III.

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Vendredi soir, Busan – 21H00

La musique résonnant partout dans la grande pièce ; l’air un peu étouffant ; un jeune brun, légèrement bouclé, rentra dans le bar. Le bruit des verres s’entrechoquant rendait le bar bruyant. L’homme, connaissant l’endroit depuis toujours, se dirigea directement vers le comptoir. Il s’installa sur l’une de ces grandes chaises en cuir rouge et bois cendré. Lorsque le barman le vit, il le salua ; et n’ayant même pas besoin de lui demander ce qu’il voulait, il alla lui chercher directement son bonheur : sa bouteille de soju. Quand l’homme lui donna sa précieuse boisson, le bouclé lui sourit en guise de merci.

Avant même qu’il put en avaler une toute petite gorgée, une main féminine lui caressa la cuisse. Une femme s’était mise à ses côtés sur l’un des sièges. C’était une jeune coréenne ; la vingtaine ; légèrement rousse. Elle avait une tenue assez… courte. Elle le salua et le regarda avec tellement d’insistance comme si, ayant enfin capturé sa proie, elle s’apprêtait à le dévorer. Elle caressait sa cuisse lentement, tendrement. Le jeune homme n’était pas dupe, son regard et sa voix suave montraient clairement qu’elle n’était pas ici seulement pour discuter. Elle voulait plus. Et il le savait parfaitement ; et jouait donc le jeu. En même temps, il savait où il avait mis les pieds et que ce bar n’était pas seulement un lieu pour se retrouver et discuter entre amis.

Seulement, il comprit clairement pourquoi elle était venue vers lui. En même temps, vu comment il était vêtu, ça se voyait qu’il ne venait pas de famille modeste. Malheureusement pour la jeune prostituée, c’était toujours le trompeur qui finissait trompé avec lui. En effet, il a toujours été bon manipulateur. Pas qu’il le faisait tout le temps, mais lorsque cela pouvait arranger sa situation, il le faisait sans hésitation.

Ce dernier fit un signe de main au barman afin qu’il aille chercher une seconde bouteille de soju, pour la jeune « demoiselle ». Ceci fait, il fit à cette dernière un sourire charmeur mais pleins de sous-entendus. Et ne cherchant pas à discuter plus, ils commencèrent à se lever.

Cependant, une sonnerie se mit en marche et arrêta le brun en pleine action. Ce dernier souffla d’agacement ; cela gâcha l’ambiance qu’il voulait garder avec la rouquine.

Il sortit son téléphone de sa poche et soupire à nouveau d’agacement quand il vit le nom affiché sur le portable. Il décrocha rapidement et ne laissa pas son interlocuteur dire un seul mot qu’il engagea directement la conversation.

 «Quoi ? Demanda-il en articulant chaque syllabe pour montrer son agacement.

Hé, ho tu parles autrement déjà, ok ?! Lui répond-il, un peu énervé. On a un souci. Un gros souci même. Reprit-il, gardant un calme absolu.

Qu’est-ce qu’il se passe encore ? Tu sais que j’aime pas quand tu gardes le suspense, alors accouches ! Dit-il, impatient.

Un autre ton, j’t’ai dit ! Il laissa un petit temps d’attente. Bon. Il s’est échappé.

QUOI !!! Cria-t-il, les yeux ronds. Il se fit tout petit quand il remarqua que tout le monde s’était retourné après qu’il ait crié. Il reprit, d’une voix un peu plus calme. Comment ça il s’est échappé ??

Moins fort putain ! Tu me pètes les oreilles ! Bon, y avait les gars à la maison, mais ils dormaient…

Comment ça ils dormaient ?! Et toi ?? T’étais où ?? Le coupa-t-il.

J’étais… dehors. Je me baladais-

NAN MAIS T’ES SERIEUX ?? Tu sais très bien qu’on doit faire attention à lui ; qu’on doit le surveiller, et toi tu t’en vas, tu pars te balader. Dit-il avec un ton provocateur et énervé à la fois.

WHY [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant