître au fil des heures et elle essayait tant bien que mal de ne pas se laisser distraire par une quelconque discussion ou autre ; malgré sa fatigue qui ne cessait de la guetter et n'attendait qu'une seule petite faille apparaisse afin de l'envahir entièrement.

En effet, le café, et ce qu'il est, avait permis aux personnes travaillant dans ce dernier d'élargir sa clientèle, en attirant désormais davantage de jeunes tels que des étudiants, donc d'augmenter le nombre de clients.

La jeune serveuse, à peine âgée de 19 ans et sortant fraîchement du lycée, faisait à présent des études d'art - plus précisément de dessin - à l'Université Nationale de Busan. Cette fameuse université, très réputée, avait posé beaucoup de problèmes à Emma, financièrement parlant. En effet, ayant une famille brisée ; d'une part de ses parents décédés mystérieusement dans un accident d'avion ; et d'autre part des autres membres de sa famille - qui par ailleurs n'est pas si nombreuse que ça - tels que sa tante qui l'a abandonnée car elle n'avait plus besoin d'être responsable d'elle quand Emma fut diplômée, elle devait financer ses études toute seule. Heureusement, la chance lui sourit quand son amie d'enfance - qu'elle considère comme une soeur - Lena lui trouva un petit boulot dans un café tranquille.

En cette soirée, annonçant le début du week-end pour certains, le patron lui avait dit qu'il lui donnerait une prime si elle travaillait exceptionnellement. En effet, beaucoup de personnes voulurent prendre un congé pour profiter de leur famille ou même de leur copain ou copine, en cette période de l'année.

Emma a vu cela comme une opportunité afin de se faire un peu d'argent de poche, car oui, elle ne pouvait pas trop se faire plaisir et n'avait pas beaucoup d'économies afin de privilégier le financement de ses études. Et elle accepta donc de travailler une journée de plus.

Perdue dans un océan de pensées, elle ne fit même plus attention au bruit des verres qui s'entrechoquaient ; aux rires sonnant si familiers et procurant un sentiment chaleureux ; aux discussions qui ne cessaient de fuser dans la salle. Les yeux vides, toujours submergée par ses pensées, ces pensées qui la poussent à être forte et à ne pas se laisser abattre, lui procura un soudain sentiment de détermination. Elle ne voulait pas paraître faible et qu'on la considère comme une fille abandonnée, fragile ; car elle s'était battue pour en arriver jusque-là.

Toujours ailleurs, elle ne se rendit même pas compte qu'elle était restée en plein milieu de la pièce, entourée de plusieurs petites tables ; avec son patron, derrière le bar, criant son prénom à plusieurs reprises et agitant ses mains dans tous les sens afin de la réveiller et la rappeler à l'ordre. Sa démarche fonctionna avec succès puisqu'elle sortit instantanément de sa transe profonde. Elle se rendit donc au comptoir où se trouvait Jay, son fameux patron, pour savoir pourquoi il l'avait appelée.

C'était un homme de taille moyenne, ni trop grand ni trop petit - d'ailleurs Emma le taquinait un peu avec ça puisqu'ils faisaient la même taille, cheveux d'un brun très foncé à la limite du noir et ayant un magnifique sourire. Il était unique, personne ne pouvait avoir un sourire comme le sien. Les yeux noisettes, qui pouvaient inspirer confiance à n'importe qui. Il avait une frange qui lui tombait sur le front et qui rendait son visage harmonieux et qui se rapprochait de la perfection.