CHAPITRE 11

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- Vous vous fichez de moi ?! 

Lestrade était tellement en colère qu'il avait hurlé sur Sherlock et John.

- Vous ne pouvez pas le laisser mourir ! 

- Greg, on ne va pas le laisser mourir, le rassura John Watson, mais tant que La Marionnette ne nous a pas contacté, on ne peut pas savoir où il se trouve. On a rien...

Lestrade ne tenait plus en place, il avait tellement de désespoir dans le regard que Sherlock comprit immédiatement que son frère et cet homme était bien plus l'un pour l'autre qu'ils ne le laissaient paraître.

C'était en faisant des ronds dans leur salon, que Gregory essayait tant bien que mal de récupérer son sang-froid. Mais rien n'y faisait. Depuis l'enlèvement de Mycroft, il ne cessait de repenser à leur baiser et au rejet de Mycroft pour ses sentiments.

- Il est le Gouvernement Britannique bordel ! Et personne ne peut rien faire pour le retrouver !

- Aucune traçabilité, aucun contact, j'ai été le dernier à obtenir une réponse de lui avant qu'il ne soit enlevé en prenant la mauvaise voiture, avoua Sherlock, l'air très pensif.

Sherlock se sentait déstabilisé. D'ordinaire, lorsqu'un de ses amis se faisait enlever, il se reposait toujours sur son frère pour intervenir et envoyer les gros moyens du gouvernement. Cependant, sans lui, il y avait comme un vide. Mycroft Holmes n'était pas là pour surveiller ses arrières. Et chaque erreur qu'il fera, Sherlock en connaissait déjà le prix à payer.

Trois jours après l'enlèvement de son frère, Sherlock n'était plus sorti de sa chambre. Trois jours qu'il attendait d'avoir le moindre indice de la part de La Marionnette. Trois jours que Lestrade passait nuit et jour chez John et lui.

- Greg, je te sers quelque chose à boire ? avait demandé John, essayant de lui faire oublier un peu son chagrin.

- Un scotch... sans glaçons, s'il te plaît.

John lui servit aussitôt son verre. Noyer sa peine dans l'alcool, l'inspecteur en chef en avait prit l'habitude. A son divorce, il avait prit la plus belle cuite de sa vie. Pourtant, même s'il souhaitait que l'effet antalgique de l'alcool efface totalement son désespoir, il ne se sentait pas de finir son verre. Sa gorge était trop serrée d'émotions pour avaler quoi que ce soit.

Quand il pensait que son dernier moment avec Mycroft, fut une dispute, il se sentait si mal.

- Trois jours... vous savez ce que ça veut dire John ? dit tristement Lestrade, les yeux fixant le fond de son verre.

John s'était arrêté tout près de lui, puis doucement il avait posé une main sur son épaule.

- J'ai peur, John, qu'il soit trop tard... Comme pour la pauvre Molly.

Greg essuya les larmes qui tombaient de ses yeux, il renifla, si malheureux de s'imaginer Mycroft mort.

John se voulait rassurant, il lui tapota l'épaule puis il alla frapper à la porte de Sherlock, avant d'ouvrir la porte pour y passer la tête.

- Toujours rien Sherlock ?

Un grognement long était sa réponse, Sherlock n'avait toujours rien. John déglutit, il avait un mauvais pressentiment. Et la phrase de Lestrade tournait encore dans sa tête, il le savait lui aussi que plus les jours passaient après une disparition, moins il y avait de chance de retrouver la victime vivante.

John retournait auprès de Lestrade quand il s'aperçut que ce dernier s'était prostré devant une des fenêtres du salon.

- Je... je n'ai fait que le décevoir, et encore maintenant, je suis incapable de le sauver...

Sherlock Et La Marionnette DiaboliqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant