Un premier amour au tabac froid

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MAINTENANT

ALEXANDRE

J'observe Rose, les larmes aux yeux. Pourtant si glaciale et hautaine à son arrivée, parler de ses enfants la rend vulnérable. Et je dois avouer, en toute franchise, que moi aussi. La naissance de Violette est un magnifique souvenir. Je crois être tombé amoureux de ma femme vite, mais pas aussi rapidement que ma fille. Je l'aimais dans son ventre, et ça n'a fait que se décupler quand elle a pointé le bout de son nez.

- Et maintenant, souffle Rose, elle me déteste.

- Elle ne te déteste pas, c'est simplement une adolescente.

Elle se pince les lèvres, plongeant ses yeux larmoyants dans les miens.

- Si j'avais su à quel point ça faisait mal, je n'aurais jamais parler à ma mère de cette façon.

Je ne dis rien, elle a bien raison. Rose a été rebelle durant toute sa vie, bien avant que je la connaisse. Aujourd'hui, c'est juste le revers de la médaille.

- Il faut que tu m'expliques quelque chose Alexandre, c'est toi qui me trompe mais c'est à moi qu'elle en veut.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ça ne me réjouis pas. Toute cette histoire ne me rend pas heureux. On parle de divorce avec consentement mutuel, d'ordonnance de conciliation et d'autres termes juridiques mais on oublie bien trop vite que c'est toute une vie qui ne sera plus la même.

- Violette t'aime Rose, elle te ressemble simplement plus que se que tu ne veux l'admettre et elle te dit toutes ses choses blessantes pour que tu t'intéresses à elle.

- Je vis pour mes enfants.

- Oui, peut-être.

Elle fronce les sourcils, et je sens qu'elle va ressortir les griffes.

- Comment ça, peut-être ? Elle s'étrangle.

Je me pince les lèvres, je ne veux pas la contrarier, mais si on a une occasion de se dire les vérités, c'est maintenant. Les mensonges permettent à un mariage de tenir, mais ce n'est plus le cas du notre, qui ne sera qu'un simple souvenir dans, je l'espère, peu de temps.

- Tu as fait le tour du monde pour ton blog, pour te prouver que tu étais jeune, indépendante et que tu pouvais le faire, mais tout ça, au détriment de nos enfants Rose.

Je sais que ça doit être dur à entendre mais c'est important que je sois honnête.

- Je ne les ai pas abandonné Alexandre, je savais que tu étais là. Tu étais là, et je n'avais pas besoin de m'en faire.

Je soupire, elle ne voit pas où je veux en venir.

- Oui, j'étais là, mais eux, ils avaient besoin de leur maman. Alors maintenant que tout change et que tu veux être présente, comprend que ça doit être difficile pour eux.

- Je le comprend, elle souffle.

- Non, tu ne le comprends pas. Tu veux être une mère parfaite mais c'est impossible, je n'étais pas parfait non plus. Oui, moi aussi il m'est arrivé qu'ils arrivent en retard à l'école, que le repas soit surgelé et que leurs chaussettes soient dépareillées.

Elle rit et je sais pourquoi, c'est une maladie chez elle, les chaussettes différentes.

- Heureuse d'apprendre que tu n'es pas le papa de l'année.

Je ne relève pas suite à son petit ton sarcastique, me contentant de la regarder. Cette femme avec qui j'ai partagé la moitié de ma vie.

- Tu te souviens de la première fois que l'on s'est rendu compte que ce petit connard de Maxence venait dormir chez nous, avec notre fille, en secret.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 15, 2017 ⏰

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