CHAPITRE 4

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John Watson avait remué toute la nuit sans trouver le sommeil que déjà le soleil se levait. Il était donc approximativement 6 heures du matin et un câlin de sa fille lui manquait terriblement. Rosamund avait dormi chez Molly Hooper, car John avait jugé trop dangereux pour sa fille de rester à Baker Street tant que Sherlock et lui n'avaient pas résolu l'enquête du harceleur à la marionnette. Très fatigué, il s'assit sur le rebord de son lit puis il étira les bras avant de faire un mouvement de tête pour se détendre la nuque. Habillé seulement en t-shirt et en caleçon, il se changea et il se décida à aller prendre un petit déjeuner. Peut être restait-il encore du pain de mie dans l'un des placards et de la confiture au réfrigérateur, il ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il avait fait les courses. John sourit un instant en pensant à Mary et à quel point elle râlait quand il fallait faire les courses et que John était obligé de retrouver Sherlock au 221B Baker Street pour l'aider à résoudre une enquête, « les aléas de la vie » lui disait John en s'excusant par un baiser. Trop triste pour continuer d'y penser, il préférait passer à autre chose.

-Bonjour.

John avait traversé le salon sans s'arrêter mais dire bonjour à Sherlock qui réfléchissait devant son ordinateur, c'était une façon pour lui de faire comme si il n'y avait rien eu hier, quand il avait prit sa douche. Mais comme d'habitude, perdu dans son palais mental, Sherlock n'avait pas répondu, ou alors le grognement qu'il avait timidement émis était sa réponse. John n'était pas assez réveillé pour y faire attention. Et comme il l'avait espéré, il restait bien de quoi se faire quelques tartines de confitures à la fraise, tout en se faisant un bon café.

-Tu veux un café Sherlock ?

-Noir, deux sucres.

Le père de famille avait l'impression d'avoir un deuxième enfant à la maison, il rigolait en pensant qu'il devait lui apprendre les mots de politesse comme à sa propre fille. « Merci », « S'il te plaît », des choses futiles que tout être humain était censé utiliser sauf les connards et Sherlock.

-Des nouvelles sur l'enquête ?

John essayait d'être le plus naturel possible, il ne voulait pas que l'affaire d'hier soir revienne sur le tapis, et il savait que c'était la même chose pour Sherlock. Son ami avait la fâcheuse, mais cette fois heureuse, manie d'oublier ce que le dérangeait.

-Non.

-Pas de nouveau SMS ?

-Non.

John se posait sur son fauteuil avec son sandwich et son café, et il continuait de regarder Sherlock en croquant dans le pain.

-Hm, tu penses qu'il a renoncé ?

-Non.

Sherlock avait serré les lèvres et il avait fermé les yeux comme pour faire abstraction de la voix de John qui commençait franchement à l'agacer. Lui et toutes ses questions.

-Lestrade avait peut être raison, il ne s'agissait que d'une blague morbide.

-John, si tu pouvais définitivement arrêter de poser des hypothèses sans avoir le cerveau pour y réfléchir, ça me permettrait d'apprécier le silence de bon matin.

« Exécrable », c'était le parfait mot pour définir Sherlock à cet instant même dans l'esprit de John Watson, ce dernier sourit mais n'ajouta rien. C'était son lot quotidien d'absorber les injures et les phrases redoutables de Sherlock à son égard ou à l'égard des autres. John prit le journal sur sa table basse, il avait sûrement du être déposé par Mrs Hudson ce matin très tôt.

Sherlock Et La Marionnette DiaboliqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant