Chapitre 3 : Stress post-traumatique

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La main de Mikasa avait saisi le poignet du caporal dans un geste rapide mais pas violent, ses cils papillonnèrent avant qu'elle n'ouvre totalement les yeux. Son regard inexpressif se planta dans celui du caporal. Il tenta de dégager sa main d'un geste léger mais Mikasa ne le lâcha pas tout de suite. Elle finit par lâcher prise et porta tout de suite la main à sa gorge. L'écharpe d'Eren n'était pas là. Le caporal s'assit sur le même tabouret sur lequel il avait passé la nuit. Il rompit le silence :

-Comment tu vas ?

Elle ferma les yeux en fronçant les sourcils comme pour se rappeler puis elle les ouvrit elle tourna la tête vers son caporal. Il perçut dans son regard une immense détresse qu'elle tentait en vint de masquer.

-Que m'est-il arrivé ?

Le caporal souffla un grand coup, il lui raconta les faits à partir du moment où il avait assassiné ses deux violeurs jusqu'à la visite d'Eren de ce matin.

Après un long effort de concentration, Mikasa se souvint de tout. De comment le blond avait attiré son attention pendant que celui à lunettes en profitait pour lui planter une seringue dans le cou. Elle se souvint de les avoir regardé fronçant les sourcils d'incompréhension en portant la main à sa nuque pour y sentir une petite piqure. En se souvenant elle effectua le même geste sous le regard concerné du caporal. Quand une douleur dans les côtes la lança, elle se souvint du coup de pied qu'elle avait reçu. Quand elle sentit le pansement sur sa hanche elle se souvint de comment son agresseur lui avait arraché ses vêtements pour mieux entrer en elle. Elle se souvenait de tout. De comment le caporal l'avait prise dans ses bras l'arrachant à ce calvaire. Mais pourquoi l'avait-il sauvé elle ? Ses souvenirs s'arrêtaient après ça.

Elle porta une main à son front moite, elle la laissa ensuite retomber dans le vide. Elle frôla ainsi celle du caporal qui avait les coudes appuyés sur ses genoux. Leurs mains se touchèrent un bref instant.

-Je suis désolé Mikasa, je suis arrivée trop tard je-

-Je vais bien, le coupa-t-elle en s'asseyant, je n'ai pas besoin de votre aide.

C'était faux.

-Mikas-

-Je vais bien caporal.

Il savait que c'était faux. Elle tentait de se convaincre du contraire. Elle se sentait souillée, elle devait se nettoyer. Elle balança ses jambes sur le côté du lit mais au moment où elle prit appui sur ses pieds elle sentit de sol se dérober sous elle. Le caporal la rattrapa dans ses bras, il la maintint debout alors qu'elle agrippait les manches de son sweat.

-On t'as injecté un calmant pour cheval nom de dieu. Tu ne peux pas juste déambuler comme ça alors que ça ne fait même pas 9h qu'il est dans ton organisme.

-Je vais bi-

-Non ! il haussa le ton plus qu'il ne l'aurait voulu. Si je te lâche là tu tombes.

Pourquoi agissait-il de cette manière avec elle ? Elle devait admettre néanmoins que ce qu'il venait de dire était vrai tant au sens littéral qu'au sens figuré. Ils restèrent un instant immobiles. Mikasa déposa son front sur l'épaule du caporal-chef le temps que ses jambes lui répondent à nouveau. Elle sentit une légère odeur de citron, d'où venait-elle ? Elle était à la fois étonnée et déstabilisée par l'intérêt croissant que semblait lui portait Livaï.

Le docteur Hanz sorti, un petit homme grisonant sorti alors de son cabinet attenant à l'infirmerie et interpella Mikasa :

-Mademoiselle Ackerman ! Je dois vous ausculter !

-Je n'en ai pas be-

-Elle ne tiens pas debout, la coupa son supérieur.

Elle leva la tête vers lui en fronçant les sourcils.

Levi x Mikasa : Ton poing contre mon coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant